I.8.2.2.2. Le traitement antihypertenseur et
anticonvulsivant[6, 8, 21, 24, 43, 49, 52, 70]
Le but de ce traitement est d'arrêter et prévenir
les convulsions et de contrôler la PA. 1) L'arrêt des
convulsions et leur prévention
a) Les anticonvulsivants
Le traitement anticonvulsivant est d'autant plus efficace que
la pression artérielle est contrôlée.
Il existait deux écoles qui se confrontaient :
l'école anglo-saxonne qui avait opté pour le sulfate de
magnésium (MgSO4) et l'école française qui utilisait les
benzodiazépines[14] ; mais actuellement les recommandations
prônent pour le sulfate de magnésium.[72]
? Le sulfate de magnésium
C'est le traitement de référence actuellement,
malgré un mode d'action inconnu.
La dose de charge de magnésium lève le spasme
vasculaire cérébral par son effet inhibiteur calcique. Un effet
anti- oedémateux cérébral a été
également suggéré. Deux grammes de sulfate sont
perfusés en 5 minutes et cette dose de charge est suivie par une
perfusion continue de 1-2g/h jusqu'au premier ou au deuxième jour du
post-partum. Les concentrations plasmatiques thérapeutiques de
magnésium sont comprises entre 2 et 3 mmol/l. Pendant la perfusion
d'entretien, la surveillance horaire des ROT, de la fréquence
respiratoire, de l'électrocardiogramme et de l'oxymétrie
pulsée s'impose.
Le dosage de la concentration plasmatique est pratiqué
après 1h de perfusion, puis toutes les 6 heures. Une réduction de
débit de perfusion à 1g/h est nécessaire en cas d'oligurie
et d'urée sanguine supérieure à 10 mmol/l. La
toxicité se manifeste par une disparition des réflexes
osteo-tendineux, une faiblesse musculaire, des nausées, un flush
cutané, une somnolence, une diplopie ou des troubles
d'élocution.
Un arrêt respiratoire et une paralysie surviennent
lorsque les concentrations atteignent 6 à 7 mmol/l, et un arrêt
cardiaque est à craindre lorsque la magnésémie
dépasse 12 mmol/l. En cas de surdosage, il faut arrêter la
perfusion, administrer de l'oxygène, voir placer la femme sous
assistance ventilatoire par intubation trachéale, vérifier la
magnésémie plasmatique et perfuser du gluconate de calcium (1g)
pour son effet antagoniste du magnésium à la jonction
neuromusculaire. Les fortes doses ont un effet antiagrégant plaquettaire
avec allongement du temps de saignement. Une augmentation du volume de sang
perdu pendant la délivrance a été rapportée chez
les femmes traitées par le sulfate de magnésium.
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L'association sulfate de magnésiumÀinhibiteur
calcique est déconseillée, car elle potentialise le blocage
neuromusculaire et favorise l'hypotension.
La durée du traitement est au minimum de 48 heures
après l'accouchement, et prolongée en cas de crise
intercurrente.
L'oxygénothérapie est impérative.
L'intubation orotrachéale est indiquée lorsque le score de
Glasgow est = 9.
Bien que la mortalité périnatale soit
équivalente dans tous les groupes, les enfants du groupe MgSO4, ont de
meilleurs scores d'Apgar à une minute de vie, et une durée de
séjour moins longue en unités de soins intensifs, que ceux des
autres groupes.
? Les benzodiazépines
Elles étaient employées en première
intention par la majorité des équipes
françaises.
? le diazépam
(Valium®)
Étant le plus utilisé par voie IVL à la
dose de 10mg, renouvelable à la demande. Cependant lorsque la dose
totale du diazépam excède 30 mg, il existerait un risque
d'hypotonie néonatale, de dépression respiratoire, et de
défaut de la régulation thermique du nouveau-né.
? Le clonazépam
(Rivotril®)
Il est administré par voie IVD à la dose de
1à 2mg. Il a une action plus puissante que le diazépam pour
l'arrêt et la prévention des crises convulsives alors que ses
effets dépresseurs respiratoires sont moindres. Ainsi, le Valium et le
Rivotril sont plus adaptés à l'arrêt des crises convulsives
qu'à leur prévention.
