Analyse de l'éfficacité de l'aide publique au développement dans le sous-secteur de l'éducation de base( Télécharger le fichier original )par Abdoulaye SANGNE ENAREF - Maitrise en sciences économiques 2009 |
CHAPITRE II : LES IMPACTS DES RESSOURCES EXTERIEURES SURL'EDUCATION DE BASELe MEBA reçoit des financements en provenance des PTF. Nous avons constaté au chapitre précédent que le financement de l'éducation de base provenait de l'Etat mais aussi et surtout des PTF. Ces ressources servent à financer diverses activités dans le but d'atteindre les OMD en 2015. Lors de la rencontre de Jomtien (Thaïlande), il est ressorti que « c'est aux autorités nationales, régionales et locales de l'enseignement qu'il incombe plus particulièrement de mettre en place des services éducatifs de base pour tous, mais on ne saurait attendre d'elles qu'elles fournissent toutes les ressources humaines, financières ou institutionnelles requises pour cette tâche ; des partenariats nouveaux et plus actifs doivent se constituer à tous les niveaux »17(*). Avec ces financements destinés à l'éducation de base, les objectifs spécifiques des autorités éducatives sont-ils atteints ? Dans ce chapitre, nous apprécierons dans un premier temps l'impact des ressources extérieures (I) et dans un second temps, nous ferons une analyse critique liée à la gestion des ressources extérieures (II). I : APPRECIATION DE L'IMPACT DES RESSOURCES EXTERIEURESLes apports des PTF du Burkina Faso sont très divers et touchent plusieurs domaines du sous-secteur de l'éducation de base. Les contributions des différents bailleurs de fonds sont-elles assez conséquentes pour contribuer à l'atteinte des objectifs du MEBA ? Nous analyserons ces contributions à travers les infrastructures scolaires, les équipements et l'apport de connaissances. I-1: L'impact sur les infrastructures scolairesLes différents efforts consentis par les PTF pour l'élargissement de l'offre éducative ont permis d'accroître considérablement le nombre d'écoles et de salles de classes. En ce qui concerne l'éducation de base formelle, les différents chiffres sont présentés dans le tableau ci-dessous : Tableau 3: Situation des infrastructures scolaires de 2002 à 2007
Source : Annuaires Statistiques (DEP/MEBA) Entre 2005-2006 et 2006-2007, le nombre d'écoles primaires est passé de 7579 à 8182 écoles soit une progression de 7,95%, c'est-à-dire qu'il y a eu 603 nouvelles écoles ouvertes entre 2006/2007, dont 509 écoles publiques. Les ouvertures d'écoles sont toujours proportionnellement plus importantes en milieu rural avec 87% des écoles créées. Sur la période 2002-2007, l'accroissement d'écoles a été de 40,97% soit 2378 nouvelles écoles ouvertes. En 2002-2003, la proportion d'écoles ayant des latrines fonctionnelles est passée de 54,5% à 62,8% en 2006-2007. La progression des réalisations de latrines est fort intéressante avec en moyenne 450 latrines construites par an. Cela reflète l'objectif général du moment qui veut que chaque école soit dotée de latrines séparées pour filles et garçons. Par contre, la situation est moins intéressante en ce qui concerne la dotation des écoles en eau potable. La proportion d'écoles bénéficiant de l'eau potable a connu une variation en dents de scie passant de 38,10% en 2002-2003 à 33,50% en 2003-2004, et à 40,8% en 2004-2005. Concernant toujours les réalisations d'infrastructures, la rentrée scolaire 2006-2007 a enregistré pour le compte du budget de l'Etat, 21 salles de classes, 120 logements de maîtres et 10 latrines. Les fonds PPTE ont permis de construire 60 salles de classes, 45 logements et 20 latrines et le panier commun a permis d'avoir 276 salles de classes, 154 logements et 173 latrines. Dans le domaine de l'EBNF, on assiste à une amélioration de l'offre éducative au niveau de l'alphabétisation, en témoigne le tableau ci-dessous : Tableau 4: Situation des infrastructures scolaires et du nombre d'inscrits au niveau de l'éducation de base non formelle de 2004 à 2007
Source : Annuaire Statistique de 2006-2007 établis par la DEP/MEBA
En 2007, les inscrits en alphabétisation étaient de 90 723 en AI contre 76 718 en 2006, soit une augmentation de 18,26%. Les mêmes tendances ont été enregistrées au niveau de la formation de base complémentaire (FBC) ; 56 992 inscrits en 2007 contre 29 253 en 2006 soit une augmentation de 94,82%. La participation des femmes est de plus en plus croissante en termes d'effectifs. En effet, le nombre de femmes inscrites en AI est passé de 42 729 en 2006 à 54 392 en 2007, soit une augmentation de 27,30 %. Au niveau des formations techniques et spécifiques (FTS), on note également une progression qui passe de 100 centres pour 3259 apprenants en 2006 à 379 centres pour 6224 apprenants en 2007. Pour la langue française, le nombre de centres est en baisse, passant de 90 en 2006 à 78 en 2007 avec un effectif de 2227 apprenants dont 761 femmes. Pour avoir de très bons résultats scolaires, les autorités éducatives se doivent de doter convenablement les écoles en équipements de travail adéquat et de mettre les enseignants dans de bonnes conditions car le rendement dépend des conditions de vie et de travail des enseignants. * 17 Article 7 de la déclaration mondiale sur l'EPT. |
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