Section 3 : L'exemple de l'Hôpital
transfrontalier de
Puigcerdà
A l'ouest des Pyrénées-Orientales, situé
à 1300 mètres d'altitude, le plateau cerdan, au milieu duquel
passe la frontière, est un véritable bassin de vie
transfrontalier car il est isolé des deux pays par des cols. La commune
de Puigcerdà (9000 habitants) se trouve du coté espagnol,
à deux kilomètres de la frontière. Se plateau
possède un handicap en matière d'accès aux soins. En effet
son éloignement des grandes métropoles de la région
(Perpignan 100kms et Barcelone 140kms), associé à la faiblesse de
l'offre d'établissements de santé de proximité obligent
les habitants à de lointains déplacements pour se faire soigner
à l'hôpital. Une difficulté s'ajoute parfois due à
la rudesse du climat pendant la période hivernale qui rend les
déplacements très aléatoires.
S'y rajoute une forte influence touristique durant
l'été. En effet si cette zone regroupe en temps normal 30 000
habitants, la population peut atteindre les 150 000 habitants en période
touristique. Pour répondre à ce problème, chaque pays
aurait pu tenter de trouver une solution de manière
séparée. Finalement, le projet d'un hôpital transfrontalier
s'est imposé en raison de la configuration géographique de la
région.
En 2001, une Convention hospitalière entre
l'Hôpital de Puigcerdà et le Centre Hospitalier de Perpignan (CHP)
pour la prise en charge des patients français relevant de l'urgence est
passé. L'année suivante une étude de faisabilité
sur la création d'un hôpital voit le jour dans le cadre d'Interreg
3A. Cette étude à permis de fixer les contours du projet. Compte
tenu de l'importance du projet et de son caractère novateur, le projet
à subi quelques aléa et retard, initialement prévu pour
2007, l'ouverture est dorénavant prévu pour 2011 voir 2012. La
lourdeur administrative a été importante surtout coté
français ou les enjeux politiques ont parfois pris le pas sur
l'intérêt général. Ce projet n'a été
possible qu'au prix de gros efforts d'harmonisation. Il s'agit notamment de
faire coïncider des systèmes profondément différents.
En Espagne, le domaine de la santé est entièrement
décentralisé, c'est donc la « Geranalitat de Catalunya
» qui est en charge du dossier, tandis que coté français,
les décisions incombent à l'Etat.
Ce nouvel hôpital, dont la capacité d'accueil a
été fixée à 68 lits, sera accessible aux patients
français exactement dans les mêmes conditions que n'importe quel
autre établissement situé en France. Il s'agit d'un hôpital
véritablement transfrontalier avec du personnel français et
espagnol. L'hôpital fonctionnera en réseau, notamment pour la
prise en charge des pathologies graves, grace à des conventions avec les
responsables des centres hospitaliers de part et d'autres de la
frontière. Pour la première fois, la France va donc contribuer au
financement et à la gestion d'un établissement de soins
situé hors de ses frontières. L'investissement prévu
s'élève à 27 millions d'euros. Le Feder participe au
projet à hauteur d'environ 18 000 000 d'euros.1
Un GECT est en voie de finalisation pour piloter la gestion de
la structure.
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