I.10. La prise en charge médicale du
post-partum[7, 13, 19]
1. Risque
Le risque de complications de la pré-éclampsie
persiste, voire se majore dans les suites de l'accouchement. Il est maximal au
cours des trois premiers jours, mais des accidents ont été
décrits jusqu'à la fin de la première semaine.
Après une baisse transitoire de la PA au cours des 12
premières heures du postpartum, celle-ci remonte souvent à des
chiffres élevés chez les femmes porteuses d'une hypertension
gravidique, augmentant ainsi la post charge du ventricule gauche. Pendant cette
période, le risque de défaillance cardiaque avec oedème
pulmonaire ou des crises d'éclampsie est très grand.
L'oedème pulmonaire peut aussi traduire la
décompensation d'une cardiopathie liée à une hypertension
artérielle chronique ou d'une cardiomyopathie dilatée.
Un HELLP syndrome est toujours possible au cours du
post-partum : 30% de l'ensemble des syndromes apparaissent après
l'accouchement.
2. Surveillance
Elle doit être très attentive au cours de cette
période. Elle comporte un volet clinique, un volet biologique et un
volet d'imagerie.
3. Traitement médical
a) Négativation du bilan hydrique[35]
Afin de réduire le risque d'oedème pulmonaire,
un bilan hydrique négatif est souhaitable chaque fois que la fonction
rénale le permette. La restriction hydrique en est la première
étape. Les apports liquidiens doivent être inférieurs
à la diurèse. Les diurétiques (furosémide) peuvent
et doivent être largement utilisés au cours de cette
période, en particulier en cas d'oedème et/ou d'oligurie.
En cas de défaillance cardiaque gauche, les
dérivés nitrés peuvent être utilisés pour
diminuer la post-charge (Trinitrine : 1 à 3ìg/Kg/min).
b) Traitement anti hypertenseur[38]
Il doit être adapté aux chiffres tensionnels et
à un éventuel allaitement. La voie orale est
préconisée d'emblée ou après 24 à 48 heures
et les anticalciques sont plus recommandés car ils contribuent à
la levée du spasme vasculaire cérébral.
c)
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Prévention des crises convulsives [55,
72]
Le sulfate de magnésium est le traitement de
référence dans cette situation comme dit ci-dessus.
d) La prévention de
l'OAP[55]
Le risque d'OAP en post-partum est important en raison de la
redistribution liquidienne du tissu interstitiel vers les vaisseaux. Pour cela,
le remplissage vasculaire est proscrit et un bilan hydrique négatif doit
être obtenu : les entrées doivent être
contrôlées, ou l'administration systématique de
diurétiques (furosémide 60 À 80 mg/j) a été
recommandée par certains auteurs.
e) La prévention de la maladie
thromboembolique
Le risque thromboembolique, déjà majoré
par la grossesse, est encore accru chez la parturiente
pré-éclamptique.
En effet, lorsque la protéinurie due à la
pré-éclampsie est massive, les concentrations en antithrombine
III et en protéines diminuent encore significativement par rapport
à une grossesse normale. Une prévention précoce de la
maladie thromboembolique par les HBPM est donc indispensable en post-partum
après exclusion des troubles de l'hémostase.
En cas de thrombopénie isolée, une
prévention identique n'est entreprise que lorsque le taux de plaquette
est supérieur à 80.000/mm3. En cas de CIVD, la prévention
n'est débutée qu'après la correction des troubles
d'hémostase. Il n'existe pas de consensus sur la durée de la
prophylaxie, sauf en cas de thrombophilie connue, où elle doit
être poursuivie pendant au moins six semaines.
f) L'analgésie
post-opératoire[13]
Les modalités dépendent de la technique
anesthésique : perfusion d'une solution d'anesthésique local et
de morphinique par le cathéter péridural, injection
intrathécale de 100ug de morphine, administration de morphine par voie
sous-cutanée à la demande ou intraveineuse contrôlée
par la patiente. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
améliorent l'analgésie, mais leur administration doit être
prudente en raison de la coagulopathie et de la néphropathie latente.
g) Les anomalies biologiques
Elles sont à leur maximum après l'accouchement
et en absence de complications elles reviennent à la normale dans les 3
à 4 jours qui suivent. 30% des HELLP syndrome apparaissent en
post-partum, mais leur aggravation au-delà de la 72ème
heure doit faire évoquer le diagnostic du syndrome hémolytique
urémique ou de purpura thrombotique et thrombocytopénique.
Une cholestase cytolytique fait suite fréquemment
à la cytolyse hépatique à partir du 7ème
jour du post-partum.
h) L'allaitement
Il n'est pas encore indiqué, cependant la surveillance
du nouveauÀné doit être assurée durant ces premiers
jours surtout s'il présente des signes d'imprégnation par
l'antihypertenseur reçu in utero. Des troubles d'adaptation
néonatale (détresse respiratoire, hypotension néonatale,
bradycardie) secondaire à certains antis hypertenseurs ont
été notés.
En cas d'hypertension sévère l'allaitement doit
être interrompu pour permettre l'administration de certains
médicaments comme l'Aténolol et les inhibiteurs de l'enzyme de
conversion.
i) La contraception
Pour certains auteurs la contraception orale n'est contre
indiquée qu'en cas de lésion hépatique attribuable au
traitement oestro-progestatif ou en présence de thrombophilie.
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