2.2.4. Facteurs
socioéconomiques et Abandon scolaire
La littérature ressence trois caractéristiques
générales pour décrire les causes économiques
pouvant amener les enfants à abandonner leurs études. Parmi ces
caractéristiques, on a noté le niveau de vie du ménage,
l'activé économique des parents et des enfants eux même.
2.2.4.1- Le niveau de vie du
ménage et l'abandon scolaire
Pour de nombreux auteurs, le niveau économique du
ménage joue aussi un rôle important en ce qui concerne la
scolarisation et la retension de l'enfant à l'école. Marcoux
(1995), Deliry-Anthaume (1995) et Pilon (1996) défendent cette position
en montrant que les différentes crises économiques qu'ont subies
les pays africains ont entrainé de profonds bouleversements dans leurs
systèmes scolaires tant du point de vue de l'offre que de la demande.
Dans les ménages pauvres, le niveau du revenu oblige
les enfants à contribuer par leur travail aux tâches domestiques
au détriment de la scolarisation. Pour John et al. (1990),
l'entrée précoce des enfants dans le monde du travail est une
nécessité de survie. Ils apportent une contribution
financière peu importante en volume mais loin d'être
négligeable en proportion dans les dépenses du ménage.
Ainsi, Marcoux (1995), Pilon (1996) et Wakam (2002) ont montré l'effet
positif du niveau de vie des ménages sur la scolarisation des enfants.
Pour H. Mimché (2004), la pauvreté engendre « une faible
capacité des populations à satisfaire convenablement leurs
besoins essentiels dont celui relatif à l'éducation ». Il
continue pour dire « qu'il y a dans ce sens unerelation étroite
entre le niveau de vie de population et les conditions d'accès à
l'éducation », et que « la pauvreté accentue les
disparités de genre en matière d'éducation et favorise la
mise au travail précoce des enfants, ainsi que le mariage précoce
des filles ».
Au Cameroun, la situation s'est empirée dans les
ménages au cours des années 80 avec l'application des Programmes
d'Ajustement Structurel dans plusieurs pays africains. De nombreux
ménages se sont retrouvés incapables d'assurer la scolarisation
de leurs enfants face aux coûts de scolarisation de plus en plus
élevés, aggravant par conséquent la situation de
scolarisation qui n'était déjà pas bonne «
problème du capital humain ». En effet, une étude
réalisée en milieu rural camerounais met en évidence le
fait qu'en situation de crise, les ménages procèdent soit
à une compression des dépenses d'éducation soit à
la déscolarisation des enfants (Kamga, 1995).
Certains parents réagissent, à une
détérioration de leurs conditions de vie économique par la
non scolarisation et le retrait de leurs enfants de l'école. Par exemple
en RDC, l'incapacité des ménages congolais à payer les
frais scolaires est de loin la cause principale qui justifie la non
fréquentation scolaire par les enfants de manière
générale. Curieusement, ce sont les enfants vivant en milieu
urbain qui sont les plus frappés par ce problème, sans doute
parce que la fréquentation scolaire est plus monnayée dans la
ville qu'en milieu rural où se sont les manques d'écoles et
l'éloignement de celles-ci par rapport aux résidences des enfants
qui sont les plus déterminants, Lututala et al. (1996).
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