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La décentralistion et la gestion du domaine public au Burkina Faso

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par Noufou OUEDRAOGO
ENAREF Ouagadougou - Inspecteur des impôts 2007
  

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Paragraphe 2 : La fiscalité nationale : les droits d'enregistrement

L'enregistrement est une formalité accomplie auprès du receveur des impôts et qui consiste dans l'analyse, la reproduction, la transcription ou la mention sur un registre public des actes, des mutations ou des opérations.

La formalité donne droit à la perception d'une taxe ou d'un impôt appelé droit d'enregistrement. Les mutations sont soumises au droit d'enregistrement en raison essentiellement de leur rentabilité financière. Il y a mutation chaque fois qu'un droit sur un bien passe d'un patrimoine à un autre. Les droits d'enregistrement sont dus sur les mutations même si aucun acte n'est dressé.

Lors de nos recherches, nous avons constaté un phénomène qui est courant : les mutations de fonds de commerce sur le domaine public.

Une remarque toutefois s'impose. Nous avons déjà vu qu'il ne peut être constitué un fonds de commerce sur le domaine public. Mais dans la réalité, tout ce passe comme s'il y avait un fonds de commerce sur ce domaine.

En effet, selon les informations recueillies auprès de la RAGEM, les commerçants ``vendent'' les boutiques ou kiosques qu'ils ont pris en location. Cela s'apparente à une vente de droit au bail qui est un élément essentiel du fonds de commerce.

Pour ne pas ``sortir perdante'' de ces transactions, l'administration gestionnaire des infrastructures marchandes a décidé de prendre un droit fixe de 200 000f par mutation. Selon le lieu de situation ou la nature de l'activité exercée, ces ventes non formalisées se font à des prix souvent élevés. Il s'agit de mutations de jouissance de fait, qui sont constatées par un simple changement d'identité de l'occupant sans aucune convention. Assurément, il y a de la fraude ou de l'évasion fiscale ou souvent les deux à la fois dans ce milieu.

Ces transactions doivent intéresser le receveur des impôts en tant que conventions assimilées à des cessions de fonds de commerce. En effet, l'article 273 du Code de l'Enregistrement et du Timbre (CET) fait entrer dans le champ d'application des droits d'enregistrement « toute convention à titre onéreux, ayant pour effet de permettre à une personne d'exercer une profession, une fonction ou un emploi occupé par un précédent titulaire ».

L'intervention de la DGI dans la gestion des dépendances du domaine public va sans doute améliorer l'assiette des droits d'enregistrement.

En conclusion, l'implication du service des impôts dans la gestion du domaine public décentralisé est nécessaire. Cette implication est d'un intérêt certain pour l'administration fiscale et les collectivités territoriales. Il appartient aux deux administrations de définir un cadre de travail afin de tirer le meilleur gain financier de la gestion du domaine public, sans pour autant porter atteinte au caractère de ce domaine.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore