SECTION II - LES ESPOIRS PERMIS PAR LA PMA
Selon les partisans de la PMA, celle-ci assure la
concrétisation du projet parental (Paragraphe 1) et consolide le
triomphe de la science (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 - La concrétisation du projet
parental
Elle va se faire par un soutien effectif à la
manifestation de volonté de procréer (A) et par une prise en
compte de la dignité du couple (B).
A / - Le soutien effectif à la manifestation de
volonté de procréer
Nous avons déjà développé les
finalités de la médecine en rappelant le principe d'assistance
imposé aux praticiens, d'une part, par les différents codes
internationaux relatifs à la pratique médicale et, d'autre part,
par le serment d'Hippocrate et le code sénégalais de
déontologie médicale.
Ainsi, le rôle de la médecine, en
conformité aux lois du pays et au respect de l'ordre public et des
bonnes moeurs, est de prêter une oreille attentive à la
sollicitation des couples qui veulent recourir à la PMA en s'appuyant
sur toutes les techniques nouvelles médicales suscitées par le
progrès scientifique et technologique. Le médecin ne
procède alors qu'à l'application du devoir de porter secours avec
conscience, d'utiliser avec la plus grande attention tous les moyens et
techniques nécessaires à la formulation d'une bonne et judicieuse
thérapeutique. Par suite, cette manifestation de volonté de
procréer entre en droite ligne avec la garantie et la protection de la
famille consacrées par la charte fondamentale de toute nation, en
particulier par l'État du Sénégal. Le médecin est
ainsi considéré comme un bienfaiteur qui apporte la joie dans un
couple et pérennise les liens conjugaux.
Par là, il assure une réelle prise en compte de
la dignité du couple.
B / - La prise en compte de la dignité du couple
Il reste malaisé de maintenir l'équilibre
optimal d'un couple si l'un des partenaires doit subir soit les regards
gênés, soit les regards lourds de reproches de l'autre partenaire,
des proches et de curiosités non fondées de tierces personnes.
Dans la société sénégalaise, la
maternité et la paternité demeurent des modèles de
« normalité » et de réalisation personnelle,
et le choix de ne jamais avoir d'enfant reste une exception. Le besoin de
confirmer un potentiel de fertilité semble présent chez tous et
la privation de cette possibilité provoque une blessure très
profonde. D'où le légitime instinct de conservation de garder le
secret d'un état d'infécondité. La question du secret est
donc ce sceau de la confidentialité qui permet de préserver sa
dignité dans une société voyeuriste et de stigmatisation
de la vie privée d'autrui. Certains conjoints déclarent
même se sentir très à l'aise avec l'idée de garder
le secret de la PMA à l'intérieur de leur couple et y voient une
occasion supplémentaire d'engagement mutuel profond. D'autres sont
plutôt préoccupés par le contexte social actuel, par la
crainte de heurter leur milieu familial ou social. Les croyances religieuses
des familles et la réprobation possible de l'opinion publique sont
autant d'arguments invoqués en faveur de la préservation de la
dignité du partenaire défaillant, une prise en compte de l'aspect
psychologique de l'infécondité et la sauvegarde de
l'intimité des conjoints.
Cette assurance prononcée quant à la pertinence
de l'existence de la PMA a conduit les praticiens à y voir un triomphe
de la science.
|