SECTION IV. ENQUÊTES
ET PERSPECTIVES
IV.1. Enquête
Certes le risque de change existe, il a en effet
été source de gain mais surtout de pertes pour des nombreuses
entreprises.
L'ampleur des pertes causées par les risques de changes
ainsi que les attentes des entreprises pour faire face à ces risques,
nous avons décidé de soumettre un questionnaire aux
entreprises.
IV.1.1. Questionnaire
Les questions de notre questionnaire sont les
suivantes :
Ø Connaissez-vous l'existence d'un risque de
change ?
Ø Subissez-vous un risque de change et de quel type
est-il ?
Ø Comment gérer vous le risque de
change ?
Ø Donnez, un exemple d'instruments de gestion de risque
de change que vous utilisez ?
Ø A quelle hauteur les retombées des
fluctuations de cours de change touchent à votre chiffre
d'affaires ?
Ø Quelles sont vos suggestions pour qu'au Congo on
arrive à mieux gérer le risque de change ?
Ce questionnaire était destiné aux entreprises
et opérateurs économiques individuels entretenant des relations
avec l'étranger. Nous avons prévu un échantillon
minimal de 20 entreprises mais malheureusement 4 seulement ont répondu
et sous l'anonymat.
Parmi les raisons qui ont poussé les entreprises
à refuser de répondre à notre questionnaire, nous
avons :
Ø Les mouvements d'affaires en devises ne sont pas
importants vu la monnaie de facturation ;
Ø Les informations demandées sont
confidentielles ;
Ø Les chiffres et la stratégie de l'entreprise
ne sont pas à divulguer.
Avec un taux de réponse de 20% nous ne pouvons pas
prétendre avoir fait une étude exhaustive. Toutefois, nous avons
ténu à présenter les résultats de notre
enquête car le peu d'entreprises qui ont répondu et même
celles qui n'ont pas répondu, ont manifesté leur
intérêt quant au sujet.
IV.I.2. Résultats
de l'enquête
Les entreprises appartiennent à différents
secteurs d'activité : minier, de service, commerce
général, et spécialisées.
Connaissant l'économie de la RDC, la plupart des
entreprises sont importatrices. Les entreprises réalisent l'essentiel de
leurs transactions en USD (94%) et avec un pourcentage faible des autres
devises. L'importance du volume des transactions libellées en USD
engendre une forte exposition aux risques de changes.
Les entreprises importatrices interrogées sont
exposées aux risques de change de différentes
manières :
Ø Le nombre d'entreprises exposées directement
aux risques de changes dans le cadres des importations sont très
élevés jusqu'à 93% ;
Ø Et les autres entreprises sont exposés suite
à une variation du taux de change dans le pays.
Dans une approche de politique de gestion des risques de
changes, seulement quelques unes d'entre elles prévoient une
stratégie de couverture des risques de change conventionnels, une bonne
proportion utilise des stratégies internes créées par
elles mêmes et le reste ne se préoccupe pas de mettre une
stratégie de couverture des risques de change en place, en disant qu'il
faut laisser le marché subir les fluctuations puis s'autoréguler.
En l'absence des stratégies de gestion des risques de
change conjuguées à la neutralité des fournisseurs, seules
les entreprises importatrices se retrouvent face aux risques de change.
Vu la période de notre investigation où la
monnaie congolaise a connu une forte volatilité, nous avons posé
une question aux entreprises interrogées de donner l'impact de
l'évolution du cours de change de cette dernière sur leurs
activités.
Toutes ces entreprises ont subi une perte de change à
cause des évolutions récentes des cours de change. Cette perte
est estimée à une hauteur de 30% en moyenne. Les pertes de
changes enregistrés auraient pu être atténuées si
les entreprises avaient bénéficié de l'assistance et des
conseils bancaires. Conscients de l'ampleur des risques de change, les
entreprises affichent un intérêt particulier quant à la
couverture de celui-ci et estiment qu'elle est inéluctable.
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