CHAPITRE II - LES IMPLICATIONS PREDICTIVES
AU SEIN DE LA SOCIETE
La PMA ne semble apparemment pas faire la totale
unanimité telle que semble le vouloir les praticiens. A ce propos, des
contrastes ont été relevés par la bioéthique
(Section I) et des problématiques perçues dans le cadre de vie
(Section II).
SECTION I - LES CONTRASTES RELEVES PAR LA
BIOETHIQUE
La première critique servie à la PMA est sa
défiance procréatique à l'impossibilité naturelle
(Paragraphe 1) et la seconde a trait à la nébuleuse autour de la
qualification du genre humain (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 - La défiance procréatique
à l'impossibilité naturelle
La science a donné, selon certains, la forme à
une dérive appelée scientisme lequel conduit, inexorablement,
à des contournements aux limites naturelles infranchissables (A) et
à des tendances inavouées à l'eugénisme (B).
A / - Les contournements des limites posées par la
nature
Terme forgé en 1985, la procréatique vise toutes
les représentations scientistes dont l'objectif essentiel est de
susciter des expérimentations et curiosités contre nature.
C'est à ce titre qu'on a pu assister dans le cadre de
la biomédecine et / ou de la procréation artificielle à la
création inquiétante de chimères et d'hybrides.
En génétique, les chimères sont des
individus porteurs de deux génotypes différents. C'est donc un
« cocktail », un mélange bizarroïde de
l'absurde et de la curiosité vers l'inconnu. C'est l'obtention par
injection d'un noyau de cellule humaine dans un ovule d'animal. Toutefois,
jusqu'aujourd'hui, cette manipulation avec des produits du corps humain ne
parvient pas à résoudre le problème de la non
maîtrise effective de l'expérimentation. On peut imaginer
légitimement l'effroi que de tels actes ont soulevé dans la
mythologie avec ce monstre fabuleux (à la Frankenstein) à
tête de lion, corps de chèvre et queue de dragon qui crachait des
flammes.
Quant aux hybrides, ce sont des croisements artificiels ou
naturels appartenant à des genres, à des espèces ou
à des variétés différentes. On peut citer le
bardot qui est un croisement de cheval et d'ânesse. Ce sont donc des
croisements entre des animaux ou des végétaux ; on peut
imaginer des croisements très proches entre l'humain et son
« cousin » lointain le singe, il y a qu'un pas que les
esprits agités auront la libre démangeaison de franchir sans
état d'âme.
Tout comme les modifications du vivant, du fait du pouvoir
technocratique, sont celles de l'appropriation, par les structures
scientifiques et médicales, de la santé et du corps des
individus, lesquelles réduiraient ceux-ci à l'état
d'objets utilisables dans un but de notoriété scientifique et
médiatique. Le potentiel de l'ingénierie génétique,
associé aux possibilités offertes par les technologies
recombinantes de l'ADN, a conduit à la manipulation du génome
humain à des fins inavouables et à une distinction
catégorielle suspecte entre pré-embryon (susceptible de toutes
formes et voies expérimentales) et embryon (non susceptible
d'expérimentations). De telles dérives peuvent également
engendrer cette propension des homosexuels, des célibataires, des
ménopausées, etc., à exiger l'application de la PMA en vue
d'un prétendu droit à l'homoparentalité, donc à
l'homofamille. Enfin, le délai séparant le moment de la
découverte scientifique et le moment de l'application à des fins
de tests et d'essais est tellement mince et raccourci que l'on craint une
précipitation mercantile à des fins exclusives de
brevetabilité, donc de propriété industrielle et
intellectuelle. Ce qui n'assure pas la garantie des sujets s'adonnant ou ayant
recours à la PMA.
Les reproches adressés aux praticiens ne se limitent
pas à ces quelques aspects relevés, la critique a
également noté des tendances à l'eugénisme.
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