B. Le déficit de personnel
formateur et d'encadrement
Le fonctionnement du système de formation
professionnelle non formelle nécessite une gamme de ressources humaines
qualifiées et adaptées pour l'enseignement, l'encadrement des
bénéficiaires de ce type de formation. Le système est
actuellement confronté à un déficit de ces types de
ressources humaines. Plusieurs raisons expliquent cette situation :
- L'insuffisance de structures adéquates de formation
d'enseignants/formateurs selon les exigences de recrutement. L'Etat envoie en
formation des enseignants à l'extérieur du pays et ce, à
des coûts élevés en partenariat avec la coopération
autrichienne dans le cadre du Programme Austro Burkinabé (PAB) qui est
à sa huitième promotion ;
- La rigidité du dispositif de recrutement des
formateurs a pour conséquence de restreindre le vivier de leur
recrutement ;
- L'absence d'un dispositif de formation de personnel
d'encadrement pour les centres de formation professionnelle à
caractère non formel ;
- Le déficit de formation continue due à
l'insuffisance du personnel d'encadrement pédagogique et de structures
adaptées.
- L'insuffisance de personnel spécialiste des
questions de formation professionnelle et de l'ingénierie de formation.
La création du corps des conseillers et assistants en emploi et en
formation professionnelle est un atout, mais son caractère récent
fait qu'il faut attendre pour avoir l'impact du travail de ces
spécialistes sur le système.
C. La reconnaissance des
qualifications professionnelles
Le constat actuel est que la majorité des formations
qui sont dispensées dans ces centres ne font l'objet d'aucune
reconnaissance officielle de la part de l'Etat. Le seul fait de délivrer
une autorisation d'ouverture et de gestion d'un CFP ne garantit pas
automatiquement la reconnaissance de la qualité des formations
dispensées. C'est pourquoi, la plupart des CFP délivre uniquement
des attestations de fin de formation. Une fois sur le marché de
l'emploi, les promus ont du mal à valoriser leur parchemin auprès
des recruteurs et des entreprises qui ne perçoivent pas la qualification
à laquelle renvoie ce titre professionnel, encore moins à quel
positionnement professionnel et catégoriel.
Des progrès ont été
réalisés avec la mise en oeuvre du Certificat de Qualification
Professionnelle (CQP) en 2006. L'existence du CQP comme titre professionnel qui
confère à l'individu le niveau d'ouvrier, constitue une base
solide de reconnaissance officielle des formations offertes dans les CFP non
formels.
Les effectifs des candidats aux examens pour l'obtention de ce
titre croissent d'année en année. Cependant, beaucoup de
filières et métiers ne sont pas encore touchés (cf.
tableau 2 ci-dessous). De plus, d'autres niveaux de qualification restent
à explorer, très peu de centres participent aux examens et
l'implication effective des partenaires sociaux dans le processus reste
toujours un impérieux objectif à atteindre.
Tableau 2 : évolution des inscriptions à
l'examen du CQP par métier de 2006 à 2008
Année
Métier
|
2006
|
2007
|
2008
|
Totaux
|
Coupe couture
|
102
|
155
|
349
|
606
|
Coiffure
|
-
|
-
|
157
|
157
|
Mécanique 2 roues
|
-
|
58
|
88
|
146
|
Menuiserie métallique
|
26
|
99
|
107
|
232
|
Menuiserie du bois
|
-
|
37
|
79
|
116
|
Electricité bâtiment
|
95
|
185
|
281
|
561
|
Totaux
|
223
|
534
|
1061
|
1818
|
Source : MJE, Direction de la Formation Professionnelle
et de l'Apprentissage
De 2006 à 2008, les effectifs des inscrits à
l'examen du CQP ont doublé d'année en année. Cela traduit
la forte demande sociale de ce titre professionnel.
La présentation des contraintes propres à l'Etat
nous aura permis de situer la responsabilité de l'administration
publique dans le mauvais fonctionnement du système de formation
professionnelle en général. Il nous semble logique de situer
également la part de responsabilité du secteur privé dans
ce retard.
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