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Progression de l'impact financier des protections sonores
A la vue des projets examinés dans le
département des Côtes d'Armor, il est bien difficile de mesurer
une progression flagrante de la dépense liée à la
protection sonore. En fait les différentes façons qui pourraient
permettre de mesurer une éventuelle progression se heurtent à un
recul nécessaire sur chaque type de projet qui n'est pas encore
suffisant. En effets la loi sur le bruit ne date que de 1992 et quand on
connaît les délais de mise en oeuvre des projets routiers en
général pour lesquels il faut bien 3 ans d'études
globales, le nombre de projets est finalement assez restreint et assez peu
nombreux pour dégager une tendance affirmative. Cependant après
1996, l'on peut considérer que les sommes financières
consacrées à la réduction sonores sur infrastructures
nouvelles se sont révélées plus importante tant sur la
globalité du projet (le ratio coût de la protection sonore /
longueur du projet), que sur chaque logement à protéger (ratio
coût de la protection sonore/ nombre de logements directement
protégés). Ceci est probablement dû aux exigences
fixées par la loi de 1992 et ses décrets d'application qui ont
occasionné une prise de conscience du maître d'ouvrage de cet
aspect du projet et à des plus grandes maîtrises et attentions des
concepteurs sur les dispositifs. Le contexte global d'accessibilité de
l'information par les riverains, fait qu'ils sont également susceptibles
d'intervenir juridiquement sur le traitement de la nuisance et ont
probablement obligé le maître d'ouvrage à considérer
le traitement de la protection phonique non plus comme accessoire, ni
même une obligation légale, mais comme un élément
primordial d'acceptation du projet par la population. Le traitement
architectural et paysager des dispositifs de protection a probablement fait
grimper la facture financière au bénéfice du
résultat.
Mais du reste depuis 1996, il semblerait que le coût
financier de la protection rapportée à la longueur de protection
(et quelle qu'en soit sa hauteur) soit plutôt constant lorsque celle-ci
est réalisée par merlons, la technique plutôt bien
maîtrisée par les entrepreneurs de terrassement permet au
maître d'ouvrage d'obtenir des prix cohérents et stables. En
revanche dès lors que la protection est réalisée par mur
anti-bruit l'on assiste à des accentuations de prix de l'ordre de 8 fois
supérieur à la technique du merlon. Cela est dû
probablement à un coût des matériaux bien plus
conséquent et au fait que les entreprises susceptibles de les mettre en
oeuvre sont extérieures au département voir à la
région Bretagne. Ces dernières appliquent alors des prix
unitaires tenant compte de la distance entre l'entreprise et les chantiers de
mise en place ayant pour conséquence de faire grimper les prix de la
protection sonore pour ce type de protection.
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