4. CHAPITRE II :
CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE
4.1.1. 2.1. Cadre conceptuel
Un concept est une représentation mentale, abstraite et
générale d'une catégorie de phénomènes. Un
même concept peut alors avoir plusieurs sens, d'où la
nécessité de bien définir le concept utilisé et le
sens qui lui est donné dans l'étude (Daane et
al. 1992). Les divers concepts utilisés dans le cadre de cette
étude sont : l'innovation, la prédisposition à
l'adoption d'une innovation, le consentement à payer et la
rentabilité financière.
Ø Innovation
Le terme innovation a bénéficié de
nombreuses définitions dans la littérature et ceci selon le
contexte dans lequel il est utilisé. Le contexte le plus proche de celui
qui est le notre est celui agricole où Chantran (1972) conçoit
l'innovation comme l'introduction d'une pratique agricole nouvelle, parfois une
modification d'une pratique traditionnelle et plus rarement l'adoption d'un
comportement socio-économique nouveau. Adams (1982) définit
l'innovation comme une nouvelle idée, une méthode pratique ou
technique permettant d'accroître de manière durable la
productivité et le revenu agricole.
Dans le contexte qui est le notre, ces définitions du
concept d'innovation ne sont pas tout à fait compatibles. La
définition du terme innovation qui nous semble le plus proche de notre
contexte d'étude nous vient du Glossaire pour le développement
durable (Agora 21). Selon Agora 21 (2001), « l'innovation peut
être définie comme la réalisation de la nouveauté.
Alors que l'invention se limite à l'idée nouvelle sans
réelle confrontation au besoin qu'elle entend satisfaire, l'innovation
franchit ce pas considérable qui va de l'idée à sa
réalisation concrète et à la satisfaction du besoin.
L'innovation, c'est le changement réalisé, qu'il soit
limité ou radical, qu'il porte sur le concept de produit, sur le
procédé de fabrication ou sur l'organisation,...». Cette
définition a retenu notre attention parce qu'elle contient trois notions
assez importantes : changement, produit et procédé.
Aujourd'hui, les femmes, pour obtenir la farine de sorgho qui
servira à la préparation du dibou emmène
directement le sorgho dans une minoterie pour la mouture, après
nettoyage et séchage de celui-ci. L'innovation dont il s'agit dans le
cadre de cette étude est une décortiqueuse jumelée
à un équipement de fortification qui permettra aux femmes, avant
la mouture, de décortiquer et en même temps de fortifier le sorgho
qui donnera la farine à utiliser pour la préparation du
dibou. Ce dibou, de type nouveau, obtenu
après décorticage et fortification n'aura plus les mêmes
propriétés organoleptiques et nutritionnelles que celui obtenu
sans décorticage et fortification. L'innovation alors, dans notre cas,
est un « changement » intervenu dans le
« procédé » de `'fabrication'' d'un
« produit » de type nouveau qui est le dibou
amélioré.
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