1.3.4 L'élevage et la pêche
Historiquement, le bétail est importé en nombre
du Cap-Vert dès 1694, puis de Nouvelle-Angleterre à partir de
1715522. Dès les années 1763, l'ordonnateur d'Esessars
traite avec les compagnies de commerce de Maranhão et
Grão-Pará en vue d'introduire en Guyane des bovins
acclimatés523. Comme le montre Marie Polderman,
l'élevage est peu développé en Guyane et reste une
activité largement annexe. Environ 77 habitations (moins de la
moitié du total) se partagent quelque 3 200 bestiaux qui, dans
l'ensemble, sont laissés libres et paissent un peu partout. Les
administrateurs encouragent pourtant cette branche car l'insuffisance en
animaux domestiques est mise sur le même plan que le manque d'esclaves.
Les habitations ont besoin de la force animale pour faire tourner les moulins
à sucre524. Il n'y a pas de boucherie en Guyane. La taille
restreinte du cheptel fait que les administrateurs empêchent leur
abattage pour favoriser la reproduction525.
520 Ciro Flamarion CARDOSO, La Guyane française
(1715-1817), op. cit., p. 246 ; Marie POLDERMAN, La Guyane
française, 1676-1763, op. cit., p. 88.
521 Ciro Flamarion CARDOSO, La Guyane française
(1715-1817), op. cit., p. 254 ; Marie POLDERMAN, La Guyane
française, 1676-1763, op. cit., p. 95-96.
522 Marie POLDERMAN, La Guyane française,
1676-1763, op. cit., p. 89.
523 Ciro Flamarion CARDOSO, La Guyane française
(1715-1817), op. cit., p. 251.
524 Marie POLDERMAN, La Guyane française,
1676-1763, op. cit., p. 89-93.
525 Ciro Flamarion CARDOSO, La Guyane française
(1715-1817), op. cit., p. 250.
La pêche, enfin, représente une source
d'approvisionnement non négligeable pour les colons. Elle se pratique au
filet, à la ligne, au harpon, ou « à l'indienne » pour
les poissons de rivière : soit à la flèche, soit en
pratiquant la nivrée (on empoisonne temporairement le cours de la
rivière avec certaines plantes - le bois diable, le nicou, le conany -
qui paralysent le poisson.) En plus du poisson, les colons pêchent le
lamantin, un gros mammifère des fleuves amazoniens, des huîtres et
des crabes, très importants pour la nourriture des esclaves et des
colons les plus pauvres526.
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