2.1.5.1 Les notions connexes à l'intégration
nationale
Il existe plusieurs notions voisines à celle
d'intégration nationale parmi lesquelles :
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2.1.5.1.1 L'acculturation, l'adaptation, l'assimilation et
l'insertion.
- Adaptation : Du verbe adapter,
lui-même du latin « adaptare » qui veut dire « ajuster
à ... », « ajuster en vue de ... ». Pour C. BOCQUET,
l'étymologie de l'adaptation porte le germe d'une idée de
finalité. La finalité de l'adaptation est à mettre en
relation avec la question du « pourquoi ? » et donc, celle du but de
l'adaptation. Le concept d'adaptation sociale va de pair avec celui
d'intégration sociale. L'adaptation décrit les mécanismes
par lesquels un individu se rend apte à appartenir à un groupe.
L'adaptation insiste sur les changements chez l'individu, qui sont la condition
de l'intégration. Tabin (Encyclopedia Universalis, 1985) soutient
qu'« il n'y a jamais d'adaptation totale », tandis que pour Dominique
Schnapper, il reste toujours aux étrangers ce qu'elle appelle un «
noyau dur » de leur culture d'origine. ». - Acculturation
: Formé à partir du latin « ad », qui exprime,
le rapprochement, le mot d'acculturation a désigné, en
anthropologie, les phénomènes de contacts et
d'interpénétration entre civilisations différentes.
- Assimilation : Du latin « assimilatio
» venant de similis, semblable, l'assimilation est un concept que l'on
peut relier à celui d'acculturation, qui, de fait, le prolonge et en
constitue l'aboutissement ultime. C'est l'action d'assimiler, de rendre
semblable ou présenter comme tel et/ou de s'assimiler. L'assimilation
est le processus qui permet à un étranger ou à une
minorité de s'intégrer à un groupe social plus large en
adoptant ses caractéristiques culturelles. L'assimilation culturelle
s'accompagne en général de l'adoption de la langue, de
l'adhésion au système de valeurs du groupe dominant et de
l'abandon de son ancienne façon de vivre. Selon Costa-Lascou, «
l'assimilation est basée sur « la croyance en la vertu
assimilatrice des institutions ; l'adhésion complète de
l'étranger par une conversion des mentalités et des comportements
aux normes de vie de la société d'accueil...l'abandon du
particularisme pour se fondre dans la société d'accueil »
(Fabrice Dhume, 2012).
- Insertion : du latin « inserere
», insérer, introduire, mêler, intercaler, l'insertion est
l'action d'insérer ou l'action de ce qui est inséré. Sur
le plan social, elle désigne l'action ayant pour objectif de faire
évoluer une personne isolée ou marginalisée vers un
état où les échanges avec son environnement social sont
considérés comme satisfaisants. Elle est aussi le résultat
de cette action. L'insertion sociale nécessite l'appropriation des
valeurs, des règles et des normes du système au sein duquel elle
a lieu. Elle revêt plusieurs dimensions : familiale, professionnelle,
économique, culturelle, etc. L'insertion fait aussi parfois
référence à l'intégration de personnes dans un
groupe ou un milieu social différent de celui dont elles sont
originaires. Rapports entre assimilation, insertion et intégration. Ces
trois termes ne sont pas neutres et reposent sur des philosophies politiques
différentes. L'assimilation se définit généralement
comme la pleine
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adhésion par les étrangers/ immigrés aux
normes de la société d'accueil, l'expression de leur
identité et leurs spécificités socioculturelles d'origine
étant cantonnées à la seule sphère privée.
Dans le processus d'assimilation, l'obtention de la nationalité,
conçue comme un engagement "sans retour", revêt une importance
capitale. L'insertion, quant à elle, est un processus qui concerne
surtout des individus. Tout en étant reconnu comme partie
intégrante de la société d'accueil, l'étranger
garde son identité d'origine ; ses spécificités
culturelles sont reconnues, celles-ci n'étant pas
considérées comme un obstacle à son intégration
dès lors qu'il respecte les règles et les valeurs de la
société d'accueil. L'intégration exprime davantage une
dynamique d'échange, dans laquelle chacun accepte de se constituer
partie d'un tout où l'adhésion aux règles de
fonctionnement et aux valeurs de la société, ainsi que le respect
de ce qui fait l'unité et l'intégrité de la
communauté n'interdisent pas le maintien des différences.
L'intégration, selon Grangé, « n'est donc pas seulement une
voie moyenne entre insertion et assimilation, voie qui conduirait l'arrivant
sans le transformer radicalement. Elle amène à une
réflexion plus complexe et plus nuancée sur ce qu'est la
société. Elle amène à considérer toute
société comme cette forme d'identité qui dure en se
modifiant par la vitalité des apports et de successives
redéfinitions...Ces apports sont une richesse autant qu'un
problème ».
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