INTRODUCTION
Face à la mondialisation, chaque pays doit suivre les
tendances et les évolutions apportées par celle - ci. Pour
pouvoir subsister et être performant dans cette économie mondiale,
chaque Etat doit avoir ses propres ressources et ses propres fonds. L'Etat a
deux sources de financement qui sont souvent dénommés comme
étant des instruments. Il y a les instruments de financement externes
qui englobent les apports financiers provenant de l'étranger qui sont
appelés aide pour le développement et qui peut se manifester sous
différentes formes tels que les dons, les prêts publics, les
investissements directs et les investissements de portefeuille, crédits
à l'exportation du secteur privé. Et les instruments de
financements internes qui incluent l'épargne spontanée interne
des particuliers et des entreprises, le déficit financier de l'Etat,
l'inflation et la fiscalité. Cette dernière englobe les
différents impôts et taxes. Les impôts
prélevés aux entreprises et particuliers sont des sources de
financements dont l'Etat dispose. Ils sont également les acteurs majeurs
de la politique économique d'un pays. L'impôt par
définition est un prélèvement pécuniaire sur les
revenus des citoyens.1 Il permet de couvrir les dépenses
publiques et d'assurer une certaine redistribution de la richesse. Il faut
pourtant savoir que chaque pays a son propre mode d'imposition, régi par
le Code Général des Impôts qui est adopté par le
parlement. Le CGI Malgache, lui, traite de plusieurs points, tel que :
l'impôt sur les revenus et assimilés, le droit d'enregistrement
des actes et mutations, les impôts indirects, la taxe sur la valeur
ajoutée, les impôts locaux et les dispositions communes aux
impôts. Ces impôts peuvent être distingués en deux
parties : les impôts directs et les impôts indirects. Les
impôts directs sont composés de l'IR, l'IRSA, le droit
d'enregistrement et l'IRCM tandis que les impôts indirects sont
constitués de la TVA, des droits d'enregistrements et timbres, de
contributions indirectes et droit de douanes2. Il sert donc de base
à la fiscalité malgache. Cette dernière n'a cessé
d'évoluer. Pendant la colonisation, l'impôt appliqué a
Madagascar fut l'IMF qui ne frappait que les hommes majeurs. Après
l'indépendance, l'IBD rejoint l'IMF, et en 1969, la TUT au taux de 6 et
12% a été crée. En 1972, l'IMF a été
supprimé suite au mouvement populaire, l'Etat a renfloué ses
caisses par l'augmentation de la TUT à 15%, la distinction entre IRNS
1 Lambert (T) théorie de l'impôt,
Editions HARMATTAN, Paris, 1995
2 FRANCOIS KULBOKAS Fiscalité des entreprises :
outils de gestion ; 1ère édition, DELMAS 75007 PARIS,
1996
2
(taux progressif) et IRSA ainsi que la création de l'IR
(taux proportionnel et unique), c'est le régime de l'agrément. En
janvier 1994, il y a eu la suppression de la TUT au profit de la TST au taux de
5% qui n'était pas déductible et s'appliquait en cascade sur les
chiffres d'affaires, une partie de la taxe à consommation a
été transférée en même temps à la TST.
Mais en juillet 1994 la TVA (taxe en cascade) a été
réintroduite au taux de 25%. Et en 1996, il y a diminution de la TVA
à 20% puis c'est le régime d'agrément entier qui à
disparu pour mettre en place le système de prorata de déduction
en 1997. La fiscalité est l'ensemble des dispositions juridiques et
administratives relatives à l'impôt. L'entreprise doit travailler
en tenant compte de la fiscalité tout en essayant d'effectuer ses
décisions et choix de gestion par rapport aux règles prescrites
par l'administration fiscale. Toutes entreprises devraient essayer en tout
temps de réduire ses coûts fiscaux, d'anticiper les
problèmes fiscaux mais pas les subir et essentiellement d'éviter
les holdups fiscaux.
