La délinquance dans le canton de Coussey durant le premier XIXème siècle( Télécharger le fichier original )par Hugues Herbillot Université Nancy 2 - Master 2009 |
b. La délinquance concentrée dans la partie ouest du canton.La photographie ci-dessous représente le village de Midrevaux, dans la partie Ouest du Canton. Partie Ouest et Est possèdent des caractéristiques distinctes à l'image des massifs forestiers plus dense dans la partie occidentale du canton.
Figure 20, Un village de la partie ouest du canton. Importance du massif boisé, et encaissement du village dans la vallée du Vau. Photographie aérienne, Herbillot Bernard, 1989.
On observe une césure au sein du canton entre à l'Ouest des villages fournissant nettement plus de délinquants et à l'est des villages moins actifs dans le domaine du délit197(*). On peut opposer les villages compris dans le triangle formé par Greux, Coussey et Grand, à ceux compris dans le losange formé par les villages de Frébécourt, Maxey sur Meuse, Autreville et Tranqueville. Le premier groupe atteint une moyenne de 3,61 pour le ratio
délits/nombre d'habitants. Cent soixante treize délits sont
commis par ces neufs villages soit En observant les délits commis dans les deux groupes de villages, on observe dans le groupe le plus occidental, d'avantage de violences verbales, mais peu de violences physiques. Les mots semblent donc suffire à régler ses comptes ou à blesser un adversaire puisque 61,05 % de la violence verbale s'y observe. Les exemples de cette oralité illégale sont nombreux, ainsi le 7 janvier 1822, à Coussey, Joseph Grosyeux, le maire du village se fait outrager par Duplessy. Ce dernier l'insulte « de voleur qui avait volé la commune dans toutes ses actions, il aurait mieux valu que sa maison fut incendiée qu'il lui avait volé 78 F qu'il était le fils d'un pendu198(*) ». Les entorses à la loi sont dans ces villages sont essentiellement des délits financiers tels que l'usure, l'escroquerie et la filouterie qui sont commis à 55,55% dans l'Ouest du département. De nombreux usuriers sont ainsi implantés dans ces villages à l'image du plus fameux d'entre eux, Louis Vanniot de Midrevaux. 4% des destructions de clôtures, de murs ou de barrières ont lieux dans ces villages. Tous les cas de dégradation de biens publics y sont commis. On peut s'interroger sur ce penchant prononcé pour la destruction, peut-être les propriétaires y sont plus nombreux et que l'absence d'une classe intermédiaire engendre une haine des villageois les plus riches et de leurs propriétés? Dans la mesure où ces destructions touchent également des biens appartenant à la commune elle-même cette théorie des classes semble s'effondrer. Voyons un exemple de ces destructions pour ce faire une idée plus précise. A Grand le 3 juillet 1821, Jean-Baptiste Biez détruit un chemin communal « qui conduit de Grand à la forêt communale des bâtis sur une longueur d'environ cent soixante mètres en labourant un terrain communal qui est traversé par ce chemin dans sa longueur199(*) ». Ici, la dégradation résulte d'avantage d'une absence de précautions lors d'une corvée que d'une volonté délibérée d'abimer le chemin. La destruction semble surtout liée à des comportements négligents et peut-être à une part plus élevée de cultivateurs, principaux auteurs de ces dégradations. Enfin, le pâturage est une forme de délit très répandue, 64,4% de la vaine pâture se commet dans l'ouest du canton. Violences verbales et destructions sont les caractéristiques de l'ouest du canton. Les neufs villages de l'Ouest pour des raisons obscures entretiennent un rapport particulier à la propriété, tout en étant moins portés sur la violence physique très répandue dans les villages de l'Est. * 197 (Cf : Annexes des illustrations, Annexe IV. Carte des villages de l'Ouest du canton. (logiciel carto explorer 3d). * 198 ADV, 22U64, Coussey, 1822. * 199 ADV, 22U63, Grand, 1821. |
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