Le festival, légitimation ou instrumentalisation d'un concept ?( Télécharger le fichier original )par Camille PLANTE Groupe EAC - ESARTS : Ecole Supérieure de gestion de médiation des Arts 2005 |
2) Indirectesa) Démocratisation cuLtureLLeLa naissance des pLus grands festivaLs en France dans Les années quatrevingt, intervient au même moment que La décentraLisation cuLtureLLe, menée par Le Ministère de La CuLture et de La Communication. En effet, « les festivals ont été investis d'un certain nombre de missions par les pouvoirs publics, particulièrement en ce qui concerne l'aménagement culturel du territoire »190. ILs contribuent entre autre à combLer certains « déserts 187 BENITO (Luc), Les festivals : entre événement et manifestation culturelle, Op.cit. 188 BENITO (Luc), Les festivals : entre événement et manifestation culturelle, Op.cit., page 4. 189 FARCHY (JoëLLe) et SAGOT-DUVAUROUX (Dominique), Économie des politiques culturelles, PUF, page 176. 190 BENITO (Luc), Les festivals en France : marchés, enjeux et alchimie, Op.cit., page 72. cuLtureLs > en paLLiant L'absence d'équipements permanents. ILs sont à L'origine de L'organisation, dans des régions pLus isoLées ou des viLLes pLus modestes, de spectacLes qui d'ordinaire ne se dérouLent que dans Les grandes viLLes. Contribuant ainsi à réduire Les inégaLités géographiques d'accès à La cuLture par Leur dispersion sur L'ensembLe du territoire, Les festivaLs participent à La décentraLisation cuLtureLLe, offrant au pubLic LocaL, « une alternative au dynamisme monopolitique de la vie artistique et culturelle de Paris et ses alentours >191. Au sein même d'une viLLe, iLs peuvent devenir Le pLus grand rendez-vous de L'année, à L'image du Festival Interceltique de Lorient qui se dérouLe dans une commune d'environ cent vingt miLLe habitants192 et qui accueiLLe en moyenne six cent cinquante miLLe visiteurs pendant une dizaine de jours193. De pLus, Leur forme offre des conditions d'accès pLus « conviviaLes > que ceLLes des instituions cuLtureLLes devant LesqueLLes on passe quotidiennement mais où L'on ne rentre pas. Les spectateurs sont aLors freinés, soit par Le coût du biLLet ou encore La crainte de ne pas appartenir au miLieu, tandis que « dans un festival, on se risque plus allègrement et plus fréquemment >194. CeLa se vérifie pLus fortement pour Les festivaLs de pLein air qui sembLent pLus forcément accessibLes. On s'y retrouve fréquemment en vacances, entre amis, et L'on y fait de nombreuses rencontres. Une démocratisation faciLitant une réduction des inégaLités sociaLes proposant des modaLités tarifaires pLus accessibLes. En effet, La gratuité de La pLupart de ces événements permet à de nombreux curieux ou non-initiés de faire tomber Les barrières symboLiques des Lieux de diffusion traditionneLLement fréquentés par une éLite sociaLe. « Un accès facile paraît à l'élu local une condition, sinon une garantie de démocratisation de la culture >.195 Leur côté festif et événementieL contribue à diminuer Le fossé qui Les sépare, par manque d'habitude ou d'occasion. Ainsi, Les Folles 191 Idem 192 « Les pLus grandes aggLomérations au recensement de La popuLation en 1999 >, http://atLas- transmanche.certic.unicaen.fr/commun/Lecteur2f/page.php?base=atLas&idpage=269&idLangu e=fr, consuLtation Le 10 octobre 2006. 193 Le FIL en bref, http://www.festivaL-interceLtique.com/?nav=B1, consuLtation Le 10 octobre 2006. 194 FAIVRE d'ARCIER (Bernard), « Comment donner un avenir aux festivaLs ? >, Op.cit., page 4. 195 FAIVRE D'ARCIER (Bernard), « Comment donner un avenir aux festivaLs ? >, Op.cit., page 5. journées de Nantes, dont une partie des spectacLes se dérouLent dans pLusieurs saLLes du PaLais des Congrès, proposent de La musique cLassique à un pubLic qui n'est parfois jamais entré dans une saLLe de concerts196. |
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