? La phénytoïne
Elle a une action sédative et un anti-convulsivante.
Elle peut être utilisée seule ou en association avec les
benzodiazépines. Elle peut être responsable de dépression
respiratoire et donc nécessite une ventilation assistée. Un
contrôle électro-cardiographique est nécessaire à
cause de sa toxicité cardiaque.
? Le thiopental
Est un barbiturique d'action rapide. Utilisé comme
narcotique dans l'anesthésie générale et dont le prix est
faible.
Le prix à payer est l'obligation d'une intubation
trachéale avec ventilation artificielle et une dépression
myocardique. Néanmoins, il constitue la seule alternative lorsque les
crises sont répétées ou résistent l'action des
benzodiazépines.
b) La prévention des crises
convulsives
? Le sulfate de magnésium : il a fait
preuve de son efficacité et est recommandé dans les cas
d'éclampsie. Le dose de charge se fait sous forme de bolus de 4 à
6g en IVL
pendant 20minutes ou en intramusculaire suivie d'une perfusion
de 1 à 2g/h/48h.
? Phénytoïne : de moins en moins
utilisée et non recommandée.
? Les benzodiazépines : de moins en
moins recommandées. Les plus utilisées sont le diazépam,
le clonazépam et le Midazolam.
2) Thérapeutique anti-hypertensive [8,
52]
Ce traitement vise essentiellement la prévention des
complications maternelles notamment l'OAP, l'AVC, l'IRA mais il n'empêche
pas la survenue des complications foetales. La TA doit être
diminuée tout en maintenant la perfusion cérébrale
maternelle et celle de la chambre intervilleuse ( PAM doit être
gardée autour de 100 mmHg avec une PAD à 85-90mmHg). Une
réduction importante et brutale du chiffre de la PA expose à la
diminution du débit sanguin utéro-placentaire et du débit
sanguin cérébral. Il est recommandé de faire baisser la PA
de 20% des chiffres initiaux au cours de la 1ère heure.
Au-delà, l'objectif du traitement antihypertenseur est d'obtenir une PAS
entre 140 et 150 mm hg et une PAD entre 90 et 100 mmHg.
Les antihypertenseurs utilisables sont :
? La dihydralazine
(Nepressol®)
Il constitue l'antihypertenseur d'urgence le plus
employé. Il a une action vasodilatatrice périphérique par
relâchement du muscle artériolaire. Il est utilisé par voie
intraveineuse : bolus IV de 5mg répété toutes les 20
minutes, jusqu'à une dose totale de 20mg. Le relais est ensuite
assuré par une perfusion veineuse continue de 3 à 5 mg/h à
la seringue électrique.
Toutefois, il existe des effets secondaires qui peuvent
nécessiter son interruption : tachycardie, palpitations,
céphalées, nausées, vertiges et hypotension
sévère en cas de remplissage insuffisant. L'association avec les
bloquants peut améliorer le contrôle tensionnel, diminuer la dose
globale d'hydralazine et contrebalancer la tachycardie induite presque
constamment par ce médicament.
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? Bétabloquants
Ils sont souvent utilisés en 2ème
intention. Le labétalol (Trandate®), qui possède
des propriétés alpha et bêtabloquantes est le plus
utilisé seul ou associé à la dihydralazine ou aux
inhibiteurs calciques. Le labétalol a une action vasodilatatrice qui
entraîne une chute de la pression artérielle sans une diminution
du débit cardiaque, ni du débit utéro-placentaire, mais
traverse le placenta et peut être responsable de bradycardie et
d'hypoglycémie néonatale.
Il est administré en perfusion continue à la
dose de 20 mg/h. Son efficacité et sa tolérance sont
reconnues.
? Les inhibiteurs calciques
Si les inhibiteurs calciques ont été longtemps
décrits dans le traitement de l'HTA gravidique, ils constituent
actuellement un traitement de choix du fait de la baisse de la pression
artérielle maternelle, la diminution du vasospasme
cérébrale et l'amélioration de la fonction
rénale.
