La Formation Professionnelle non Formelle dans la Promotion des Ressources Humaines au Burkina Faso: cas des centres de formation professionnelle( Télécharger le fichier original )par Moumine SISSAO Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature du Burkina Faso - Conseiller en Emploi et en Formation Professionnelle 2009 |
Paragraphe 2: Le développement socio-économiquePour contribuer efficacement à l'insertion professionnelle et donc à la réduction du chômage, la formation professionnelle doit être un puissant facteur de développement socio-économique. Pour ce faire, elle occupe une place de choix dans certaines politiques et stratégies de développement nationales. Dans la politique nationale de développement du secteur privé, la formation professionnelle apparaît comme un axe stratégique pour le renforcement des capacités des entreprises. Dans ce cadre, la formation vise à assurer la qualification des chefs de petites et moyennes entreprises (PME) et des artisans en matière de gestion, d'organisation, de calcul de coût de projet et de connaissance du marché extérieur. La formation professionnelle non formelle est une formation accessible aux agents économiques évoluant essentiellement dans le secteur informel. L'artisanat, avec plus de neuf cent soixante mille (960.000) actifs, contribue à près de trente pour cent (30%) par an au produit intérieur brut (PIB) du Burkina Faso18(*). En plus d'être un générateur de richesse, il constitue un véritable moyen de fixation des jeunes et des adultes dans les terroirs. Il participe à la valorisation des matières et matériaux locaux. C'est l'un des secteurs économiques où la formation professionnelle par apprentissage est la plus utilisée. La formation professionnelle non formelle, mieux adaptée à ce secteur, contribue à améliorer la stratégie nationale de promotion de celui-ci, en mettant l'accent sur la formation des patrons artisans et des apprentis. Le maintien des jeunes dans les terroirs et le développement de leur employabilité par la formation professionnelle, sont implicitement pris en compte dans le processus de décentralisation. Le code de décentralisation au Burkina Faso, prévoit le transfert d'un certain nombre de compétences aux collectivités. Parmi celles-ci, il y a l'éducation, l'emploi, la formation professionnelle et l'alphabétisation. Cela permettra de disposer au plan local, de ressources humaines qualifiées, d'exploiter les compétences sur place et d'endiguer l'exode vers les grandes zones urbaines. Le tableau 5 donne une idée du nombre des formés des centres détenteurs du CQP depuis 2006. Tableau 5 : l'évolution du nombre des admis à l'examen du CQP de 2006 à 2008
Source : MJE, Direction de la Formation professionnelle et de l'Apprentissage On observe particulièrement la progression importante du nombre d'inscrits qui a augmenté de 50% à la deuxième session par rapport à la session précédente et de 100% à la troisième session. Cela traduit l'engouement et l'espoir que la certification des qualifications acquises dans les centres suscite. La conséquence à long terme est le développement économique des zones rurales et partant, la réduction du chômage et du sous-emploi des burkinabè dans ces zones. La stratégie de développement rural, adoptée en 2003, est orientée dans ce sens d'autant plus que son principe directeur est le développement du capital humain. Elle accorde une attention particulière au renforcement des capacités des producteurs ruraux et de leur organisation à travers l'alphabétisation fonctionnelle, la formation et l'appui conseil. Ainsi, la formation professionnelle qu'elle soit formelle ou non formelle, est un levier du développement socio-économique national et partant, un instrument stratégique pour la réduction de la pauvreté au Burkina Faso. Le mécanisme par lequel la formation professionnelle non formelle peut contribuer à la réduction du chômage, étant élucidé, il paraît opportun d'analyser la fonction sociale de cette formation. * 18 La Politique Nationale d'Enseignement et de Formation Techniques et Professionnels, commission technique, juin 2008. |
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