Le contexte ci - dessus nous mène à poser la
problématique suivante : la fiscalité a t - elle une
réelle influence sur les choix de gestion des dirigeants d'une
entreprise ? La question se pose car la fiscalité est elle un
critère de choix de gestion à prendre au sérieux ou juste
un coût de plus que l'entreprise doit subir et accepter. Cela mène
au traitement d'un thème précis : « Fiscalité et
choix de gestion ». Le choix de ce thème est justifié par la
difficulté des entreprises malgaches à vouloir optimiser leurs
coûts fiscaux. On peut les comprendre puisque même si
l'optimisation fiscale est leur but c'est l'administration fiscale qui fixe le
régime d'imposition dans un pays. Elles ne peuvent que se conformer aux
lois et codes en vigueur (Loi des Finances, Code Général des
Impôts). Néanmoins, elles doivent comprendre que ne pas
gérer ses coûts fiscaux induira à un support de coûts
supplémentaires c'est - à - dire une faiblesse par rapport aux
concurrents ou une perte financière future. L'entreprise de quelle forme
ou statut qu'elle soit, individuelle ou sous forme de société,
SA, SARL, EU, SARLU, G.I.E, SNC ou autres génère un coût
fiscal dès sa création, durant toute son existence, au cours de
son développement, si elle pense un jour se transformer et elle sera
même sujette à des taxes lors de sa dissolution. L'étude de
ce thème se porte essentiellement sur l'optimisation et la
prévention fiscale. Selon R.YAICH, l'optimisation fiscale consiste
à minimiser principalement l'impôt sur les bénéfices
afin de maximiser le résultat net après impôt dans le
concept de contrainte économique de l'entreprise3. Il y a de
nombreux moyens d'optimisation des coûts fiscaux mais qui sont difficiles
à utiliser les uns tous autant que les autres. Il y a essentiellement la
minimisation des coûts fiscaux par l'approche financière et la
3 R. YAICH « Fiscalité et performance de
l'entreprise, rôle de l'expert - comptable », RCF N°52, 2001,
P22
3
minimisation des coûts par la connaissance des textes
fiscaux. L'entreprise n'est pas la seule dans cette affaire d'optimisation et
de prévention fiscale. Il y a également l'Etat qui est le
principal donneur d'ordre, c'est de lui que vient toutes les lois et textes
à suivre ainsi que les pressions exercées aux entreprises.
L'administration fiscale est celle qui impose et les entreprises celles qui
subissent, donc l'optimisation fiscale sera difficile à effectuer pour
ces dernières. En plus, l'Etat a sa propre définition de
l'optimisation fiscale car pour lui, c'est le maximum d'impôt
perçu par l'administration fiscale qui prime et non la capacité
des entreprises à payer le moins d'impôts et taxes possibles. Ce
paradoxe entre l'Etat et les entreprises est difficile à gérer
pour l'un comme pour l'autre. Le critère de la fiscalité requiert
la vue sous deux angles différents et de jumeler deux entités
ayant des aspirations opposées. Il est pourtant primordial de faire
prendre conscience l'Etat et des dirigeants d'entreprise parce qu'ils sont tous
deux responsable du problème des recettes fiscales. Le chef de
l'entreprise ne doit pas rechigner à solliciter l'avis des services
fiscaux à titre préventif et en parallèle le
représentant de l'Etat doit aider de la meilleure façon celui -
ci pour bénéficier de la plus excellente relation entre les
deux.
L'objectif global de ce mémoire est l'étude de
l'optimisation fiscale. C'est-à-dire comment minimiser les coûts
fiscaux ou au moins prévoir ceux - ci. L'optimisation fiscale dans une
entreprise est une tâche ardue car elle nécessite la rigueur en
matière de sécurité fiscale et juridique en respectant les
règles suivantes : le respect des obligations fiscales de formes, la
tenue d'une comptabilité probante et la gestion des risques. Et en plus
de cette rigueur, elle demande une gestion optimum vis-à-vis des choix
fiscaux que l'entreprise veut effectuer et ainsi pouvoir
bénéficier des avantages fiscaux imposés par la
législation fiscale sans dépasser les limites légales. Il
faut que l'entreprise puisse éviter les obstacles fiscaux sur son
chemin, avoir une politique fiscale propre à elle-même c'est -
à - dire qui répond à ses besoins et est compatible avec
ses caractéristiques, et effectuer une optimisation fiscale propre et
sans accro majeur. Cet objectif global est divisé en plusieurs objectifs
spécifiques. D'abord, aider les dirigeants d'entreprises à
diminuer leurs coûts fiscaux grâce à une connaissance des
lois et codes dictés par l'administration en charge de ceux - ci.
Ensuite, aider les dirigeants d'entreprises à optimiser leurs
stratégies fiscales. Après, aider ceux - ci à
éviter les holdups fiscaux en leur faisant comprendre les risques qu'ils
encourent à essayer de duper l'administration fiscale et les effets
néfastes que cela entraine vis-à-vis de leur environnement.
Enfin, aider les dirigeants d'entreprises à respecter l'administration
fiscale afin d'avoir une meilleure entente avec celle - ci pour aboutir
à une relation gagnant - gagnant.
