Secteur publicitaire. Une révolution industrielle mise en évidence par l'échec de la fusion publicis-omnicom.( Télécharger le fichier original )par Clément MERILLET CNAM - Analyse Stratégique Industrielle et Financière 2014 |
II. MISE EN PERSPECTIVE DE LA PROBLÉMATIQUEPour parfaire cette interrogation, il convient de mettre en évidence un aspect important : le discours de communication des dirigeants. A. Évidence d'un discours de communicationD'une manière générale, Maurice Lévy et John Wren ne partagent plus qu'une chose après l'annonce de l'échec : l'un comme l'autre vante les mérites de son groupe en stand alone en affirmant que la fusion était « une opportunité et non pas une nécessité ». Côté Publicis, les points forts répétitivement mis en avant au cours des interviews sont mot pour mot le discours que l'on trouve dans le rapport annuel 201316 (n°1 dans le digital, meilleure marge du secteur et d'autres projets, notamment le plan 2018 pour lequel Publicis mène l'objectif d'atteindre 50% de son CA dans le numérique). Cette volonté de véhiculer une image rassurante est d'autant plus flagrante lorsque, questionné si l'abandon du projet n'était pas un échec au vu des 70 groupes de travail ayant étudié la faisabilité de la fusion, il rétorque que cela était « la preuve de la vitalité et de l'énergie de Publicis Groupe pour aller de l'avant ». Enfin, il revient systématiquement sur le fait que, ne s'agissant ni d'égocentrisme, ni d'amateurisme, de sa part, l'intransigeance qu'il opposait à la rupture du principe d'égalité s'expliquait par le refus de « sacrifier l'âme de Publicis » et le refus de « diluer l'attractivité du modèle Publicis ». Autant dire qu'il contourne habilement les accusations, s'en sortant par le haut. John Wren tient un discours similaire, en vantant les forces de son groupe en stand alone et en réfutant fermement d'avoir perdu des marchés pendant toute la période d'étude du rapprochement. Ces discours bien rôdés prouvent l'existence de part et d'autre d'une communication officielle visant à mettre en avant une image avantageuse de la société. Il est évidemment compréhensible qu'admettre une 16 http://www.publicisgroupe.com/documents/instant-report-2013-fr.pdf - page6 27 bataille d'égos ou un certain amateurisme ne donnerait pas une image positive du point de vue des investisseurs. C'est alors que nous comprenons l'importance de la communication. Les discours officiels, empreints d'un message préparé à l'avance peuvent biaiser la lecture et la compréhension des évènements et pour être tout à fait précis, il convient de considérer cette dimension de communication à travers toutes les étapes du cas ; ce que nous faisons ici par le biais d'une brève critique de nos différentes sources d'information. |
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