I.2. FONDEMENTS DE LA POLITIQUE
DE L'HABITAT
La nécessité presque absolue d'une intervention
sans faille des pouvoirs publics et privés dans le secteur, se justifie
en général par l'importance du logement pour le bien être
de l'individu et plus particulièrement son rôle dans le
développement économique, social et culturel.
Le développement suppose la satisfaction des besoins
fondamentaux de l'homme. Le logement est l'un des besoins vitaux au même
titre que l'habillement et les soins de santé primaires. Or, au Burundi,
depuis quinze ans, l'écart entre la demande et l'offre de logement
urbain ne fait que se creuser.
Cet état des choses est dû, d'une part, aux
différents codes d'investissement et différentes politiques qui
ne sont pas de nature à favoriser ou à inciter l'implication
effective des privés et, d'autre part, à l'incapacité
matérielle et financière de l'Etat à promouvoir seul, le
secteur et faire face efficacement aux besoins en habitat. Cette
incapacité est due à l'évolution disproportionnée
des besoins et des ressources publiques mais aussi aux exigences des
partenaires étrangers dont les institutions de Bretton Woods. Ces
institutions contraignent l'Etat à une rigueur de gestion des
dépenses publiques à travers les politiques d'ajustement
macroéconomiques (PAS) visant l'amélioration de la balance des
paiements devenue insupportable.
Toutefois, l'objectif du gouvernement devrait demeurer
l'amélioration des conditions de vie et particulièrement de
logement. C'est aussi une obligation en vertu du droit international notamment
dans la Déclaration universelle des droits de l'homme en son article 25.
Cependant, le droit au logement n'est pas un droit que
l'individu peut faire valoir contre l'Etat au sens où une personne sans
abri a droit d'avoir un logement adéquat dès lors qu'elle en fait
demande à l'autorité compétente.
Il s'agit là d'une responsabilité politique des
pouvoirs publics à l'égard de l'individu. L'Etat a donc
l'initiative des lois ; Il est tenu de légiférer comme il
convient dans les domaines pertinents : planification, financement,
construction, fixation des loyers et gestion des logements, etc en comblant
bien évidemment les lacunes que comporte le secteur privé.
Dans une économie de marché, la tâche de
l'Etat consiste avant tout à établir un cadre législatif
et institutionnel adéquat et incitatif. Il détient ainsi les
instruments de politique économique : fiscalité, subventions
et autres avantages divers. Cette politique devrait chercher à
concilier «efficacité optimale» et « justice
sociale ».
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