4.1.4 L'amélioration des
revenus des populations
Le souhait d'avoir accès au micro crédit a
été émis avec insistance par les populations et les
groupements locaux au cours de la collecte des données. Ceux-ci nous ont
révélé que très peu de partenaires au
développement acceptent de leur octroyer des crédits pour
accroître leurs activités génératrices de revenus.
Nos investigations ont révélé qu'en matière de
micro crédits, seule la gestion des groupements des femmes paraît
fiable. Bien des groupements de producteurs se sont illustrés par leur
incrédibilité, notamment dans ce contexte de chute du prix des
produits sur le marché international ou de baisse des rendements.
Vu que l'accès au crédit des femmes a produit
à plusieurs égards des résultats tangibles, nous
souhaitons vivement qu'il soit poursuivi par les partenaires qui s'y
appliquaient déjà et que les autres partenaires qui
hésitent encore fassent preuve de flexibilité dans leurs
stratégies.
Par ailleurs, l'analyse genre nous pousse également
à nous pencher sur le sort des hommes et des jeunes. Certes, des
explications nous avons retenu que l'octroi des crédits aux hommes
paraît une aventure risquée. Néanmoins, nous invitons les
acteurs de développement à laisser une ouverture à cette
couche de la société en expérimentant l'approche de la
caution solidaire. Celle qui consiste à faire endosser la
responsabilité de chaque membre pris individuellement à tout son
groupement. Une meilleure organisation de la société au niveau
local avec des leaders jouant normalement leur rôle pourrait constituer
un renfort à cette approche de caution solidaire. De plus, l'octroi de
crédit ne peut mieux réussir que lorsqu'il existe un
système de suivi-encadrement qui l'accompagne. Les opérateurs et
les PTF/ONG devront également intégrer la nécessité
de renforcer les capacités des groupements ou des individus à qui
ils octroient des crédits.
La nécessité de favoriser l'accès aux
crédits des populations en vue de leur permettre d'améliorer
leurs revenus s'impose. Car, le dénuement et le paupérisme
ambiants ne sont guère favorables au développement, quelles que
soient la stratégie et la démarche adoptées.
Dans le même ordre d'idées, nous proposons
également une flexibilité au niveau des conditionnalités
financières imposées aux populations locales dans la mise en
oeuvre des projets de développement. De notre point de vue, la garantie
de l'appropriation et de la pérennisation des projets de
développement se situe moins dans la contribution financière
étouffante que dans la démarche de conduite des projets.
Lorsqu'un projet est fondé sur des besoins identifiés comme
prioritaires par les communautés locales ; lorsque
celles-ci participent au choix des méthodes et de la stratégie
à utiliser pour sa mise en oeuvre ; lorsqu'en plus de tout cela,
elles participent à la répartition de rôle, à la
définition de l'échéance de mise en oeuvre et acceptent de
plein gré leur contribution physique, il n'y a pas de raison de douter
du caractère pérenne d'un tel projet. Dans un pareil cas, une
contribution financière symbolique (5%) serait suffisante.
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