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Place des collectivités dans la prise en compte de la nuisance sonore d'origine routière

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par Sébastien BRANELLEC
Université de Poitiers - Master aménagement du territoire et developpement économique local 2004
  

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2 Evolution des dispositifs dans le temps

Le mode de protection adopté le plus souvent sur les projets routiers de la collectivité est souvent le merlon car celui-ci offre un bon compromis entre les objectifs de protection très efficace et le prix de mise en oeuvre. En effet n'étant pas contraint par les prix du foncier ; ceux-ci sont bien moins élevés qu'ailleurs en Bretagne en général, la solution du merlon qui est très consommatrice de surface d'emprise pour remédier à la protection directe des riverains est souvent privilégiée car elle permet d'intégrer plus facilement dans le paysage à l'habitat dispersé un dispositif pouvant présenter des contraintes en terme de hauteur de protection.

Ce dispositif de merlon est souvent accompagné par les services du Conseil Général d'un traitement particulier sur l'intégration paysagère tant côté riverain que côté infrastructure. Cela se traduit par des plantations sur les pentes du modelé et un travail sur la géométrie de la pente côté riverain dans la mesure où l'espace entre le dispositif et l'habitat le permet, pour offrir une perception riveraine visuelle moins agressive. Une pente très douce permet d'intégrer le merlon côté riverain sans trop dénaturer l'espace privatif de ceux-ci.

Le merlon par ailleurs offre au maître d'ouvrage la possibilité de l'intégrer dans les prestations du marché attributaire des terrassements de l'opération et évite d'avoir à formuler un marché supplémentaire pour le dispositif antibruit ce qui en terme de délais et de coordination des travaux garantie un peu plus de souplesse de mode de passation des travaux ainsi qu'une économie financière sue l'économie globale du projet.

Ce mode de protection par merlon est systématiquement étudié dès lors qu'aucune contrainte d'occupation d'espace n'oblige à étudier une solution alternative. L'autre procédé privilégié dans le cas de figure contraignant est le mur antibruit. Plus onéreux pour le maître d'ouvrage, son emploi n'est privilégié que pour des situations critiques. L'on voit surtout ce type de protection aux abords des déviations de grosses agglomérations où les solutions de tracé sont moins évidentes de part la densité de l'habitat et le coût du foncier plus discriminant plus l'agglomération est dense. Mais la perception du mur est très décriée par les riverains qui ont souvent l'impression, et à raison d'ailleurs, de subir une oppression voir un enfermement visuel très fort et ce d'autant plus que la protection mise en oeuvre est proche de l'habitat obligeant le maître d'ouvrage à en augmenter la hauteur de celle-ci. Une hauteur de mur antibruit par exemple de 3.50 m de hauteur, à 1.50 m du bâti, dégage une perception assez néfaste pour le riverain. Au fil du temps, le Conseil Général a perçu et fait évoluer ce dispositif vers une intégration dans le site assez perceptiblement. D'un simple mur de béton brut en guise de protection, le mur anti bruit a évolué au gré des projets vers un dispositif alliant l'obligation de résultat en terme phonique tout en cherchant une moindre agression paysagère tant du niveau du riverain que de l'usager de l'infrastructure. Ainsi l'on a vu apparaître successivement des murs antibruit de type béton de bois offrant des coloris et un aspect de surface moins brut, puis les murs bétons se sont mu en mur d'ossature bois offrant un aspect plus chaleureux. Mais contrairement aux autres départements bretons, les moyens globaux disponibles pour les infrastructures routières au Conseil Général des Côtes d'Armor sont moins importants et ne permettent pas une conception architecturale poussée en la matière. Un département comme l'Ille et Vilaine pour la rocade Est de Redon par exemple a fait appel à une équipe pluridisciplinaire pour la réalisation de ses murs anti-bruits. Celle-ci composée d'un bureau d'étude acoustique, d'un architecte paysagiste, d'une entreprise spécialisée dans la réalisation des murs anti-bruits a permis l'obtention remarquable de dispositifs s'intégrant parfaitement dans le site et satisfaisant à la fois les riverains en terme de perception et de protection phonique et le maître d'Ouvrage en terme de résultat final.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand