2-2 : La Performance Organisationnelle :
La performance organisationnelle est définie par Kalika
(1988) comme « les mesures portant directement sur la structure
organisationnelle et non pas sur ses conséquences éventuelles de
nature sociale ou économique. Ces indicateurs sont intéressants
dans la mesure où ils permettent de discerner les difficultés
organisationnelles au travers de leurs premières manifestations, avant
que les effets induits par celles-ci ne soient ressentis d'un point de vue
économique».
La
performance organisationnelle est « la capacité d'une
organisation à déterminer et à mettre en oeuvre de bonnes
stratégies dans le cadre des finalités qu'elle
poursuit » (Bouquin H, 1997).
Kalika (1988) avance quatre facteurs de l'efficacité
organisationnelle :
- Le respect de la structure formelle : le non respect de la
structure annoncée par la direction, peut traduire un dysfonctionnement
au sein de l'organisation.
- Les relations entre
les services : la recherche de la minimisation des conflits reflète un
besoin de coordination nécessaire à l'efficacité.
- La qualité de la
circulation de l'information : l'organisation doit développer des
systèmes d'information permettant l'obtention d'informations fiables et
exhaustives, indispensables au bon fonctionnement de l'organisation.
- La
flexibilité de la structure : l'aptitude de celle ci à changer
est un facteur déterminant d'adaptation aux contraintes de
l'environnement, la participation aux décisions ainsi que la rotation
des employés et les communications multilatérales.
2-3 : Modèles d'évaluation de la
performance :
Plusieurs auteurs font de la performance organisationnelle un
concept difficile à cerner (Steers, 1977 ; Rogers et Wright, 1998
cités par Jalette.P et Bergeron .J, 2002). D'après Morin, Savoie
et Beaudin (1994, p.5), mesurer l'efficacité organisationnelle «
c'est prononcer un jugement sur une organisation, fondé sur un certain
nombre de critères, qui sont des résultats souhaités,
désirables, recherchés ».
2-3-1 : Les approches relatives à la
modélisation de la performance :
Selon Lebas (1995), la performance n'existe que si on peut la
mesurer, c'est-à-dire si on peut la décrire par un ensemble
d'indicateurs plus ou moins complexes, pour cela, de nombreux auteurs et
travaux de recherche ont cherché à modéliser
l'évaluation de la performance selon des critères et des
variables données. On distingue quatre approches : l'approche
économique, l'approche sociale, l'approche systémique et
l'approche politique.
2-3-1-1 : L'approche économique
repose sur la notion centrale d'objectifs à atteindre. Ces
derniers traduisant les attentes des propriétaires dirigeants, ils sont
donc souvent énoncés en termes économiques et financiers.
Pour les auteurs de cette approche, la création de valeur passée
ou anticipée se fonde soit sur une croissance de l'activité, soit
sur une politique de dividendes raisonnée en fonction des
investissements futurs soit, encore, sur une préférence pour les
financements externes.
2-3-1-2 : L'approche sociale
découle des apports de l'école des relations humaines qui met
l'accent sur les dimensions humaines de l'organisation. Les auteurs de cette
approche indiquent qu'elle ne néglige pas les aspects
précédents mais intègre les activités
nécessaires au maintien de l'organisation. Pour cette raison, le point
central devient la morale et la cohésion au sein de l'entité
considérée. Cette conception est défendue par B.M. Bass
qui, dès 1952, considère comme ultime critère de valeur
organisationnelle, celle des hommes. Néanmoins l'acceptation de cette
hypothèse dépend du postulat suivant : atteindre les objectifs
sociaux permet d'atteindre les objectifs économiques et financiers.
2-3-1-3 : L'approche systémique est
développée par opposition aux approches
précédentes, considérées comme trop partielles.
Elle met en exergue les capacités de l'organisation : «
l'efficacité organisationnelle est le degré auquel une
organisation, en tant que système social disposant de ressources et
moyens, remplit ses objectifs sans obérer ses moyens et ressources et
sans mettre une pression indue sur ses membres. ». L'harmonisation, la
pérennité des sous-systèmes au regard de l'environnement
du système entreprise sont alors cruciaux (Morgan, 1989 ;
Mintzberg, 1990, 1994).
2-3-1-4 : L'approche politique : La
dernière approche qualifiée de politique repose sur une critique
des précédentes. En effet, chacune des approches
précédentes assigne certaines fonctions et certains buts à
l'entreprise ; or, d'un point de vue distancié, tout individu peut avoir
ses propres critères pour juger la performance d'une organisation. Cette
conception consacre le règne du relativisme. En réalité,
cette approche politique distingue deux voies majeures pour concevoir la
performance : l'approche par les buts (goal achievement model) et l'approche
par les ressources (resource acquisition model). Un troisième
modèle, dit de la satisfaction des parties prenantes, est
évoqué mais considéré comme marginal.
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