? La nifedipine (Adalate®)
Elle fait efficacement baisser la pression artérielle
sans altérer la perfusion utérine. Son administration par voie
orale est très efficace. Toutefois, son utilisation sublinguale doit
être proscrite car elle fait chuter brutalement les chiffres
tensionnels.
? La nicardipine (Loxen®)
La nicardipine est un inhibiteur calcique, vasodilatateur
artériel du groupe des dihydropyridines, elle peut être, soit
administrée à la seringue électrique la dose de 1 à
2mg/h, soit en en bolus de 1mg pour contrôler les pics hypertensifs.
Elle constitue le traitement de choix, du fait de sa bonne
tolérance, de son maniement aisé et de son prix
modéré.
? Les antihypertenseurs centraux
? La clonidine
(Catapressan®)
C'est un antiÀhypertenseur central qui entraîne
une stimulation du parasympathique, et donc une bradycardie. Elle est en
général administrée par voie intra veineuse au PSE du fait
des rebonds hypertensifs.
Elle peut constituer une alternative dans notre contexte, en
absence de labétalol.
La bradycardie induite par ce produit peut être
contre-balancer les effets indésirables de la dihydralazine.
? L'alpha-méthyldopa
(Aldomet®)
L'alpha-méthyldopa a été le premier
antihypertenseur utilisé pendant la grossesse. Parfaite normalité
des enfants de mères traitées suivis pour certains jusqu'à
l'âge de 10 ans, il permet également la réduction du nombre
des avortements au 2ème trimestre en cas d'hypertension
artérielle chronique.
C'est un anti hypertenseur central, son action hypotensive
est peu puissante et met plusieurs heures à s'installer. Ceci peut
amener à atteindre des posologies élevées susceptibles
d'être mal tolérées. Il peut entraîner chez la
mère des anémies hémolytiques, des cytolyses
hépatiques, voire une hépatite et une thrombopénie. C'est
un produit peu adapté à l'urgence et ne peut être
utilisé que par voie orale, ce qui le rend de moins en moins utilisable,
sa posologie est de 1000 à 1500mg/j.
? Les diurétiques
Ils sont contre indiqués au cours de la
pré-éclampsie sévère. La déplétion
hydro-sodée qu'ils entraînent majore l'hypovolémie. Sauf,
en présence d'une urgence hypertensive maternelle associée
à une insuffisance rénale ou à une défaillance
cardiaque, ou un OAP.
Le recours à la déplétion
hydro-sodée par l'administration parentérale de
diurétiques peut-être indispensable.
? Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion
Ils sont contre-indiqués pendant la grossesse, ils
comportent le risque d'entraîner un oligo-amnios, une insuffisance
rénale chez le nouveau-né et un retard de croissance foetale.
La conférence de consensus du collège national
des gynécologues obstétriciens français a proposé
comme traitement des formes graves de pré-éclampsie la
stratégie suivante[63] :
![](Prise-en-charge-de-la-pre-eclampsie-severe-en-reanimation38.png)
38
Pression artérielle systolique >
160 mmHg
PAS > 180 mmHg Ou PAM
> 140 mmHg Nicardipine IV
· Bolus de 0,5 à 1mg Puis
· Perfusion : 4 à 7 mg en 30 min PAS
< 180 mmHg
|
Ou
PAM < 140 mmHg
· Nicardipine : 1-6mg/h Ou
· Labétalol : 5 à 20mg/h
|
|
Evaluation de l'efficacité et de la
tolérance du traitement après 30min
140 <PAS < 160 mmHg 100 < PAM
< 120 mmHg Poursuivre le traitement
d'entretien:
· Nicardipine : 1-6mg/h Ou
· Labétalol : 5 à 20mg/h
|
|
PAS < 140 mmHg PAM < 100
mmHg Diminution, voire arrêt du traitement
PAS > 160 mmHg Ou PAM
> 120 mmHg Bithérapie Nicardipine :
1-6 mg/h et associer :
· Labétalol : 5 à 20mg/h
Ou
· Clonidine : 15 à 40ug/h (si C.I. aux 13-)
|
Effets secondaires (céphalées,
palpitations, etc.)
