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Le cinéma d'horreur en France : entre culture et consommation de masse

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par Laure HEMMER
EAC Paris - Master 1 Management de projets culturels 2007
  

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1.2.2. Allier passion et professionnalisme : l'Etrange Festival

Cependant, la visibilité acquise lors de tels évènements, ainsi relayés par des acteurs du milieu cinématographique peuvent amplifier ceux-ci et leur donner une dimension régionale voire nationale. C'est le cas de l'Etrange Festival, qui a connu 17 éditions parisiennes au Grand Rex, 14 éditions strasbourgeoises à l'Odyssée, une première édition lyonnaise en 2008 au Comoedia et travaille sur un projet de développement à Nantes. Débuté dans l'amateurisme, ce festival a produit une franchise, qui a permis à Cyril Despontin et à l'équipe de Zone Bis de l'exploiter pour la première fois en Rhône-Alpes. Leur expérience témoigne de la démarche soulignée précédemment. Pour sa première lyonnaise, le festival a accueilli 1200 spectateurs sur 5 jours, ce qui est remarquable et a ravi autant les organisateurs que les participants. Monter cet événement en dehors de leur temps de travail a demandé beaucoup d'efforts, d'autant plus que

l'annonce officielle de la tenue du festival à Lyon n'a été confirmée que tardivement (en novembre pour mars). La recherche de partenariats et la publicité était le poste le plus important, le reste étant confié au cinéma Comoedia, dans une relation de partenariat de compétences (droits des films et transport des copies)1. La deuxième édition est déjà annoncée, avec un enthousiasme certain. Evidemment, il n'a pas encore acquis la renommée de celui de ses aînés, qui tentent de perdurer tant bien que mal, comme l'explique Philippe Lux, l'un des responsables de l'Etrange Festival alsacien, qui éprouve de fortes difficultés pour rassembler les fonds nécessaires : « Pour un budget de moins de 15 000 euros [où tous les postes sont inclus, contrairement à l'édition lyonnaise où la prise en charge des copies était assurée par le cinéma qui accueillait le festival], les aides de la DRAC et de la ville de Strasbourg sont quasiment insignifiantes, ce qui semble injuste au vu de la pérennité acquise par l'événement depuis plus de 10 ans. Ce sont essentiellement les entrées des spectateurs qui financent le festival, à hauteur d'environ 60%2. »

Mais cela ne décourage pas les organisateurs -bénévoles rappelons-le-, qui ont remis le couvert pour une quatorzième édition du 29 octobre au 2 novembre 2008, afin de satisfaire un public toujours plus curieux et enthousiaste, pour lesquels ceux-ci tentent de trouver des films rares, d'obtenir des exclusivités et des avant-premières : « L'année dernière [en octobre 2007], nous avons eu la chance d'ouvrir le festival avec l'avantpremière de Frontières, en présence de sept personnes de l'équipe du film. C'était la première française et le public a beaucoup apprécié. Nous avons également concocté une soirée Grindhouse, une séance nommée ClassiX (avec Café Flesh de Stephen Sayadian, film culte de science-fiction pornographique) et nous avons diffusé des films rares et saugrenus comme Turkish Star Wars. (...) Nous souhaitons diffuser tous les genres de cinéma à partir du moment où ils sont étranges, avec une seule politique : l'éclectisme ! Dans cette optique, nous avons projeté des documentaires, des films de fin d'école, des courts-métrages, des films muets... 3» Ce qui fait l'originalité et la convivialité de ces petits festivals c'est la dimension évènementielle, car le cinéma a aujourd'hui perdu sa dimension spectaculaire et il convient de la retrouver pour ces occasions spéciales. En effet, à Strasbourg, le public était mis à contribution avec des cadeaux à

1 « Nous avons pu rassembler 3200 € de budget, répartis entre des sponsors comme Canal+ Paris (qui a versé 2000 €) et des partenaires lyonnais qui ont contribué au projet à hauteur de 1200 € (nous leur avons offert des retombées publicitaires essentiellement). Nous avons également bénéficié de partenariats média, notamment avec DVDrama (bannières sur leur site), Mad Movies (page de publicité offerte dans leur numéro de mars), ainsi qu'avec Le Petit Bulletin, le magazine culturel lyonnais de référence (achat à tarif préférentiel d'une page de publicité, couverture et pleine page de rédactionnel au mois de mars) », voir entretien, op. cit.

2 voir entretien mené le 24/07/08, annexe n°27, p.70

3 idem

gagner (souvent des produits dérivés de films), les invités se mêlaient aux spectateurs qui avaient l'occasion de découvrir des teasers et des bandes-annonces inédites. Lors des éditions parisiennes, il y avait également des concerts de musique électronique et rock, des performances, des shows divers, dans une optique intéressante d'art total et de milieu culturel, un même public étant susceptible de se porter sur plusieurs créneaux artistiques supposés proches ; les films extrêmes appelant bien souvent les fans de musique ou de tout autre type d'art extrême.

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