1.6. Stratégies de soutien des prix
Le prix est un puissant stimulant économique pour tout
exploitant agricole. En milieu rural, le paysan réagit effectivement
à la variation des prix sur les marchés. Selon que les prix sont
incitatifs ou pas, les agriculteurs accroissent ou réduisent leurs
emblavures. Les pouvoirs publics utilisent plusieurs techniques pour soutenir
les prix des produits : la fixation des prix minima, la libération
des prix ou la stabilisation des prix.
1.6.1. La fixation des prix minima
Ce système fut d'application au Congo de la
période coloniale jusqu'au début des années 1980. Les prix
minima, fixés par une décision de l'administration (niveau
central ou provincial) ; soit des prix planchers servant de
référence pour toutes les transactions relatives aux produits
agricoles. Toutes les transactions doivent s'opérer à un niveau
au moins égal à celui des prix minima.
Non seulement, ces prix étaient davantage fixés
en faveur de l'industrie manufacturière, mais en plus ils
n'étaient pas toujours indexés à l'évolution de
l'indice général des prix et des termes de l'échange entre
villes et campagnes afin de garantir aux producteurs agricoles un revenu stable
où on constate l'augmentation. L'instabilité des prix
subséquente à la période postcoloniale fut fortement
préjudiciable à l'évolution des revenus des ménages
agricoles.
1.6.2. La libération des prix
Cette technique consiste à laisser les agents
économiques (agriculteurs y compris) fixer librement les prix de leurs
production conformément à la loi de l'offre et de la demande.
Apparemment, le libre jeu des mécanismes du marché devrait
permettre à tous les agents économiques de trouver leur compte.
Concrètement, dans un système d'économie de marché
non réglementé, c'est le rapport de forces qui constitue
l'élément déterminant. Or, celui-ci ne peut qu'être
en défaveur de l'agriculteur pour plusieurs raisons.
Au Congo, la libération des prix devenue effective en
1983, à la faveur d'un accord conclu entre le gouvernement congolais et
les institutions financières issues de BrettonWoods mettant en oeuvre un
programme d'Ajustement structurel, s'est traduite quelque temps plus tard par
une aggravation des condition de production et de commercialisation en milieux
rural. L'une des conséquences de l'exécution du PAS ayant
été la liquidation des offices de commercialisation, les paysans
ont dû rapidement déchanter à cause de l'effondrement des
prix dans les zones de production abandonnés par les offices.
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