2.2.5. Facteurs
familiaux ou sociodémographiques et abandon scolaire
L'environnement familial est également à prendre
en compte tant au niveau structurel que fonctionnel car la famille est «
un élément essentiel de la réussite scolaire
» (Shuller, 2017).
L'organisation, les relations et la structure de la famille
peuvent influencer le phénomène de décrochage scolaire.
Ainsi, manque de soutien, relations conflictuelles avec les parents impactent
la réussite scolaire de l'enfant. Par ailleurs, les enfants issus de
familles où les parents ont un faible niveau d'éducation
présentent plus de risques de décrocher. L'origine
socioéconomique familiale peut donc avoir une incidence sur les
situations de décrochage scolaire notamment en termes de «
difficultés d'adaptation aux normes scolaires » (Shuller,
2017).
L'explication de l'abandon scolaire par les
caractéristiques sociodémographiques ou familiales porte
généralement sur les variables tels le niveau d'instruction des
parents, le sexe de l'enfant, son âge, la taille du ménage, le
nombre d'enfants ayant atteint le lycée.
2.2.5.1- Le Sexe du chef de
ménage et l'abandon scolaire
La littérature sur le sexe
du chef de ménage fait souvent état d'une différence de
comportements en matière de scolarisation des enfants entre les femmes
chefs de ménage et leurs homologues hommes. Il a été
montré que les enfants ont une plus grande chance d'être à
l'école et d'y rester longtemps lorsqu'ils appartiennent à des
ménages dirigés par des femmes.
Dans les pays africains, des études ont permis de
dégager des relations existantes entre le sexe du chef de ménage
et la scolarisation des enfants, ainsi qu'une relation avec la durée de
scolarité des enfants. Notons d'emblée que le sexe du chef de
ménage est associé au rendement scolaire des enfants
(Odi, 1993 ; Mbaindoh, 1996 ; Clevenot et Pilon, 1996), il
ressort que les femmes chefs de ménages scolarisent mieux leurs enfants
qui sont à leurs charge que les hommes chefs de ménages.
Cette situation s'expliquerait, par le fait, Lloyt et
Blanc (1996), que les femmes chefs de ménages investissent plus
que les hommes dans leurs enfants, que ce soit en termes d'argent, temps ou de
support affectif. Au regard des femmes chefs des ménages, on s'attend
à ce que la performance scolaire des enfants soit plus faible dans un
ménage dirigé par une femme que par un homme. Par contre en
Afrique subsaharienne, les femmes chefs de ménages scolarisent et
encadrent mieux les enfants que les hommes chefs de ménages.
Ainsi Pilon a prouvé qu'au Togo, quel que soit le sexe
de l'enfant, les différences des taux de scolarisation sont de 13 points
en faveur de ceux vivant dans le ménage de chef féminin et
respectivement 12 points pour les garçons et 16 points pour les filles.
La même tendance a été observée par Wakam
(2003) pour le cas Camerounais. Une des raisons avancées est
que les femmes chefs de ménages seraient garantes d'une meilleure
allocation des ressources au sein du ménage, elles allouent en
général, une part importante du budget familial aux soins et au
soutien des enfants plus que ne le font les hommes chefs de ménages.
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