CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre, nous avons traité principalement des
réussites du CPS ainsi que de ses échecs. Nous avons eu à
constaté que les réussites étaient influencées
d'une part par la nature de la crise selon qu'il s'agissait d'un changement
anticonstitutionnel de pouvoir ou d'une révolution et d'autre part par
la nature même de la résolution adoptée selon qu'il
s'agissait d'une résolution contraignante ou non contraignante. Quant
aux échecs, les uns sont causés par le manque d'équipement
et les autres par l'ingérence étrangère.
S'il faut parler du bilan du CPS, nous estimons que,
malgré ses quelques réussites, il a généralement
été négatif. En effet, face au terrorisme en Afrique de
l'Ouest, à la crise perpétuelle en Somalie ainsi qu'à
l'insécurité persistante à l'Est de la République
Démocratique du Congo et dans d'autres contrées du continent,
trop d'efforts restent encore à être déployés par le
CPS.
En vue de rendre plus efficaces les résolutions du CPS,
nous proposons ce qui suit :
1. Que les Etats membres de l'UA respectent leur engagement
financier vis-à-vis de l'organisation afin de doter cette
dernière des moyens financiers adéquats ;
2. Que la force Africaine Prépositionnée soit
une force permanente et à cet effet, que chaque Etat membre de l'UA,
à part ses troupes internes, mette à la disposition du CPS une
force permanente prête à intervenir en cas de
nécessité et que cette force n'agisse que dans le cadre de
l'Union Africaine ;
3. Que les Etats non africains respectent le principe de la
non ingérence dans les affaires intérieures d'un autre Etat tel
que consacré par les conventions internationales ;
4. Que le conseil de sécurité des Nations Unies
intervienne en concertation avec le CPS.
CONCLUSION GENERALE
Notre premier chapitre traite du statut du CPS et le second
des cas d'intervention du CPS. Dans le premier, nous avons examiné le
cadre structurel ainsi que les moyens d'action du CPS. Quant à ce qui
concerne les moyens d'action, il s'est agi des moyens politiques ainsi que des
moyens militaires. Dans le second chapitre, nous avons analysé d'une
part les réussites du CPS et d'autre part ses échecs. Concernant
les réussites, il s'agissait d'examiner certaines résolutions
efficaces du CPS (BURKINA FASO et MADAGASCAR) ainsi que les facteurs ayant
favorisé ces réussites. Quant aux échecs, il a
été question d'analyser certaines résolutions inefficaces
du CPS (LIBYE ET RCA) et d'aborder les causes de cette inefficacité.
Nous nous sommes demandé si les interventions du CPS
sont vraiment efficaces. Et dans le cas où elles ne le sont pas, nous
nous sommes demandé les causes de ce manque d'efficacité. A la
première question, nous avons émis l'hypothèse de la non
efficacité des interventions du CPS vu la situation sécuritaire
et humanitaire précaire en Afrique ainsi que l'insécurité
croissante y compris le terrorisme. A la seconde interrogation, nous avons
pensé que l'absence des mesures contraignantes était une des
causes d'inefficacité du CPS en ce sens que le CPS ne dispose pas d'une
force militaire capable de s'imposer sur le terrain.
Après examen analytique et rationnel des
différents cas d'intervention du CPS dans les crises qui frappent les
pays africains, nous estimons que notre hypothèse a été
nuancée. En fait, nous avons relevé d'une part les interventions
efficaces et d'autre part les interventions inefficaces. S'agissant des
premières, elles étaient dues à la nature de la crise
ainsi qu'à la nature de la résolution du CPS.
En réalité, la plupart des crises que le CPS a
réussi à gérer étaient essentiellement des crises
politiques relatives au changement anticonstitutionnel du pouvoir (coups
d'Etats). C'est ainsi que des moyens politiques ont suffi pour mettre fin
à la crise : cas du BURKINA FASO et du MADAGASCAR.
Quant aux secondes, elles étaient occasionnées
essentiellement par le manque d'équipement des troupes engagées
sur le terrain et c'est ainsi que dans plusieurs cas l'ONU est intervenue sur
le terrain après que les forces africaines eussent échoué.
C'est notamment au MALI où la MISMA qui était sous la conduite
africaine, a été transformée en une opération des
Nations unies. En RCA, la MISCA, sous la conduite africaine a été
remplacée par la MINUSCA, sous la conduite onusienne.
En définitive, les résolutions du CPS qui ont
abouti à leur mission concernent les crises politiques et dans ces cas
le CPS a pris des décisions véritablement efficaces.
Et c'est dans des situations d'insurrection armée que
les interventions du CPS ont été vouées à
l'échec. C'est exactement suite à l'absence d'une organisation
militaire efficace au sein de l'UA. Nous proposons quelques solutions afin de
rendre plus efficaces les résolutions du CPS en matière de
règlement des conflits en AFRIQUE :
- Que le CPS soit doté d'un pouvoir coercitif par le
renforcement des moyens militaires. Ceci passe par la contribution obligatoire
de chaque Etat membre de l'UA aux finances et aux troupes ;
- Que le CPS accorde une priorité aux moyens
militaires lorsqu'il est en présence d'un conflit armé ;
- Que la Force Africaine Prépositionnée soit
transformée en une force permanente n'agissant que dans le cadre d'une
mission de l'UA et jamais dans une mission interne des Etats;
- Que les Etats non africains respectent les principes de
l'égalité souveraine des Etats et de la non ingérence dans
les affaires intérieures d'un autre Etat ;
- Lorsqu'une situation conflictuelle est préalablement
gérée par le CPS, que le Conseil de sécurité des
Nations Unies intervienne seulement après l'échec du CPS et sous
son accord ou alors conjointement.
Ainsi, nous estimons avoir apporté notre part à
la consolidation et à la promotion de la paix en Afrique. Si nos
différentes propositions émises sont prises en compte, la
capacité opérationnelle du CPS va certainement évoluer,
rendant ainsi la plupart des ses interventions efficaces.
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