2-3-2-Les critères de mesure de la
performance :
Barabel (1999) répertorie trois principales
méthodes utilisées par les auteurs pour évaluer la
performance organisationnelle : les critères quantitatifs, les
critères qualitatifs et les critères liés à
l'activité de l'entreprise.
2-3-2-1- Les critères quantitatifs :
La mesure quantitative de la performance économique reste
très souvent l'élément principal guidant
l'évaluation de l'entreprise (Messonnet, 1999). Historiquement, les
méthodes d'évaluation des performances organisationnelles se sont
en effet construites autour des critères financiers et surtout
comptables à court terme comme le chiffre d'affaires et le profit
annuel. Cependant, certains auteurs ont souligné la
nécessité d'utiliser des critères financiers à long
terme. Dearden (1987, p. 84) considère pour sa part que les
critères financiers sont obsolètes car ayant été
pour la plupart développés dans les années 1920 par Dupont
de Nemours et General Motors. Ils ne seraient, ainsi, plus aptes à
rendre compte des situations complexes rencontrées par les entreprises.
Cependant, malgré ces critiques, les critères financiers à
court terme continuent à être largement utilisés par les
observateurs et acteurs économiques. De telles données
présentent, en effet, certains avantages, correspondant notamment aux
principes de Rock (1984) : elles sont facilement mesurables, communicables et
comparables. De plus, elles témoignent de la capacité de
l'entreprise à s'adapter à son environnement immédiat et
doivent, donc, être retenues dans toute méthode
d'évaluation (Barabel, 1999).
Comme le souligne Barabel (1999), il n'existe pas de consensus
dans la littérature sur les critères financiers à
sélectionner ni sur le nombre à retenir. Doyle (1994, p.39)
considèrent que « la rentabilité est de loin, la mesure de
performance et l'objectif le plus courant dans les entreprises occidentales
». Weiner et Mahoney (1981) et Chakravarthy (1986), pour leur part,
estiment qu'il est nécessaire de recourir à plusieurs
critères pour mesurer les performances d'une entreprise, afin de tenir
compte de la pluralité des objectifs. D'autres auteurs, critiquant
l'utilisation des seuls critères financiers et comptables, proposent
comme alternative, dans le cas des sociétés cotées, le
recours aux critères liés à la richesse des
actionnaires.
2-3-2-2- Les critères qualitatifs :
L'utilisation de critères non-financiers pour
évaluer la performance est de plus en plus fréquente. Selon
Barabel (1999), ces critères peuvent être classés en trois
types : commerciaux et marketing, sociaux et stratégiques.
La part de marché a largement prévalu dans les
années 1970 comme modèle quasi unique de source de performance :
il fallait, en effet, être gros pour être performant (Messonnet,
1999). Mack (1992), pour sa part, considère que l'un des facteurs
clés de la performance organisationnelle est la qualité
perçue par le client. La qualité des produits et des services
(Stolowy, 1993) et la satisfaction des clients apparaissent ainsi selon
plusieurs auteurs comme des critères de mesure de la performance
essentiels.
Alors qu'elle représente une garantie pour les
performances futures d'une entreprise, la dimension humaine a souvent
été négligée par les chercheurs (Barabel, 1999).
Or, comme l'indique Mack (1992) : « les approches managériales, qui
ne se focalisent que sur le résultat, sont risquées car elles se
limitent à une perspective à court terme, surtout dans un
environnement évolutif. On peut très bien imaginer des
résultats qui continuent de progresser alors que le stock des
compétences se dégrade ou que le personnel se démotive, ce
qui a toutes les chances de compromettre les résultats futurs ».
Des critères tels que « le positionnement du
portefeuille de produits (matrice BCG du Boston Consulting Group, 1980) »
et « l'étude des forces et faiblesses de l'entreprise en fonction
des FCS (facteurs clés de succès) de l'industrie où elle
opère (Ansoff, 1979 ; Porter, 1980) » semblent
également nécessaires pour évaluer la performance de
l'entreprise.
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