La Formation Professionnelle non Formelle dans la Promotion des Ressources Humaines au Burkina Faso: cas des centres de formation professionnelle( Télécharger le fichier original )par Moumine SISSAO Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature du Burkina Faso - Conseiller en Emploi et en Formation Professionnelle 2009 |
B. La faible implication des entreprises nationalesLa notion de formation professionnelle doit être employée avec précaution dans les petites entreprises. La formation sur «le tas» y est souvent la modalité privilégiée et adaptée à l'acquisition et à l'entretien de la professionnalité. C'est la forme la moins structurée de l'apprentissage, et pourtant une grande partie des artisans du secteur informel n'ont connu eux-mêmes que ce mode de formation professionnelle. Ce dernier est particulièrement répandu dans les milieux de la petite entreprise artisanale et au niveau des ateliers du secteur informel. Les nouveaux employés sont fréquemment formés au savoir-faire spécifique de l'entreprise, lié à ses produits, à sa clientèle ou à ses outils, par le chef d'entreprise ou par un salarié plus expérimenté. Les connaissances nouvelles acquises par une personne de l'entreprise (un employé, un membre de la famille), selon des modalités variées (stage, familiarisation avec un nouveau matériel, consultation de documentation technique, relation avec un fournisseur), sont multiples à travers une relation de proximité. La faiblesse de l'investissement dans la formation des petites entreprises explique le caractère toujours informel de cette formation qui ne débouche sur aucune validation. Cela peut constituer un handicap pour les employés lorsqu'ils sont confrontés à une mobilité professionnelle vers le secteur formel où la compétitivité est rude. C. La faible coopération des centres privés avec les entreprisesLa finalité d'une formation professionnelle est l'insertion professionnelle des apprenants à leur sortie. Pour ce faire, les CFP doivent non seulement inclure dans leur programme de formation l'entreprenariat, mais également développer un partenariat avec les entreprises de la place et pratiquer un suivi professionnel des sortants. L'entreprenariat vise à développer chez les formés l'esprit d'entreprise c'est-à-dire le goût de l'initiative privée en matière de réalisation de projet et d'auto emploi. Ainsi, un apprenant initié en entreprenariat ne compte pas uniquement sur l'Etat et son centre pour trouver un emploi; mais il doit plutôt valoriser ses compétences et aptitudes professionnelles acquises lors de l'apprentissage. Pourtant, la plupart des centres, notamment privés, n'incluent pas ce module dans leurs formations7(*). Cela peut s'expliquer par l'absence de contacts avec les entreprises. En effet, sur deux cent cinquante six (256) centres hors centres ANPE, cent soixante onze (171) centres n'avaient pas de relations avec les entreprises8(*) . Cet éloignement des milieux professionnels diminue le suivi professionnel des sortants d'autant plus que ce dernier n'est aisé que dans le cadre de partenariat entre les centres et les entreprises. Dès lors, les chances pour les formés de valoriser leurs acquis pédagogiques sont maigres. Ce qui rend difficile leur insertion professionnelle dans la vie économique du pays. La présentation des limites du système de formation professionnelle non formelle, propres aux acteurs privés étant faite, il convient de cerner les autres types de difficultés, notamment celles liées à la situation économique nationale et internationale du pays. * 7 ONEF, rapport de recensement des CFP, mars 2008 * 8 PRFP, état des lieux des CFP hors ANPE, août 2008 |
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