2.2.1.2- La religion
Dans certains pays, la religion peut constituer un point
d'achoppement avec la scolarisation des enfants. En effet, le dilemme dans
lequel se trouve un bon nombre de pays d'Afrique subsaharienne et meme le
Cameroun est le conflit entre « tradition et modernité »
(Kobiané, 2002). Généralement, la religion
chrétienne est associée aux valeurs occidentales et l'islam est
plutôt associé aux valeurs arabo-musulmanes. L'existence de ces
écoles à organisation et fonctionnement différentsoffre
certes la possibilité aux parents de faire le choix.
Dans ce contexte comme le souligne Rwehera, (1999) «
le conflit tradition et modernité est directement transposé
à l'existence de l'école coranique ». Dans le milieu
rural au Niger, la préférence pour l'école coranique
constitue près de 20% des raisons de la non-inscription des enfants de 7
à 9 ans à l'école classique (Rwehera, 1999). Dans le
département de Baya au Mali ou l'influence de l'islam, bien que
relativement récente, est grandissante, les familles se
détournent de plus en plus de l'école formelle au profit de
l'école coranique, (Pilon et Yaro 2001).
Ces auteurs affirment que si « l'engouement pour
l'école coranique et franco-arabe peut être
considéré, dans certains cas, comme une stratégie de
substitution ou d'évitement de l'école formelle, compte tenu des
limites et contraintes qu'elle présente (coût des études,
conditions de scolarisation, etc.), l'explication de cette orientation de la
demande d'éducation se trouverait davantage dans l'islam, tel qu'il est
pensé et pratiqué dans l'enseignement musulman lui-même
».
Pour Robertson et Berge (1986), l'islam ne
devrait pas être tenu pour seul responsable des faibles taux de
scolarisation féminine en Afrique, le cas du Soudan est cité ici
pour illustration ou le Nord musulman présente des taux de scolarisation
significativement plus élevés que le Sud christianisé et
traditionnel. Même s'il est évident que c'est dans la
région et la communauté islamisée d'Afrique subsaharienne
que le taux de scolarisation le plus bas est enregistré, rien n'indique
que ceux qui refusent de scolariser leurs enfants puisent leurs arguments dans
l'islam.
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