1.5.2. Problématique des
politiques agricoles en Afrique
Pendant de nombreuses années, l'agriculture a
été la grande oubliée des programmes de
développement et de l'aide internationale. Dans les années 80-90,
la plupart des pays africains ont été soumis à des Plans
d'Ajustement Structurel (PAS), qui se sont traduits par une réduction
drastique des dépenses publiques, une ouverture à la concurrence
internationale et une politique de privatisation. Après ces importantes
réformes, les ressources publiques et l'aide au développement du
secteur agricole en Afrique n'ont presque plus évolué. La crise
alimentaire de 2008 a remis l'agriculture sur le devant de la scène et a
montré la nécessité pour les pays de trouver des
réponses structurelles capables d'assurer leur sécurité
alimentaire, faire face à la pauvreté rurale et assurer des
emplois à une population essentiellement constituée de jeunes.
Les processus en cours au niveau continental (Programme Détaillé
de Développement de l'Agriculture Africaine) mettent l'accent sur
l'augmentation des investissements publics dans l'agriculture (engagements pris
à Maputo par les chefs d'Etats africains de porter à 10% le
budget alloué à l'agriculture) et la croissance agricole (qui
doit être portée à 6%). Cependant le principal enjeu pour
les pays africains reste la mise en place de politiques agricoles
concertées et cohérentes, en rapport avec les principaux enjeux
de développement et opportunités du continent, et capables
d'assurer la souveraineté alimentaire des pays (IPAR, 2010).
1.5.3. Politique agricole en
RDC
La première République de la RDCqui avait
débuté le 30 juin 1960 et a fini le 24 novembre 1965 avec le coup
d'État réalisé par le feu Président Mobutu, avait
été caractérisée par l'absence d'une doctrine
agricole et les essais de théorie doctrinale (Jipsy, 2017).
Pendant la deuxième République, comme le notait
déjà le Professeur TikerTiker, les autorités
zaïroises se distinguent par des brillants balbutiements en matière
de définition d'une politique agricole ; plutôt que de concevoir
des plans d'ensemble consacrant des mesures intégrées pour une
action agricole clairement définie, et en harmonie avec des objectifs
bien déterminés relevant de l'intérêt
général du Congo et des agriculteurs, les pouvoirs publics se
sont adonnés à des improvisations. Les mesures agricoles ont
été prises par le procédé de discours
présidentiels et par une planification qui ne convainquait pas. Nous
analyserons enfin ce qu'a été l'impact du suivi des
décisions prises par la Conférence Nationale Souveraine en
matière agricole. Tous ces différents points seront
débattus dans un premier paragraphe, le second sera consacré
à l'évaluation des résultats obtenus (Jipsy, 2017).
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