§2. Les causes
d'inefficacité
Les unes étant liées à l'ingérence
étrangère (B), les autres concernent les contraintes
financières et militaires (A).
A. Les contraintes
financières et militaires
1. Absence des moyens financiers
L'organisation d'une armée nécessite
énormément des moyens financiers. L'achat des armes, des
uniformes de guerre, des chars de combat, des avions de guerre et d'autres
fournitures de guerre ne peut être possible sans un budget ou autres
fonds disponibles. Malheureusement, beaucoup d'Etats membres de l'UA n'honorent
même pas leur cotisation : ce qui plonge d'avantage dans une
dépendance financière étrangère.
2. Inexistence de troupes permanentes
Quand on examine les prescrits de l'article 13 du protocole du
CPS, on comprend que la Force Africaine Prépositionnée est une
« Force circonstancielle », on dirait même qu'il
s'agit d'une « force ad hoc » dans le sens où la FAP
est ordinairement composé des troupes fournis par les Etats membres du
CPS, ces derniers étant eux-mêmes remplaçables par d'autres
à l'issue de leur mandat. Le fait que les Etats membres sont
contributeurs des troupes entraine ainsi une certaine divergence de technique
militaire étant donné que chaque Etat a ses manières
propres de former ses troupes. En fait, dans une intervention de la FAP, les
troupes ayant été fournies par plusieurs Etats, il s'observe
parfois une incompréhension même au sein de la FAP. Les troupes
ressortissantes d'un même pays ont tendance à ne pas coaliser avec
les autres. C'est le cas de la RCA où les troupes de la MISCA
s'étaient tirées dessus. L'existence de la FAP comme une
« Force occasionnelle » est alors une cause
d'inefficacité des interventions du CPS.
B.L'ingérence
étrangère
1. Les interventions militaires des pays
étrangers
Il arrive en fait que le CPS adopte certaines mesures en
rapport avec une situation et qu'un Etat étranger vienne intervenir
militairement. C'est le cas de la situation en RCA où les forces
françaises « sangaris » étaient
déployées sur terrain alors que le CPS avait déjà
résolu lui-même de déployer la MISCA dont les troupes
étaient fournies par les Etats africains. Une telle situation
crée une réelle confusion sur le terrain. C'est la même
situation au Mali où les forces africaines combattaient à
côté des forces françaises.
2. Les résolutions du conseil de
sécurité des Nations Unies
Si, dans certains cas, l'échec du CPS est
constaté, c'est parce que le Conseil de sécurité des
Nations Unies a adopté des résolutions contraires à celles
du CPS et dans pareilles situations, le CPS est obligé de se courber
à la résolution du conseil de sécurité. En fait
lorsqu'on observe deux résolutions divergentes sur une même
situation dont une résolution est du CPS et l'autre du conseil de
sécurité, on se demande alors laquelle appliquer et laquelle
rejeter. Concrètement, ce sont les résolutions du conseil de
sécurité qui sont prises en compte au détriment de celles
du CPS. La résolution 1973 de 2011 sur la zone d'exclusion
aérienne au-dessus de la Libye en vue de la protection des civiles et de
l'acheminement de l'aide humanitaire avait en réalité
consacré le soutien de l'OTAN aux insurgés libyens : une
résolution contraire à l'esprit du CPS face à la
révolution libyenne.
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