4.1.3 La création d'espaces
d'échanges et de mise en cohérence des actions
Cette partie complète l'analyse
précédente. Nous avons relevé au cours de notre
enquête une faible animation communautaire autour des questions de
développement et une faible concertation intersectorielle au niveau
communal. Toutefois, des espaces par secteur ou domaine d'activités
existent et sont animés suivant des périodicités variables
selon les secteurs.
De l'analyse des experts en développement et de notre
expérience du terrain, nous avons noté que le
développement fait appel à une volonté de concertation et
à la mise en place de mécanismes de partenariat et de
réseaux. Car, en compartimentant leurs activités, les
institutions et les organisations locales nuisent à
l'épanouissement de leur communauté (manque de coordination des
actions, certains secteurs sont laissés pour compte pendant que d'autres
secteurs subissent des pressions énormes de divers intervenants, etc.).
Toute stratégie de développement local implique le
décloisonnement des fonctions et des compétences maintenues
jusqu'ici enfermées dans des secteurs homogènes
d'activités et des programmes sectoriels.
Cela nous amène à dire que les élus
locaux ne peuvent pas ignorer les composantes de la société
civile qui sont porteuses de dynamiques de développement, et qu'il
s'agit de fédérer. A contrario, les organisations de la
société civile et les PTF aussi ne peuvent pas ignorer le
rôle de leader désormais dévolu aux élus locaux.
Il doit donc y avoir, dans ce nouveau contexte de
décentralisation au Bénin, une définition en commun entre
les différents acteurs en développement, des actions prioritaires
à réaliser sur le territoire des communes. La mise en oeuvre des
actions définies doit également se faire de façon
concertée pour plus d'effets et d'impact futur. Les intervenants en
développement devront aujourd'hui se convaincre que le
développement n'a pas de paternité. Il est l'affaire de tous. Les
labels individualisés sur des actions de développement paraissent
aujourd'hui absurdes et portent préjudices aux communautés
locales africaines. Nous concevons mal, à l'ère où les
grands peuples occidentaux s'unissent pour être plus forts, que les
partenaires au dévelop-pement continuent d'adopter des approches
individualisées dans le domaine du développement local.
Par ailleurs, les leaders locaux devront aussi se convaincre
qu'il est temps de passer d'une solidarité villageoise à une
concertation structurée autour d'un plan de développement local
identifiant dans le temps les actions immédiates et les actions qui
s'inscrivent dans une vision prospective de développement, ainsi que les
ressources réelles ou potentielles devant conduire à leur
réalisation.
Eu égard à ce qui précède,
nous suggérons ici que :
1. Les conseils communaux de Boukombé et de Cobly
prennent l'initiative d'impulser la mise en place d'un cadre de concertation
intersectoriel auquel participeront les représentants des PTF/ONG, ceux
des organisations de base actives et ceux du conseil communal.
2. Les conseils communaux des 3 communes touchées
par notre étude impulsent l'élaboration des plans locaux de
développement et encouragent les leaders au niveau des villages et
arrondissements à tenir des concertations régulièrement
autour de ces plans et à soutenir les micro initiatives
porteuses.
3. Les collectifs des PTF/ONG intervenant au niveau des 3
communes se retrouvent périodiquement dans un cadre formel pour
harmoniser leurs démarches, mettre en commun leurs stratégies et
moyens autour des actions pertinentes.
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