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Prédisposition à  adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho : cas des ménages consommateurs de "dibou" du village Thian, commune de Parakou.

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par Morest AGOSSADOU
Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur agro-économiste 2011
  

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4.1.2. 2.2. Cadre théorique

L'adoption et la diffusion des nouvelles technologies tiennent une place importante dans la littérature économique en général (Geroski, 2000) et dans les domaines particuliers de l'économie agricole (Sunding et Zilberman, 2001). Depuis très longtemps, les chercheurs, dans ces domaines particuliers, ont reconnu que les adoptions ne sont pas des événements instantanés mais le résultat d'un processus de décision consistant en des séquences d'actions et de décisions (Rogers, 1995; Robertson, 1971; Zaltman et Stiff, 1973). Plusieurs différentes séquences ont été proposées dans les études empiriques. Elles sont souvent fonction de la nature de l'innovation en question.

Probablement, la séquence la plus connue et la plus utilisée est celle proposée par Rogers (1962), surtout celle basée sur les innovations agricoles. Elle se résume à cinq étapes : la prise de conscience ou la connaissance, l'intérêt, l'évaluation, l'essai et l'adoption. Dans le cas de la présente étude, rappelons-le, l'innovation est un ensemble d'équipements visant un changement dans le processus de transformation du sorgho en dibou et une amélioration de la qualité nutritionnelle de ce repas. La finalité est donc l'obtention d'un repas (nouveau) avec des caractéristiques différentes de celles de l'ancien. Dans ce cadre, Rogers (1971) propose un cycle d'adoption se résumant aux cinq étapes précédemment citées que nous présentons sur la figure 1 :

Figure 1 : Schéma d'adoption d'un nouveau produit alimentaire selon Rogers.

Dans cette étude, seules les étapes 1, 2 et 3 nous intéresse car c'est à ces niveaux que le processus de décision d'essayer la technologie ou non par les `'chefs cuisine'' a lieu. Dans l'optique de la compréhension de ce processus d'adoption ou non d'une nouvelle technologie, Richefort (2008) fait référence à deux modèles : le modèle de diffusion épidémiologique et le modèle des choix rationnels d'adoption.

Le modèle de diffusion épidémiologique fut, à l'origine, développé pour étudier la dissémination des maladies et des épidémies au sein de la population. En économie, ce modèle permet d'évaluer la dynamique de la probabilité d'adoption agrégée d'une innovation par l'ensemble de ses usagers potentiels. Elle ne retiendra donc pas notre attention, car dans cette étude il ne s'agit pas d'évaluer la dynamique de la probabilité d'adoption de l'innovation mais plutôt de la compréhension du processus de décision de l'adopter ou non.

Le modèle des choix rationnels d'adoption, qui est aussi appelé modèle de choix discret ou modèle de seuil, permet d'évaluer les probabilités d'adoption des nouvelles technologies par un individu (ou une firme) représentatif. Ce modèle fait l'hypothèse qu'un raisonnement économique rationnel, fondé sur la maximisation d'une fonction objectif sous contraintes, guide le timing des choix individuels. Théoriquement, l'individu (représentatif) adoptera une nouvelle technologie s'il est rationnel d'agir comme cela, c'est-à-dire si son utilité espérée avec l'adoption est supérieure a son utilité sans adoption. L'occurrence de l'adoption technologique est alors expliquée en croisant les réalisations de la variable discrète à expliquer avec celles d'un certain nombre de variables explicatives dont les réalisations peuvent être indifféremment de nature qualitative ou quantitative. Ces variables explicatives peuvent concerner à la fois des caractéristiques de la nouvelle technologie à adopter ainsi que des caractéristiques des adopteurs potentiels et de leur contexte d'adoption. Comme il s'agit d'une probabilité, elle doit être comprise entre 0 et 1 et ne peut être spécifié de façon linéaire. Le choix de la relation entre la variable à expliquer et les variables explicatives se porte alors sur deux types de fonction : la fonction de répartition de la loi normale (modèle Probit) et la fonction de répartition de la loi logistique (modèle Logit). Ce modèle des choix rationnels, dont les principes répondent à ceux de la théorie de la maximisation de l'utilité (Adesina et Seidi, 1995; Adesina, 1996 ; Rahm et Huffman, 1984), est celui qui a été retenu pour servir de fil conducteur de notre étude.

Plusieurs variables explicatives ont été retenues pour expliquer la décision d'adoption ou non du décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho. Ces variables sont pour la plupart tirées de la littérature existante en matière d'adoption d'innovation. Les autres émanent d'une intuition ou d'observations faites sur le terrain. Par exemple, les variables telles que complexité et compatibilité nous ont été inspirées de la théorie de la diffusion des innovations de Rogers (1983) pour qui, cinq facteurs déterminent l'adoption d'une nouvelle technologie : avantage relatif, complexité, compatibilité, testabilité, observabilité. Par ailleurs les variables telles que l'âge, le capital humain et le revenu sont largement rencontrées dans la littérature existante sur le sujet.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand