II-4-La prime de risque
C'est la différence entre le rendement d'un emprunt
d'État et le rendement d'un investissement plus risqué, comme une
obligation d'entreprise ou une action. Autrement dit, c'est le
complément de rémunération que l'investisseur doit se voir
proposer pour accepter d'acheter ces obligations ou ces actions plutôt
que de souscrire à des emprunts d'État. A contrario, plus une
entreprise est en situation difficile, plus grands sont les doutes sur sa
capacité à rembourser ses emprunts (obligations) ou à
dégager des bénéfices (actions), plus le prix des
obligations qu'elle émet sera faible et le cours de ses actions bas.
Le prix des obligations se compare par référence
directe au prix des emprunts d'État. Il est toujours plus
élevé, parce que le risque de défaillance de l'emprunteur
est plus grand. Si l'investisseur veut céder son obligation avant le
terme, le prix qu'il recevra sera lié à l'évolution des
taux d'intérêt. Si les taux ont monté, son obligation
perdra de sa valeur quand elle sera vendue avant l'échéance,
puisqu'elle offre un rendement moins élevé que les nouvelles
obligations.
S'agissant des actions, on considère traditionnellement
qu'elles sont plus performantes sur le long terme que les obligations en raison
du risque plus élevé qu'elles représentent.
De fait, l'analyse historique du rendement des actions aux
États-Unis (et cette analyse vaut peu ou prou pour les autres
économies développées) fait apparaître un rendement
annuel réel, c'est-à-dire corrigé de l'inflation, compris
entre 6,5% et 7%, c'est-à-dire beaucoup plus que le rendement des
obligations d'État à long terme (1,7%) ; la
différence de 4,9 points est la prime de risque. Et il est vrai que si
l'on compare, comme le fait cette étude sur près de deux
siècles (19ème et 20ème siècles) le rendement
annuel des actions et des obligations, on constate un plus grand écart
entre le meilleur et le pire rendement des actions qu'entre le meilleur et le
pire rendement des obligations. Ceci confirmerait que les actions sont à
la fois plus rémunératrices et plus risquées que les
obligations.
II-5/-La durée du placement
Plusieurs études (de l'INSEE, de l'AMF et de l'AFG) ont
démontré que la probabilité de réaliser un gain
s'accroît avec la durée de placement et que l'allongement de la
durée de placement permet de réduire les risques de perte,
même si cet allongement peut aussi réduire les chances d'un gain
maximal particulièrement élevé. Aussi robustes que soient
ces constats, il convient de souligner qu'ils ont été
établis à partir de statistiques passées sur moyenne et
longue période, qui ne permettent pas, en tout état de cause, de
présumer des performances à venir de moyen et long terme du CAC
40.
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