D- Le problème monétaire
Les Etats membres de la CEDEAO n'appartiennent pas à la
même zone monétaire. Seuls les huit (8) pays membres de l'UEMOA
ont une monnaie commune. Ces dernières disposant la même monnaie,
le problème ne se pose pas. Le problème monétaire concerne
donc les pays membre de la CEDEAO hors UEMOA où le taux de change de
leur monnaie est fonction des cours.
Le problème de la balance des paiements conduit le plus
souvent les Etats à restreindre leur importation et à recourir
à des programmes de remplacement des achats à l'étranger
par des productions nationales. Il existe à l'échelle des quinze
pays de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO), une chambre de compensation qui traite de ces problèmes. Mais
le recours à cette chambre est possible pour régler les
difficultés. Mais elle s'est révélée non
opérationnelle pour plusieurs raisons :
V' un grand nombre d'opérations, du fait des banques
commerciales, lui échappent ;
V' malgré la possession de tous les documents
règlementaires, l'accès au change s'avère impossible
très souvent.
Lopy Naty17 nous apprend que les importateurs
Nigérians sont très réticents à la pratique de
l'ouverture du crédit documentaire. La CEDEAO ne règle pas ce
problème monétaire. Les solutions sont négociées
bilatéralement. Les opérateurs économiques
Nigérians et Ghanéens par exemple, pour leurs importations en
provenance de la Côte d'Ivoire, préfèrent ouvrir, dans les
banques Ivoiriennes un compte. Ignorant la méthode retenue dans les
autres pays, nous nous permettons de proposer l'extension de cette pratique au
cas où aucune solution n'aurait été trouvée, en
attendant que la CEDEAO se décide à éliminer cette
entrave.
La fluctuation des taux d'échanges entre les pays
membres constitue un facteur d'incertitude qui affecte en particulier les
opérations de cycle long. Les commerçants de bétail ont
souvent été pénalisés lorsque la
dépréciation de la Naira vis-à-vis du franc CFA annulait
toutes les marges des commerçants entre la conclusion de l'achat en
Naira et le temps d'acheminement du bétail sur pied jusqu'à
destination. A l'inverse, les achats dans l'UEMOA sont dopés lorsque la
Naira se réapprécie. Aujourd'hui, il parait donc
nécessaire pour la CEDEAO que l'ensemble de ces pays ait la même
monnaie. Il est impératif d'avoir une monnaie commune car la monnaie est
le reflet de la souveraineté et de l'harmonie des politiques
économiques.
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