III.6. Les ressources de
financements extérieurs.
Notons de prime abord que la situation actuelle de besoins en
logement est très alarmante. Les ressources internes ne peuvent en
elles seules amener à bons ports les programmes de l'habitat et
d'urbanisation dans un processus de développement
socio-économique et de lutte contre la pauvreté. L'Etat et
particulièrement les institutions spécialisées dans le
secteur devraient user de leur diplomatie et négocier des financements
et des soutiens techniques auprès des bailleurs de fonds
internationaux.
Rappelons aussi que l'essentiel de ce qui a été
déjà fait en matière de la promotion de l'habitat urbain,
surtout l'habitat social a connu du succès grâce au soutien du
financement extérieur. Nous citerons sans être exhaustif, les
projets Musaga, habitat social, DUBI et DUBII, Gasenyi etc. Plusieurs
gouvernements et institutions de financement du développement y ont
contribué à travers la coopération internationale. Nous
citons à titre illustratif, la Banque mondiale, la BAD, le FENU, la
Chine, le Japon, la RFA, la Suisse à travers la Direction de la
coopération au Développement (DDA) représentée au
Burundi par URBAPLAN, etc. Les fonds qui ont été
injectés dans ces projets ont déjà fait preuve
d'efficacité à plus d'un titre par ce qu'ils sont de LT et moins
coûtant. Leur recouvrement permet le recyclage et contribue au
fonctionnement des institutions immobilières dont l'ECOSAT et le FPHU.
A l'époque de ces projets, les bailleurs de fonds
proposaient des lignes de crédit à des taux
d'intérêt préférentiels variant entre 0,75 et 2%
remboursables sur une période pouvant aller de 30 à 40 ans avec
un différé de 10 à 15 ans.
Après cette longue période de crise
marquée par toute une décennie de
« développement perdu », les pouvoirs publics
devraient réactiver cette source afin d'intégrer en
priorité l'habitat et l'urbanisme dans le processus de passage d'une
économie d'urgence à une économie de développement
durable.
On veillera à relever les défis
déjà cités au niveau des caractéristiques du
marché du logement ce qui va améliorer l'offre foncière,
diminuer le coût du crédit et ipso facto réduire les
contraintes d'accès au crédit immobilier.
En guise de conclusion de ce troisième chapitre,
nous avons montré que le système financier n'est pas
favorable aux crédits de LT. La loi bancaire ne réserve aucune
facilité particulière au secteur ce qui fait que les banques
commerciales agissent de façon marginale dans le financement de
l'habitat.
Les établissements financiers dont le FPHU en
particulier octroient des crédits au secteur mais restent limités
par le manque de ressources stables et suffisantes adaptées au LT. Nous
avons remarqué aussi que plusieurs contraintes liées au faible
niveau de revenu des ménages, au coût élevé de la
construction et au taux de refinancement limitent sensiblement l'accès
au crédit immobilier.
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