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Les entraves au développement du commerce entre les Etats membres de la CEDEAO

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par Abdoul Aziz SANA
Ecole Nationale des régies financières - Administrateur des services financiers 2008
  

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E- la communication

L'intégration économique a pour passage obligé le développement des moyens de communication tant au niveau des langues que celui des télécommunications. Si le courrier marche de façon assez satisfaisante et si les communications téléphoniques sont dans l'ensemble possibles entre les capitales et quelques grandes villes des Etats membres, il n'est pas toujours facile d'obtenir à temps un correspondant situé dans un autre endroit de la Communauté. On peut souligner aussi que l'accès aux nouvelles technologies et de la communication reste à l'état embryonnaire. Or, les relations commerciales exigent une rapidité et efficacité des moyens de communication. Ce problème n'a pas échappé aux responsables de la Communauté, en témoigne le rapport annuel de 2000 du secrétariat exécutif sur l'état de la Communauté.

17 Naty Loy. Les incidences de la TPC sur le développement des échanges intra communautaires, Rapport de stage

Pour ce qui est des communications, nous sommes arrivés à la conclusion que les barrières linguistiques (Français et Anglais) compromettent grandement et ralentissent le commerce et l'intégration. C'est pourquoi il nous parait indéniable que la CEDEAO adopte une mesure qui rend l'apprentissage du Français et de l'Anglais obligatoire dans tous les Etats membres et ce au moins jusqu'au secondaire. A ces carences s'additionnent celles des transports.

F- Les transports

Il est incontestable que l'insuffisance ou l'inexistence des moyens de transport est un facteur qui endigue le développement du commerce international. Sans infrastructure de transport, la liberté de circulation des marchandises est un voeu pieux. Le système des transports de la CEDEAO se caractérise par son hétérogénéité, son incommodité et sa faible densité pour chacun des Etats et reflète le déséquilibre géographique de croissance.

Dans la CEDEAO, on constate que les différents modes de transport (route, fer, air, mer) demeurent embryonnaires : les grands axes routiers inter-Etats ne sont pas toujours praticables ou restent à l'Etat de projet. Le réseau de chemin de fer ne comporte que les axes construits avant les indépendances : Abidjan - Ouagadougou et Dakar - Bamako .Le réseau routier des quinze (15) a une longueur d'environ 720.000 kilomètres dont 70% pour le Nigeria, la Cote d'Ivoire et le Ghana. C'est pour pallier à ce déficit que la CEDEAO a adopté le 7 janvier 2008 un projet de construction d'une autoroute sous régionale qui reliera les capitales suivantes : Sénégal - Mali - Burkina - Cote d'Ivoire - Accra - Lomé - Cotonou - Abuja.

Dans le domaine des transports fluviaux, la situation n'est guerre brillante. Le Niger, cinquième fleuve du monde, dont la quasi-totalité des hauts et moyens bassins est située sur le territoire de la Communauté est pratiquement inexploité. Il en est de même du fleuve Sénégal. Mais nous espérons un changement radical avec la redynamisation de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal et la commission du fleuve Niger. La rareté des moyens de transports fait que le tarif du fret est très élevé, dissuadant les candidats à l'exportation ou à l'importation et fait gonfler les prix à la consommation. Les débouchés sont aussi fermés pour les entreprises installées à l'extérieur, ce qui paralyse la circulation des marchandises.

Il faut donc faire remarquer que la structure et l'infrastructure de l'économie de l'Afrique de l'Ouest ne sont pas favorables au développement des échanges entre les Etats de la CEDEAO. Pourtant, ces Etats lors de l'élaboration du Traité et de ses Annexes depuis 3 décennies maintenant, ont créé des institutions dont les activités devaient conduire à un développement plus rapide et mieux équilibré des Etats membres. Ainsi le Traité Révisé en son article 26 dispose que « Les Etats membres conviennent d'harmoniser leurs politiques d'industrialisation en vue de la promotion du développement industriel régional et de l'intégration de leur économie. A cet effet, ils s'engagent entre autre à :

y' renforcer la base industrielle de la Communauté, moderniser les secteurs prioritaires, favoriser la réalisation d'un développement autoentretenu et autosuffisant,

y' promouvoir les projets industriels conjoints ainsi que la création d'entreprises multinationales dans les secteurs industriels prioritaires susceptibles de contribuer au développement de l'agriculture, de transports et de la communication, des ressources naturelles et de l'énergie.

Afin de créer une base solide d'industrialisation et de promouvoir l'autonomie collective, les Etats membres s'engagent à :

y' assurer d'une part le développement des industries pour l'autonomie collective et d'autre part à la modernisation des secteurs économiques prioritaires notamment entre autres : l'industrie alimentaire et l'agro-industrie, l'industrie de bâtiment et de construction, l'industrie mécanique, l'industrie forestière et l'énergétique, l'industrie pharmaceutique, l'industrie textile et du cuir ;

y' stimuler le commerce et la consommation des produits industriels, stratégiques, manufacturés dans les Etats Membres ;

y' faciliter la mise en place d'entreprises multinationales ouest africaine et encourager les entrepreneurs ouest africains dans le processus d'industrialisation régionale. Ces dispositions, destinées à « permettre la valorisation optimale du potentiel de développement industriel de l'ensemble des Etats de la Communauté' » qui paraissent susceptibles de contribuer à modifier la structure actuelle de l'économie de la sous région, qui, comme nous l'avons déjà indiqué est constituée de petites unités de production de biens de consommation implantées dans chaque pays de la Communauté par les multinationales étrangères.

La création d'industries telle que préconisée à l'alinéa 2 de l'article 26 du Traité Révisé peut conduire à une économie régionale intégrée ; encore faut-il que ces entreprises puissent être contrôlées par les Etats membres ou leurs ressortissants nationaux. En d'autres termes, ces entreprises ne devaient pas être des détachements des grosses multinationales occidentales, asiatiques, américaines qui, dans le cadre de la nouvelle division internationale du travail, investissent beaucoup dans les pays en voie de développement pour bénéficier sur place d'une main d'oeuvre convenable et d'abondantes matières premières.

A ces entraves exogènes, s'ajoutent les entraves endogènes résultant des pratiques des Etats qui ne vont toujours pas dans le sens du développement des échanges commerciaux des produits originaires, qui ne sont d'ailleurs, parfois, considérer de communautaire que dans le lieu où ils sont fabriqués ou produits.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus