Le projet de politique de la migration de l'ONM: contraintes et perspectives.( Télécharger le fichier original )par Carline JOSEPH FASCH-UEH - Post gradué en population et Développement 2004 |
5.1.4.3.- La pénurie des moyens financiers et éducatifsLes moyens sont des mesures concrètes que l'on prend, les actions que l'on mène et les instruments que l'on se donne afin de réaliser les changements nécessaires à l'obtention des objectifs.49(*) Le choix des moyens doit correspondre aux objectifs du projet de politique migratoire. Les moyens préconisés restent dans la ligne des objectifs, mais on se demande est -ce qu'il n'y a pas un grand décalage entre ces derniers et la pauvreté qui sévit en Haïti. Notre pays souffre de différentes formes de pauvreté qui sont le fait de la faiblesse de l'Etat, de l'économie, de l'environnement, de services sociaux de base. Dans cette conjoncture fortement déprimée, le mode de régulation traditionnelle se révèle inadapté. Nous trouvons en ce début de siècle un pays délabré. L'exode rural vers les villes et l'émigration des cadres vers l'extérieur présentent un intérêt historique, et la gestion des migrations devrait être l'affaire de tous. Une forte portion de la population haïtienne n'est pas éduquée et la sensibilisation sur notre identité culturelle fait défaut. Les conséquences des migrations internes deviennent sérieuses; la fuite des cerveaux constatée depuis quelques années oblige une régulation concertée des courants de compétences entre Haïti et les pays d'accueil. Toutefois, il existe peu de moyens financiers, administratifs et éducatifs. De plus, les directions locales sont inexistantes et celles dites centrale instituées par l'État ne donnent réellement pas de fruits; les initiatives prises se révèlent inefficaces. En Haïti, comme dans plusieurs autres pays pourvoyeurs de migrants, le gouvernement alloue un faible pourcentage de son budget au programme migratoire. Les projets de la Secrétairerie d'Etat à la population et de l'ONM sont dans de nombreux cas financés par des organismes internationaux, tels que le FNUAP, et l 'OIM. Par ailleurs, il n'y a pas réellement une mobilisation autour des textes de décision. En somme, la crise structurelle qu'on considère comme un recul pour notre pays impose une pénurie de moyens. * 49 Gendreau , Francis et Denis Nzita Kikhela avec la collaboration de Valérie Guérin. 1994. L'évaluation des politiques et programmes de population.Paris. Ed John Libbey, p 90.
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