La délinquance dans le canton de Coussey durant le premier XIXème siècle( Télécharger le fichier original )par Hugues Herbillot Université Nancy 2 - Master 2009 |
c. Les villages de l'Est, moins délictueux mais plus violents.Le deuxième groupe de village, celui de l'Est compte treize localités et 57,06 % de la population du canton, mais ne totalise que 44,07 % des délits. La moyenne du ratio délits/nombre d'habitant est nettement inférieure à la partie Ouest et ne s'élève qu'à 2,08200(*). 65,3 % des affrontements physiques ont lieu dans l'Est du canton. Dans cette zone géographique les insultes sont à prendre comme des avertissements avant d'en venir aux mains. Par exemple, à Punerot, le 1er juin 1820, suite à une violente dispute au cours de laquelle fusent les insultes, Nicolas Martin provoque Claude Ferbus qui le roue de coups jusqu'au sang201(*). Les délits moins nombreux sont néanmoins d'une plus grande intensité en ce qui concerne la violence. Le vol quant à lui se commet 56,34 % dans les villages de l'Est sans que des explications probantes puissent être avancées. Les délits de chasse atteignent les 71 %, ce chiffre élevé, peut paraître erroné puisque c'est dans les villages de l'Ouest que l'on rencontre les plus gros massifs forestiers où l'on devrait trouver le maximum de chasseurs dans l'illégalité. Midrevaux compte par exemple 823 hectares de bois sur les 1429 de sa surface territoriale. Il s'avère que la chasse en plaine est majoritaire d'après nos sources car elle est la plus facilement répréhensible. Les braconniers de l'Est ne bénéficient pas d'un épais couvert feuillu, comme à l'Ouest, pour exercer leur activité en toute quiétude. Le vagabondage y est fortement représenté avec 61,43 %. Il est cependant difficile d'apprécier si cette situation est le fruit du hasard ou d'un contexte plus attractif pour les miséreux.
L'Ouest du canton est statistiquement plus délictueux, les violences y sont essentiellement verbales, la violence physique intervenant rarement. Les délits financiers et la vaine pâture y sont importants. Les nombreuses destructions seraient liées à la paysannerie et à la petite propriété, qui entraînent des destructions incessantes pour accroître sa surface cultivable. La partie Est, se démarque quand à elle, par sa violence franche et physique, le vol y est plus répandu tout comme le vagabondage, peut-être est-ce une marque d'un niveau économique plus modeste, hypothèse qui serait confortée par des délits de chasse nombreux, comme preuve d'une recherche importante de ressources. * 200 (Cf : Annexe des illustrations, Annexe III. Carte des villages de l'Est du canton. (logiciel carto explorer 3d). * 201 ADV, 22U61, Punerot, 1820. |
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