1-e- Modification de la courbe vitesse-force :
D'après Dellal A. (2008), une hausse de la
température corporelle de 2°C va permettre d'augmenter la vitesse
de contraction musculaire de 20% (Ranatunga WK., 1984). D'autres études
(Binkhorst RA. et coll., 1981 ; Ranatunga WK. et coll., 1987 ;
Asmussen E. et coll., 1976 ; Bergh U. et Ekblom B., 1979) n'ont
trouvé presque aucun effet de la température musculaire sur la
force maximale, par contre ils ont constaté l'influence de
l'élévation de la température musculaire sur la puissance
et la force aux vitesses rapides. L'échauffement a donc une influence
plus marquée sur les performances impliquant une vitesse
d'exécution élevée (Cometti G. et coll., 2006).
1-f- Augmentation de la thermorégulation :
L'élévation de la température musculaire
impose à l'organisme de stoker de la chaleur. Hors cette capacité
est limitée. Au cours d'efforts de longue durée la
quantité de chaleur va augmenter et l'organisme risque de ne plus
pouvoir encaisser l'augmentation de la température pour éviter
l'hyperthermie qui est un facteur limitant pour la performance. Pour les
efforts longs, il est donc déconseillé de trop élever la
température musculaire et centrale (Cometti G. et coll., 2006).
2-
Les effets indépendants de la température :
2-a- Elévation du niveau de consommation
d'O2 :
Weineck J. (1990) explique ce facteur en disant que dans les
disciplines sportives où le système cardiopulmonaire est facteur
limitant de la performance, l'échauffement actif général
active les principaux facteurs de la performance, en élevant les
débits cardiaque et respiratoire tout comme le volume sanguin en
circulation.
L'échauffement a pour but de réduire au minimum
le délai d'ajustement, c'est-à-dire d'amener les grandeurs
cardiopulmonaires et hémodynamiques de la performance à un niveau
de départ suffisant pour permettre la mise en route des
mécanismes de régulation de manière coordonnée.
Selon Cometti G. et coll. (2006), avec un échauffement
approprié, on fait monter la consommation d'O2 et on peut alors
commencer la compétition avec une participation plus
élevée des mécanismes aérobies. Par ailleurs les
réserves anaérobies utilisées au début de
l'exercice vont pouvoir en grande partie se reconstituer pendant les minutes
qui séparent la fin de l'échauffement du début de la
compétition. L'athlète va donc économiser de
l'énergie anaérobie qu'il va pouvoir utiliser en fin d'effort
(Bishop D., 2003a). Ceci nécessite le respect d'une condition : le
temps entre la fin de l'échauffement et le début de la
compétition ne doit pas dépasser 5 minutes, sous peine de voir le
niveau de consommation d'O2 baisser et l'effet bénéfique
disparaitre, car dans ce cas l'effort produit pour élever la
consommation d'O2 n'aura servi qu'à dépenser de l'énergie
pour rien.
L'efficacité de cette procédure
d'échauffement est attestée par des études qui montrent
une plus grande contribution des processus aérobies (Gollnick PD. et
coll., 1973 ; Stewart IB. et Sleivert CG. 1998) ou une moindre dette
d'oxygène (Andzel WD. 1982, Cutin et coll., 1976 ; Di Prampero PE.
et coll., 1970).
|