2. Hypothèses générales de la
recherche
Les hypothèses que nous émettons sont les
suivantes :
? H1 : Les interactions entre stagiaires en dehors des cadres
institutionnels de formation contribuent aussi, sinon davantage, à
l'installation de certaines habiletés et compétences
professionnelles.
? H2 : Les interactions nées de la coopération
et de la collaboration entre stagiaires stimulent leur motivation dans
l'apprentissage et favorisent des relations interpersonnelles positives.
La vérification de ces hypothèses s'appuiera sur
l'étude de différentes variables.
Il faut retenir essentiellement deux variables explicatives et
deux variables expliquées.
Variables explicatives :
· les interactions entre stagiaires hors des cadres
institutionnels de formation
· la motivation dans l'apprentissage
Variables expliquées :
· les compétences professionnelles
· les relations interpersonnelles positives
L'interaction faite entre les deux variables explicatives
ressort que :
- la motivation des stagiaires est stimulée avec les
interactions « adidactiques10>>;
- les stagiaires qui interagissent entre eux hors des lieux
institutionnels de formation sont très motivés;
- les stagiaires motivés par les interactions «
adidactiques >> développent des compétences
professionnelles.
3. Définition des concepts
Différents concepts seront employés tout au long
de cette recherche qu'il importe de bien cerner.
3.1 Les interactions sociales
En sciences sociales, le terme d'interaction est souvent
utilisé comme une contraction d'interaction sociale. Il est
défini comme un échange d'informations, d'affects ou
d'énergie entre deux agents au sein d'un système. C'est une
action réciproque qui suppose l'entrée en contact de sujets.
Morin (1977) pense que « les interactions sont des
actions réciproques modifiant le comportement ou la nature des
éléments, corps, objets, phénomènes en
présence ou en influence>> (p. 51).
Par contre, pour Marc et Pica (2006), le terme ne fait pas
l'objet d'une définition unique mais présente au contraire une
certaine dispersion sémantique. Tantôt il désigne un
processus, tantôt un objet, tantôt un point de vue (notamment dans
la perspective interactionniste) pour appréhender des
phénomènes relationnels. Selon les auteurs, l'interaction reste
l'objet privilégié de la psychosociologie et de la psychologie
sociale et relève de deux ordres : les interactions verbales ou
non verbales (gestes, regard, attitudes...) et peuvent cependant
être :
v' positives : lorsqu'il s'agit de coopération, de
participation, d'adaptation, d'intégration, d'émulation, de
compétition... ;
10 Nous appelons ici interactions « adidactiques
>> celles qui se déroulent hors de lieux institutionnels de
formation.
v' négatives : quand elles provoquent des conflits, des
luttes, des rivalités, de la ségrégation, de la
discrimination, des insultes... ;
v' ambivalentes : compétition, concurrence.
Dans un autre registre, Goffman (1961, 1963), sociologue, fut
le premier à caractériser une interaction sociale autrement
qu'une simple donnée brute. Il a cherché ainsi à
définir les mécanismes qui produisent une interaction sociale et
à la distinguer des interactions protosociales11.
L'interaction sociale se manifesterait par une modification
de la co-présence physique et donc des relations de proximité
propres au face-à-face : orientation des corps, des visages et des
regards qui manifeste un contact attentionnel partagé.
L'analyse de toutes ces considérations fait ressortir
toute la complexité des interactions sociales mais montre tout de
même l'intérêt qu'elles peuvent susciter pour faire
progresser l'apprentissage dans toute sa globalité.
|