1.6.3. La stabilisation des prix
Le mécanisme de stabilisation est très souvent
mis en place pour les produits d'exportation dont les prix se
réfèrent à ceux du marché international.
Généralement, les pouvoirs publics créent une institution
publique appelée Caisse de stabilisation dont le rôle est de
stabiliser les prix payés aux producteurs, et partant de leurs revenus.
Initier pour empêcher que les paysans ne continuent à être
victimes de l'exploitation des intermédiaires commerciaux, la caisse
collecte des ressources importantes provenant de la différence entre
les prix à l'exportation et les prix aux producteurs.
Les ressources ainsi collectées sont soit
placées soit investie dans le secteur immobilier afin de
générer des ressources qui servent à soutenir les prix
intérieurs dès qu'il y a fluctuation ou carrément baisse
des coûts sur le marché internationaux. Dans ce cas, le
système de stabilisation implique la mise en oeuvre des
mécanismes d'octroi de subventions. Beaucoup d'auteurs (Belloncle,
Lipton, Dumont) démontrent en effet qu'en Afrique, à cause de la
concentration des pouvoir entre les mains d'une bureaucratie, les paysans sont
plutôt dépossédés et écrasés au
bénéfice des salariés urbains, des fonctionnaires et des
étudiants qui profitent de la détérioration des termes de
l'échange entre villes et les campagnes (Mwanasaka, 2013).
1.7. Le commerce
C'est une activité ayant pour objet, l'achat et la
vente des marchandises ou d'autres biens après les avoir
transformés ou non, en vue d'en tirer un profit. (Lavasseur, 2005).
1.7.1. La commercialisation des poissons
En 2008, 39,7% de la production mondiale de poisson (56,5
millions de tonnes) étaient vendus à l'état frais, alors
que 41,2% de la production (58,6 millions de tonnes) étaient vendus
congelés, fumés ou préparés d'une autre
façon en vue de la consommation humaine directe de la proportion de
poissons utilisés(FAO, 2010).
1.7.2.La commercialisation des poissons au Katanga
La conservation, la transformation et le transport des
poissons ne sont pas organisés correctement en province de Katanga, ni
par les pécheurs, ni par le secteur privé, ni par
l'état : en conséquence une grosse partie des poissons
pêchés est gaspillée, faute d'une organisation
adéquate de la filière et du mauvais état des voies de
communication terrestres et fluviales.
Les produits de pêche sont commercialisés soit
principalement frais, là où c'est possible (autour de lac
Tshangalele et N'zilo), soit principalement salé/séché ou
fumé dans la dépression de KAMALONDO.
Les infrastructures de stockage ainsi que les conditions de
conservation et de transport du poisson ne répondent pas aux normes
d'hygiène minimales, même à l'intérieur des zones
dites urbanisées. Le transport se fait à vélo ou en
véhicule sur les trajets entre le lac Tshangalele et Likasi ou
Lubumbashi, lac N'zilo et l'hinterland de Kolwezi, et par voie lacustre puis
fluviale entre MalembaNkulu et BUKAMA, puis par voie ferré en direction
de Mweneditu et Kolwezi.
Le circuit de commercialisation des produits de pêche en
zone urbanisée est établie entre les zones de production (Lac
Tshangalele et N'zilo) et les centres de consommations qui sont
représentés par les grandes agglomérations (Lubumbashi,
Likasi et Kolwezi). Les points de ventes sont situés entre les points de
débarquement (bordure de lac) et les marchés urbains, avec une
chaine de trois à quatre intermédiaires.
AKalemie,le poisson frais se vend uniquement sur le
marché de Kalemie et le proche voisinage. Sa distribution ne
dépasse pas 50 km autour de Kalemie. Le marché local étant
restreint, la majeure partie de la production est destinée aux provinces
du Kasaï, du Kivu et du Sud-Katanga. Plus d'une centaine de
commerçants viennent à Kalemie pour acheter du poisson
séché et salé-séché pour approvisionner les
villes de Mwene-Ditu (67%), Kananga (32%) et Lubumbashi (1%).
Le poisson congelé part sur Lubumbashi où il
est vendu soit à des sociétés par contrat
(Gécamines, SNCC), soit à des grossistes. Il approvisionne,
à partir de là, les villes de Kolwezi et Likasi
La distribution du poisson salé-séché,
sous réserve d'un conditionnement correct, ne pose aucun problème
de transport et le délai d'acheminement de l'ordre de 2 à 3
jours, n'est pas une contrainte.
Le transport du poisson congelé sur Lubumbashi se fait
en wagons isothermes (et non frigorifiques) appartenant à la SNCC (4
à 6 unités sur le réseau de Lubumbashi en 1984).
La qualité et l'état du poisson à
l `arrivée est extrêmement dépendant de la
durée du voyage. Chargé généralement à une
température de -20°C, il arrive à une température de
0°C à -5°C, il est donc décongelé.
Le trajet Kalemie-Lubumbashi est assuré une fois par
semaine. Compte tenu des prix de vente pratiqué et des frais
engagés pour la stabilisation du produit, le séchage et le
salage-séchage n'apportent que peu ou pas de valeur ajoutée,
mais restent nécessaires pour limiter les pertes, stabiliser le prix du
poisson frais sur le marché de Kalemie et assurer l'approvisionnement
des 2 Kasaï, du Kivu et du Katanga.
Seule la congélation apporte une valeur ajoutée
nette au produit. Les deux goulots d'étranglement qui apparaissent
à ce niveau sont les pertes au séchage, qui peuvent être de
l'ordre de 25 à 50% en raison des pluies, et l'insuffisance des moyens
de transport pour le poisson congelé, moyens qui pour l'instant ne sont
pas adaptés aux produits congelés, même si actuellement une
telle pratique est tolérée et acceptée (Kalibu, 2007).
Tableau N°1 : Evolution de la production
locale des poissons, importation et la démographie au
Katanga
Province du Katanga
|
2010
|
2011
|
2012
|
Production locale
|
10796
|
18115,88
|
-
|
Importation
|
80321
|
83242
|
86264
|
Démographie
|
|
|
|
Source : Ministère de plan de mines 2013
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