DEUXIEME PARTIE
LES PRINCIPAUX Réseaux DE
DIFFUSION en France,
QUEL Modèle Socio-économique
POUR LES FILMS D'HORREUR ?
Les films d'horreur attirent un public
hétérogène qui se rassemble cependant sous divers auspices
et références communes ayant besoin de nourrir sa passion ou ses
loisirs en visionnant des films de façon régulière ou
ponctuelle. La dimension participative de cette culture nécessite une
communication constante entre ses protagonistes. Ses caractéristiques
sociologiques en font un lieu d'échanges intenses et de réflexion
qui se nourrit des apports et des avis de chacun. Mais pour cela, les amateurs
de films d'horreur ont besoin de lieu pour s'exprimer, qu'ils soient
réels ou virtuels. Le bénévolat et la motivation propre
à l'investissement passionnel tendent à faire apparaître
une multitude de petits espaces, qui peuvent prendre de l'ampleur et
s'institutionnaliser. Ce cheminement n'est pas automatique mais il peut
concourir à la formation de réels réseaux d'amateurs en
France. Il convient d'en distinguer les tenants et les aboutissants en
analysant les logiques qui sont à l'oeuvre dans la création de
tels évènements. D'autre part, si l'on prend en compte les avis
de la majorité des acteurs de la filière cinématographique
française, il semblerait qu'il n'y ait que peu de place pour ce
créneau dans l'Hexagone. Mais les conditions générales de
développement des médias, qui ont permis au cinéma de
s'enrichir des différentes technologies de l'image mais aussi de
réseaux toujours plus inventifs et plus mobiles, semblent avoir
touché tous les styles, et en premier lieu le plus «
détestable », l'industrie pornographique. Le cinéma a ainsi
pu bénéficier de cette opportunité pour augmenter et
optimiser sa rentabilisation, en s'exposant sur divers supports de
communication. Ces considérations générales s'appliquent
également au cinéma d'horreur, qui voit ses excès
graphiques déployés sur de nombreux médias comme les
salles, la vidéo ou encore la télévision. S'il ne fait
aucune exception et est présent à tous les niveaux, il n'est
cependant pas traité de la même manière sur ces chacun de
ces différents supports. Les conditions de programmation changent en
fonction du milieu de diffusion, régis par des lignes éditoriales
et des impératifs économiques divers. L'analyse de ces
divergences peut mettre en lumière les enjeux et les pratiques à
l'oeuvre dans les multiples réseaux qui constituent les
débouchés privilégiés des oeuvres
cinématographiques.
CHAPITRE 1 : LES AVATARS DE LA Communauté
Toutes les communautés attachées à un
phénomène culturel développent des pratiques qui peuvent
s'apparenter à de l'amateurisme, avec plus ou moins de
détermination. Dans le cas présent, les médias que sont la
presse -officielle et officieuse- et Internet jouent un grand rôle dans
le développement d'un réseau de diffusion et d'échange
autour des films. Comment sont-ils mis en oeuvres et par qui ?
1.1. Des pratiques amateurs évoluant vers le
professionnalisme
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