2.2.2. Facteurs
scolaires et abandon des études par les enfants
La famille et l'école ont des rôles
différents. Si la famille transmet à ses enfants son
héritage génétique, social et culturel,
c'est-à-dire les normes et les valeurs, l'école, quant à
elle, transmet des compétences scientifiques, techniques ou
littéraires et elle évalue la maîtrise du savoir et du
savoir-faire. Elle souligne fortement les différences d'aptitudes qui
dépendent des caractéristiques psychologiques et sociales des
élèves. Les principaux facteurs sont : la Qualité
de l'environnement scolaire et Climat de la classe.
2.2.2.1- La qualité de
l'environnement scolaire
Il existe de nombreuses études qui démontrent
que c'est l'institution scolaire elle-même qui est productrice d'abandon
scolaire (Baker et al., 2001). Le taux de redoublement est
identifié comme un déterminant directement prédictif
de l'abandon scolaire (Jimersonet al.,2002 ; Rumberger,
1995 ; 2001 ; 2004).
Les travaux de Lee et Burkam (2003), montrent
que c'est l'environnement scolaire global qui semble jouer un role majeur dans
le risque d'abandon scolaire ; ceci arrive lorsque l'école n'offre
pas aux élèves un environnement clair, serein, confiant,
structuré et cohérent (Janosz, Leblanc, 1996) ; ou encore,
lorsque l'environnement est dégradé(Bernard, 2007 ;
Potvin et al., 2004).
2.2.2.2- Le climat de la classe
De fait, Cossette et al., (2004)
ainsi que Fortinet al. (2006) notent que les jeunes à risque
d'abandon scolaire, perçoivent la classe comme unmilieu peu
organisé. Leurs relations négatives avec les enseignants ont de
fortes conséquencessur l'échec scolaire et l'absence de
persévérance (Davis, Dupper, 2004 ; Englundet
al., 2008 ;Fortin et al., 2006, Murray,
2009). Ils ressentent un anonymat dans l'établissement et
seperçoivent souvent comme invisibles et isolés
(Rodriguez,2010), éprouvant en outre
desdifficultés à nouer des relations avec leurs pairs
(Fortin et al.,2013).
Les travaux de (Esterle-Hedibel, 2003)
montrent que les préjugés négatifs des enseignants
à l'encontre des élèves des milieux populaires, seraient
susceptibles d'influencer leurs performances et, par conséquent, les
inciter à l'abandon. Rodriguez (2010) souligne que les
enseignants ont de plus faibles attentes envers les élèves issus
de ces milieux. Le niveau de formation et de qualification des enseignants
semble également corréleravec le degré de
persévérance des élèves (Darling-Hammond,
1999 ; Zay, 2005) ; de ce fait, plutôt que les compenser,
l'école semble renforcer l'impact des difficultés
socio-culturelles des élèves (Blaya,
2010).Onassiste de ce fait à une sorte derejet de l'institution
(Tinto, 1993).
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