1. Réduire la posologie de Nicardipine et
2. Association soit
· Labétalol : 5-20mg/h
ou
· Clonidine : 15 à 40ug/h (si C.I.
aux 13-)
|
Réévaluation après 30min puis par
heure
Figure 1 : Algorithme de prescription du traitement
antihypertenseur[53] I.8.2.3. La prise en charge obstétricale[29,
41]
Les patientes ayant une pré-éclampsie
sévère doivent être hospitalisées,
évaluées à l'entrée, et étroitement
surveillées.
L'attitude la plus fréquente à l'égard de
la pré-éclampsie sévère était le
déclenchement ou la césarienne y compris à un terme
prématuré et ceci malgré une morbi-mortalité
néonatale très importante estimée à 50% avant 28 SA
et 30% entre 28 À 32 SA. Ceci étant justifié par une
morbidité maternelle jugée trop importante. Cette attitude
longtemps préconisée quel que soit le terme était
basée sur le fait que le traitement efficace reste uniquement
l'interruption de la grossesse et la délivrance du placenta.
Toutefois, cette conduite a été mise en question
au profit d'une attitude conservatrice, visant à diminuer les
extractions foetales prématurées sans en contrepartie faire
augmenter le taux de complications maternelles.
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I.8.2.3.1. La prolongation de la grossesse ou l'attitude
conservatrice[28, 29]
1) L'âge gestationnel
C'est un élément important de décision.
Lorsque le terme est précoce, un traitement conservateur pour permettre
la poursuite du développement du foetus peut être proposé
dans une maternité niveau III, située dans le même
établissement qu'un service de réanimation néonatale, un
service de radiologie interventionnelle, un service de chirurgie
viscérale, un service de réanimation adulte et un ensemble de
laboratoires fonctionnant 24 heures sur 24.
Cette attitude se justifie pour un terme de gestation
inférieur à 34 SA et à fortiori inférieur à
32 SA. Le bénéfice de la prolongation significative de la
grossesse et donc la diminution de la prématurité
sévère (inférieur à 31-32SA), de la
morbidité périnatale et de la durée du séjour en
USI néonatale a été démontré et ceci sans
augmentation du risque maternel.
2) Les critères de
sélection[21]
+ Avant 24 SA, l'interruption de grossesse sera
discutée du fait d'une morbi-mortalité néonatale
très élevée dépassant 90%.
+ Entre 24-26SA, chaque situation est à part en
fonction de la sévérité de la pré-éclampsie,
du pronostic foetal, de la parité et de l'âge maternel.
+ Entre 27-32 SA, le traitement conservateur doit être
envisagé de principe en absence
de signes de gravité cliniques et biologiques mettant
en jeu le pronostic materno-foetal. + Entre 32-34 SA, le traitement est
conservateur avec évaluation de la maturité
pulmonaire et surtout nuancée par une réduction
de morbidité néonatale.
+ Au-delà de 34 SA, la prolongation de la grossesse de
principe n'est pas indiquée dans les formes sévères, et
l'interruption de la grossesse s'impose.
3) Moyens
+ Remplissage [42]
Il doit être adapté et contrôlé.
Certaines études rétrospectives ont montré que la
perfusion de PFC sous control hémodynamique diminuait le risque de
survenue ou l'aggravation d'un retard de croissance intra-utérin lors du
traitement conservateur.
+ Traitement anti- hypertenseur
Ce point a été traité dans les paragraphes
précédents.
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+ Prévention des crises convulsives [24,
52]
Ce point a également été abordé.
+ La prévention de la maladie des membranes
hyalines[21, 72]
La corticothérapie est devenue le principal
élément dans la prévention de la maladie des membranes
hyalines.
Elle permet une meilleure adaptation pulmonaire du
nouveau-né dès la naissance, ainsi une amélioration du
pronostic neurologique des enfants. Elle est indiquée entre 24 SA et 34
SA. Ce traitement est valable aussi bien en cas d'attitude conservatrice, qu'en
cas de décision d'extraction (24h avant).