4
Pour mener à bien l'étude il faut tester les
hypothèses suivantes. La première stipulant que la
fiscalité est un des facteurs clés de la prise de décision
à cause de son influence directe sur les états financiers (bilan,
compte de résultat, Tableau de Flux de Trésorerie, ...). Cette
première hypothèse est basée sur le fait que les
impôts et taxes payés par l'entreprise ont un impact sur le
résultat car ceux sont des charges et également qu'ils ont un
impact sur la trésorerie car ceux sont des coûts financiers que
l'entreprise se doit de régler. Ces coûts fiscaux sont des
coûts que l'entreprise se doit de maitriser car ils s'intègrent
à la gestion financière même de l'entreprise. Mais il
faudra tester cette réalité du coté pratique. La seconde
disant que la prise en compte du facteur fiscal entraine des décisions
significatives au niveau des choix futurs de l'entreprise. Cette
hypothèse soutient que le facteur fiscal ayant un impact sur le
résultat, la trésorerie et la politique de l'entité, elle
devrait être un critère de choix de gestion des dirigeants de
l'entreprise. Elle montre en outre que la fiscalité est un facteur qui
s'inscrit dans le temps, et qui évolue en fonction de la
législation qui est très changeante, mais aussi en fonction de la
constance imprimée par l'entreprise dans ses choix de gestion fiscale.
Donc que les dirigeants d'entreprises se doivent de la prendre en compte dans
leurs stratégies. Il est utile de confronter la théorie à
la pratique pour savoir si l'hypothèse est valable ou non.
De ce mémoire, il découle des aspirations ou
plus précisément des résultats attendus. En premier lieu,
la motivation des entreprises à payer leurs impôts due à
une meilleure maitrise du facteur fiscal. Car les entrepreneurs trouvent
souvent injuste de payer énormément d'impôts sans pour
autant avoir le sentiment de recevoir une contre partie de même valeur et
n'ont à leur disposition aucun moyen de pouvoir diminuer cette charge
fiscale. Il faut donc faire comprendre aux dirigeants que payer des
impôts n'est pas qu'une question d'obligation et aussi qu'ils peuvent
payer le moins d'impôts possible sans courir d'importants risques de
représailles telles que les redressements, les amendes et
pénalités et les recours en justice. En second lieu, une
diminution des taux de fraudes et d'évasions fiscales entrainant ainsi
une augmentation des recettes de l'Etat dans les années à venir.
Les charges importantes générées par le facteur fiscal
sont souvent une source de mauvaise idées pour les dirigeants ou le
responsable de la fiscalité puisqu'ils ont tendance à vouloir les
diminuer jusqu'à aller vers les fraudes ou les évasions fiscales.
La nécessité est de faire savoir aux dirigeants de l'organisation
que ces pratiques ne seront bénéfiques pour personnes car l'Etat
perdra des recettes fiscales qui pourront aider la nation à croitre et
à avoir plus de partenaires donc plus
5
d'opportunités pour l'entreprise mais également
de faire courir à l'entreprise des risques d'amendes et
pénalités lourdes.
Le travail qui sera présenté dans les pages qui
vont suivre va être divisé en trois
parties.
Dans la première partie, le travail va se baser sur la
partie théorique et descriptive du mémoire. Passant par la
présentation des entreprises visitées lors de l'étude : la
MEDICAL INTERNATIONAL, la BLTC (Business Language Training Center) G.I.E ainsi
que de la Direction Général des Impôts qui est le
représentant de l'administration fiscale. L'énumération et
le commentaire les différents types de documents (Bibliographie,
Webographie, Sitographie) ayant permis l'élaboration du mémoire.
Une approche méthodologique basée sur des enquêtes sur
terrain qui a permis la collecte des données nécessaire au
travail effectué. Ainsi qu'une approche par le diagnostic SWOT (FFOM)
afin de pouvoir traiter et analyser les données recueillies lors de la
descente sur terrain. Et enfin de traiter les limites de l'étude
menée.
La deuxième partie quant à elle traitera des
résultats obtenus lors des visites d'entreprises faites auparavant, des
résultats d'enquêtes effectuées ainsi que des recherches
menées. Les résultats ne seront qu'énumérés
et ne feront preuve d'analyse que dans la troisième partie du travail.
Ils parleront en totalité de la politique fiscale des entités,
plus particulièrement des spécificités des unes et des
autres, des points faibles et des points forts de chacune. Il y aura
également l'énumération du cas de l'administration fiscale
vis-à-vis de l'optimisation fiscale.
La troisième partie sera la partie analytique et
stratégique du devoir. Elle sera scindée en deux sous - parties :
discussions et recommandations. La discussion se fera sur les résultats
obtenus lors de l'enquête en empruntant le diagnostic SWOT pour le
traitement et l'analyse de ceux - ci afin de pouvoir établir une liaison
avec les hypothèses qui ont été suggérées.
Elle fera également l'objet de critiques vis-à-vis des
entreprises étudiées concernant leur politique fiscale et leurs
choix de gestion des coûts fiscaux. La recommandation sera une
étude en parallèle avec les discussions émises.
6
|