La Formation Professionnelle non Formelle dans la Promotion des Ressources Humaines au Burkina Faso: cas des centres de formation professionnelle( Télécharger le fichier original )par Moumine SISSAO Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature du Burkina Faso - Conseiller en Emploi et en Formation Professionnelle 2009 |
CHAPITRE II: Les contraintes du système national de la formation professionnelle non formelleLe système national de formation professionnelle non formelle fait face à des contraintes de divers ordres. Certes, il existe des contraintes propres aux différents acteurs (section 1) mais également des difficultés liées à la situation économique nationale et internationale demeurent (section 2). Section 1 : Les contraintes propres aux acteursLa loi d'orientation de l'éducation confère à de multiples acteurs la gestion du système de formation professionnelle, notamment l'Etat à travers ses départements ministériels et les collectivités décentralisées (régions, communes), le secteur privé et les partenaires sociaux, financiers, techniques. Dans cette section, nous analysons les limites propres aux acteurs en distinguant le secteur public (paragraphe 1) du secteur privé à travers les centres privés de formation professionnelle non formelle et les entreprises privées nationales (paragraphe 2). Paragraphe 1 : Les limites propres au secteur publicLa position de principal acteur dans le système de formation professionnelle, fait de l'Etat un acteur incontournable du domaine. Assumer une telle responsabilité est une mission bien difficile à plusieurs égards. A. L'absence d'une coordination efficace des interventions des acteursD'autres structures centrales participent à l'offre de formation professionnelle par le biais de leurs centres. Ces centres offrent des formations qui s'apparentent à la formation professionnelle non formelle. Il n'existe pas de structure unique et adéquate de gestion et de coordination de ces institutions en matière de formation professionnelle. Cette situation renferme des limites qui peuvent constituer un frein au développement qualitatif du système. Les problèmes de leadership, d'entente sur les concepts relatifs à la formation professionnelle, l'absence de cursus et de programmes de formation harmonisés, la différence des durées de formation dans des filières identiques, sont autant de difficultés qui peuvent entraver les actions de synergie pour la mise en place d'un dispositif performant. L'une des difficultés des centres de formation est liée à la non maîtrise des durées de formation. Les centres ont tendance à suivre le calendrier scolaire du système formel, qui s'étale généralement sur neuf (9) mois. Cependant, selon les types de formation, les durées ne sont pas les mêmes. En l'absence de cursus de formation bien élaborés, il devient difficile d'avoir une maîtrise parfaite des volumes horaires et par conséquent leur agencement dans le temps et l'espace. Dans les centres, il est souvent fait place à l'improvisation, à l'imagination des fondateurs. Les fins de formations arrivent souvent de façon brutale et ce sont les apprenants qui subissent les désagréments. La nécessité d'avoir une même compréhension des concepts et expressions utilisés dans les milieux de la formation professionnelle a été maintes fois exprimée et évoquée. A certains moments, les interprétations, les extrapolations ont engendré des incompréhensions, si ce ne sont des écueils qui ont freiné l'entrain au travail et qui ont handicapé la collaboration entre structures, administrations et partenaires5(*). La grande diversité des acteurs nécessite une coordination. Une coordination des actions des intervenants est d'autant plus souhaitable que la diversité des tutelles technique et administrative des centres de formation ainsi que des agréments et autres autorisations délivrées ne favorise pas un suivi et un contrôle de la qualité de l'offre privée de formation. Actuellement, le MJE est la principale institution étatique en charge de la formation professionnelle non formelle. Nous pensons que cela est un début d'harmonisation des interventions. Cela doit être renforcé en donnant plus d'autonomie et de pouvoir à ce Ministère pour l'organisation et la gestion de la formation professionnelle non formelle. La politique nationale de l'enseignement et de la formation technique et professionnels s'inscrit certainement dans cette dynamique, en définissant les missions de tous les départements ministériels concernés par la formation professionnelle. * 5 Le MJE, le lexique de la formation professionnelle, décembre 2007 |
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