Elle consiste en deux injections IM de 12mg de Bethametazone
à 24h d'intervalle ou 4 injections de 6mg de Dexamethazone à 12h
d'intervalle. La corticothérapie aurait également un effet
bénéfique sur la fonction hépatique et surtout du HELLP
Syndrome, ainsi que la numération plaquettaire. Toutefois certaines
précautions doivent être prises dans certains cas :
> La prise de la corticothérapie peut causer un OAP, en
cas d'HTA mal contrôlées, ou d'oligurie sévère.
> Au cas d'une thrombopénie, la
corticothérapie doit être prise par voie intraveineuse.
> Le Bethametazone pourrait diminuer de façon
transitoire la réactivité RCF qui pourrait justifier des
extractions non justifiées.
+ Surveillance[21]
La surveillance materno-foetale doit être étroite
en raison des risques d'aggravation brutale et rapide de l'état maternel
et des possibilités de souffrance foetale.
L'idéal est une surveillance dans un secteur de
grossesse à haut risque d'un hôpital possédant une
réanimation adulte et une possibilité de prise en charge
néonatale.
+ Les critères d'interruption de la grossesse
après traitement conservateur[28, 29, 49, 57, 59, 72]
L'interruption peut être envisagée en cas de
ré-aggravation de la maladie chez la mère ou chez le foetus :
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> La dégradation rapide de l'état maternel au
cours de la surveillance :
· Immédiate :
- HTA non contrôlée, c'est-à-dire, une HTA
résistante à une bithérapie
intraveineuse bien conduite ;
- OAP ;
- HRP ;
- Thrombopénie < 50.000/mm3 ;
- Hématome sous capsulaire du foie.
· Après corticothérapie pour
maturation foetale (si les conditions maternelles et foetales permettent de
prolonger la grossesse de 48 heures) :
- Insuffisance rénale d'aggravation rapide et/ou oligurie
(< 100ml / 4 heures) persistante malgré un remplissage vasculaire
adapté ;
- Signes persistants d'imminence d'une éclampsie
(céphalées ou troubles visuels) ;
- Douleur épigastrique persistante ;
- HELLP syndrome évolutif.
> La dégradation de l'état foetal :
Se manifeste essentiellement par :
- Des anomalies du RCF notamment des
décélérations répétées ;
- RCIU au-delà de 32 SA ;
- Des anomalies du doppler,
- Des signes de SFA surtout si HRP.
I.8.2.3.2. L'attitude interventionniste
Les indications de l'extraction de première intention
sont les contre-indications du traitement conservateur :
· après la 34ème SA,
l'accouchement doit être proposé après stabilisation de la
patiente
· l'extraction est indiquée en première
intention et quel que soit l'âge gestationnel en présence de
signes péjoratifs mettant en jeu le pronostic materno-foetal :
o Signes maternels :
· Eclampsie
· HTA sévère non contrôlée
· Céphalées ou troubles visuels
persistants
· Oligurie sévère malgré une
réanimation bien conduite (<400cc/24h)
· Transaminases > 2 fois la normale + barre
épigastrique
· OAP
· HRP
· HSCF
o Signes foetaux :
· RCF pathologique.
· RCIU sévère
· Oligoamnios sévère.
· Diastole nulle ou inversée entre 30 et 34 SA
I.8.2.3.3. La voie de l'accouchement[13, 29, 49, 59,
65]
La voie haute est indiquée dans toutes les situations
où l'état maternel est d'une grande instabilité tel que
l'hémorragie, la détresse respiratoire nécessitant
l'intubation et la ventilation, l'éclampsie, l'HSCF ou la
présence de signes neurologiques. Le HELLP syndrome par contre n'est pas
une indication systématique de la césarienne au cours duquel une
induction du travail peut être entreprise, pourvu que les 3
premières complications citées ci-dessus ne soient pas
présentes.
La voie basse peut être acceptée si le travail se
déclenche spontanément avec une présentation
céphalique et de bonnes conditions locales sous réserve d'une
surveillance très active, avec monitorage continu du rythme cardiaque
foetal et éventuellement surveillance de l'équilibre
acido-basique foetal. Si le travail ne se déclenche pas, la voie basse
est d'autant plus facilement envisageable que les conditions locales sont
bonnes et que la grossesse est plus avancée en âge.
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