CONCLUSION
De ce qui précède, afin de tester les
hypothèses de notre étude, nous adoptons une démarche
hypothéticodéductive. Ainsi, pour ce faire, nous avons
utilisé les données issues de la Quatrième Enquête
Camerounaise auprès des Ménages. A partir de ces données,
nous avons contruit un indicateur de l'abandon scolaire. Il s'agit d'une
variable dichotomique prenant la valeur 1 si un enfant en âge de
fréquenter a abandonné l'école et 0 sinon. Compte tenu de
la nature de cette variable, le modèle empirique retenu est le
modèle logistique. Les résultats de ces analyses empiriques
seront présentés dans le chapitre suivant.
CHAPITRE 4 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Ce chapitre est consacré à la
présentation et à l'analyse des résultats statistiques
obtenus. Pour ce faire, il est construit autour d'une section. Laquelle
présente les résultats des statistiques descriptives de notre
échantillon.
4.1. ANALYSE DESCRIPTIVE DES DONNEES
4.1.1. Proportions
de l'abandon scolaire
Il ressort de la Quatrième enquête Camerounaise
que 87,97% des enfants poursuivent leurs études contre 12,3% qui ont
abandonnés l'école. Ce résultat est présenté
dans le tableau 2 qui suit :
Tableau 7 : Porportion de
l'abandon scolaire
abandon_scolaire
|
Frequence
|
Pourcentage
|
Cumul
|
Non
|
11801
|
87,97
|
87,97
|
Oui
|
1614
|
12,03
|
100,00
|
Total
|
13415
|
100,00
|
|
Source : Auteur
Cette proportion d'abandons scolaires est expliquée par
plusieurs raisons que nous présentons dans le tableau .3 qui
suit :
Tableau 8 : Raisons de
l'abandon scolaire
Raison de l'abandon scolaire
|
Frequence
|
Pourcentage
|
Cumul
|
Etudes terminées
|
17
|
1,48
|
1,48
|
Coût trop élevé
|
278
|
24,15
|
25,63
|
Emploi/apprentissage
|
102
|
8,86
|
34,49
|
Echec scolaire
|
220
|
19,11
|
53,61
|
Maladie/handicap
|
67
|
5,82
|
59,43
|
Mariage/grossesse
|
105
|
9,12
|
68,55
|
Eloignement
|
11
|
0,96
|
69,50
|
Trop jeune
|
19
|
1,65
|
71,16
|
Refus des parents
|
40
|
3,48
|
74,63
|
Autre
|
292
|
25,37
|
100,00
|
Total
|
1151
|
100,00
|
|
Source : Auteur
De nos observations, il en ressort que plusieurs raisons
expliquent l'abandon scolaire : les études terminées
(1,48%) ; le Coût trop élevé (24,15%) ;
Emploi/apprentissage (8,86%) ; l'Echec scolaire (19,11%) ; la
Maladie/handicap (5,82%) ; le Mariage/grossesse (9,12%) ;
l'Eloignement (0,96%) ; le fait d'être Trop jeune (1,65%) ;
Refus des parents (3,48%) et plusieurs autre (25,37%) raisons non
précisées.
Parmi ces facteurs explicatifs de l'abandon scolaire, il
ressort que l'instabilité familiale sur le plan économique est
une faiblesse majeure qui influence le cursus scolaire des enfants en raison du
caractère trop élevé des couts de l'éducation. En
effet, au Cameroun, les dépenses d'éducation représentent
13,8% des dépenses gouvernementales en 2013, soit 3% du PIB, un chiffre
qui reste très inférieur aux standards internationaux notamment
ceux du Partenariat Mondial pour l'éducation (6%du PIB ou 20% des
dépenses courantes).
Ceci rend le concept de gratuité del'école
primaire beaucoup plus complexe du fait que les ménages doivent financer
également l'éducation de leurs enfants. Le rapport de l'INS
(2014) ECAM4 montre qu'environ 37,5% de la population Camerounaise est pauvre,
soit plus de 8 millions de Camerounais qui vivent en dessous du seuil de
pauvreté, ce qui rend le financement de l'éducation complexe pour
ces ménages qui pour la plupart viennent des zones rurales. Ce qui
explique le fait qu'il y'ait un arbitrage entre le fait de maintenir les
enfants à l'école ou de les amener à se consacrer au
travail. L'instabilité des familles sur le plan économique se
traduit généralement en de très bas revenus pour les
ménages et la reconversion des enfants en age de continuer les
études, en travailleurs et décrocheurs précoces.
Ces résultats sont d'ailleurs en accord avec l'approche
de G. Becker (1964) qui montre que les études ont un cout non seulement
par ce qu'il faut financer le matériel scolaire(ménage) et
rémunérer les enseignants(Etat), mais aussi par ce qu'en
décidant de scolariser un (enfant) individu, ils renoncent
également à tout gain,tout salaire que le travail de cet enfant
serait susceptible de produire. La pression de la pauvreté conduit de ce
fait plusieurs ménages à soustraire les enfants de l'école
au profit du travail précauce ; le niveau bas des revenus du
ménage favorise de ce fait un abandon précoce des études
pour une insertion précauce sur le marché du travail qui souvent
n'engendre pas toujours des revenus conséquents, maintenant ainsi la
famille dans le cycle de pauvreté.
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