2.2.4 Quelques freins au dynamisme des
acteurs locaux
Des données recueillies sur le terrain, nous avons
ressorti quelques limites aux dispositifs de mise en oeuvre des PDC. Elles sont
relatives, entre autres : aux cadres de concertation ; à la
cohésion sociale ; à la justice sociale ; aux
stratégies partenariales et de mobilisation des ressources
extérieures ; au niveau d'instruction de l'organe exécutif
du conseil communal, à la transparence dans la gestion. Ces limites
peuvent porter atteinte au dynamisme et à la motivation des populations
si rien n'est fait. Le graphe qui suit résume quelques
appréciations des populations sur le mode de gestion des conseils
communaux.
![](Demarche-participative-dans-la-conduite-des-actions-de-developpement-au-Benin--cas-de-trois-comm9.png)
2.2.4.1 Analyse des tendances issues du graphe
Les principales critiques faites par les populations au mode
de gestion du conseil communal sont de natures différentes selon les
communes. Cependant, quelques constances reviennent sur l'ensemble des
communes.
A Nikki par exemple, les populations estiment : (i) que
les élus locaux ne mènent pas suffisamment d'actions pour le
développement de la commune et surtout de ses localités
reculées ; (ii) que les élus locaux visent d'abord leurs
intérêts et ne respectent pas les engagements pris
vis-à-vis des populations ; (iii) qu'il y a un manque de
concertation, de dialogue et une insuffisante implication des populations aux
prises de décisions.
A Boukombé, en plus des actions de développement
peu visibles, des engagements non tenus et des questions
d'intérêts personnels, les populations estiment que le conseil
communal travaille sans boussole, avec une lenteur dans la prise de
décision et dans les procédures administratives ; que les
élus locaux sont moins à l'écoute de la population et ne
favorisent pas assez le dialogue et la concertation entre les différents
acteurs.
A Cobly, les questions de querelle intestine et de leadership
au sein du conseil communal sont, en plus du manque de résultats
tangibles en matière de développement et du manque d'implication
des populations, les principaux freins identifiés par les populations au
mode de gestion des élus locaux.
2.2.4.2 Autres limites constatées
En dehors de ces appréciations des populations, nous
avons également noté au cours de notre enquête d'autres
limites qui se présentent comme suit.
2.2.4.2.1 Manque de coordination
Nous avons ressorti un manque de coordination par le conseil
communal des différentes interventions des acteurs externes. Le conseil
communal n'a pas une grande emprise sur les actions menées par les
intervenants externes au niveau de chacune des 3 communes. Par exemple à
la date de l'enquête, il n'existait pas de données sur le
coût global apporté par l'ensemble des intervenants externes au
niveau de chaque commune. Il existe juste des données parcellaires en
fonction de l'implication des élus locaux dans la conduite de certains
projets. Alors que le contexte requiert que les moyens de l'ensemble des
acteurs concourent à la mise en oeuvre des PDC si tant est que ces
documents répondent aux aspirations profondes des populations. Le
contexte recommande également que le conseil communal joue un
véritable rôle de chef de file pour répartir les
interventions équitablement sur l'ensemble du territoire de la commune
afin d'éviter des poches de disparités et même des
duplications.
Une autre conséquence du manque de coordination est la
forte pression exercée de toute part sur les populations pour la
libération de leurs contreparties financières sans qu'il soit
possible pour le conseil communal de réguler un tant soit peu cette
situation.
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