5.1.4.2.- Le manque de
volonté des autorités
Le facteur le plus important pouvant influencer la mise en
oeuvre du projet de politique migratoire est la volonté politique. En
effet, le manque d'engagement au plus haut niveau s'explique par les
déficiences dans la non application des lois en vigueur. Celles -ci sont
fonction non seulement de la coalition d'intérêts entre les
autorités locales, mais aussi de la non application des
décisions pénales stipulées par les lois et
règlements.
Dans ce sens, le décret - loi du 22 octobre 1982
présente les attributions des municipalités et celles des maires.
En son article 34, le maire remplit ses attributions au double titre
d'autorité exécutive du conseil communal et d'agent de
l'administration central. Comme la constitution de 1987 institue la
décentralisation et la participation, des lois nouvelles et des lois
cadres sur les collectivités et sur la migration devraient être
élaborées. Il est vrai que certaines structures
institutionnelles sont présentes, d'autres doivent être
créées; de plus, des lois portant sur l'organisation de la
collectivité territoriale sont déjà promulguées.
Cependant, elles ne suffisent pas pour la réalisation des objectifs du
projet de politique migratoire.
Dans le domaine du droit, l'application de la loi passe par
la volonté de la population et de la capacité de faire appel
á la justice. Pour ce faire, on doit conditionnellement se
référer aux exigences et aux décisions pénales
prévues par la loi en l'absence de loi nouvelle. Dans notre pays, la
collaboration entre responsables politiques et responsables techniques est
souvent difficile. Ainsi, les déplacements incontrôlés tant
à l'intérieur du pays que vers l'extérieur sont assortis
de sanction. Par contre, la direction locale mise par l'État, qu'il soit
administratif ou politique ne contrôle pas le rendement de ses services.
Les initiatives prises se révèlent inefficaces. Les villes font
face à l'urbanisation sauvage avec comme corollaires la
bidonvilisation, la dégradation des conditions de vie et de
l'environnement.
Le manque de volonté des autorités s'entend des
actes découlant de la négligence de l'administration. Les
entités travaillant en étroite collaboration en vue d'une
réduction du phénomène migratoire ne peuvent ni
méconnaître, ni censurer les lois relatives au contrôle des
déplacements. L'une des caractéristiques de l'administration
publique haïtienne, c'est l'accroissement de la plupart des actes
prohibés par le code pénal. En fait, certaines autorités
font fi des lois existantes et ne se préoccupent pas des Conventions
internationales, accords, lois, décrets, et décrets - loi ayant
rapport à la migration. De plus, les instances chargées de
contrôler les migrations sont censées inopérantes. Tous
ceux traduisent une interprétation contraire á la volonté
des législateurs.
La population fait obstacle á la mise en application
des lois et produit des effets contraires. Les études en matière
de la connaissance des migrations internes et de l'émigration des
haïtiens vers l'étranger sont rares. Les déplacements des
sections rurales vers les communes, inter et intra communaux, inter et intra
départementaux, se font sans aucune intervention des autorités
locales ou centrales. Face à la misère, le chômage, les
groupes sociaux en quête de mieux-être, laissent leurs zones
d'origine pour aller s'installer ailleurs. D'où la
nécessité de faire comprendre à tous les haïtiens,
aux autorités locales et nationales en particulier, l'importance du
contrôle des migrations dans le développement économique
du pays.
Qu'en est-il des moyens financiers, éducatif ?
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