2 Evolution
des dispositifs dans le temps
Le mode de protection adopté le plus souvent sur les
projets routiers de la collectivité est souvent le merlon car celui-ci
offre un bon compromis entre les objectifs de protection très efficace
et le prix de mise en oeuvre. En effet n'étant pas contraint par les
prix du foncier ; ceux-ci sont bien moins élevés
qu'ailleurs en Bretagne en général, la solution du merlon qui est
très consommatrice de surface d'emprise pour remédier à la
protection directe des riverains est souvent privilégiée car elle
permet d'intégrer plus facilement dans le paysage à l'habitat
dispersé un dispositif pouvant présenter des contraintes en terme
de hauteur de protection.
Ce dispositif de merlon est souvent accompagné par les
services du Conseil Général d'un traitement particulier sur
l'intégration paysagère tant côté riverain que
côté infrastructure. Cela se traduit par des plantations sur les
pentes du modelé et un travail sur la géométrie de la
pente côté riverain dans la mesure où l'espace entre le
dispositif et l'habitat le permet, pour offrir une perception riveraine
visuelle moins agressive. Une pente très douce permet d'intégrer
le merlon côté riverain sans trop dénaturer l'espace
privatif de ceux-ci.
Le merlon par ailleurs offre au maître d'ouvrage la
possibilité de l'intégrer dans les prestations du marché
attributaire des terrassements de l'opération et évite d'avoir
à formuler un marché supplémentaire pour le dispositif
antibruit ce qui en terme de délais et de coordination des travaux
garantie un peu plus de souplesse de mode de passation des travaux ainsi qu'une
économie financière sue l'économie globale du projet.
Ce mode de protection par merlon est systématiquement
étudié dès lors qu'aucune contrainte d'occupation d'espace
n'oblige à étudier une solution alternative. L'autre
procédé privilégié dans le cas de figure
contraignant est le mur antibruit. Plus onéreux pour le maître
d'ouvrage, son emploi n'est privilégié que pour des situations
critiques. L'on voit surtout ce type de protection aux abords des
déviations de grosses agglomérations où les solutions de
tracé sont moins évidentes de part la densité de
l'habitat et le coût du foncier plus discriminant plus
l'agglomération est dense. Mais la perception du mur est très
décriée par les riverains qui ont souvent l'impression, et
à raison d'ailleurs, de subir une oppression voir un enfermement visuel
très fort et ce d'autant plus que la protection mise en oeuvre est
proche de l'habitat obligeant le maître d'ouvrage à en augmenter
la hauteur de celle-ci. Une hauteur de mur antibruit par exemple de 3.50 m de
hauteur, à 1.50 m du bâti, dégage une perception assez
néfaste pour le riverain. Au fil du temps, le Conseil
Général a perçu et fait évoluer ce dispositif vers
une intégration dans le site assez perceptiblement. D'un simple mur de
béton brut en guise de protection, le mur anti bruit a
évolué au gré des projets vers un dispositif alliant
l'obligation de résultat en terme phonique tout en cherchant une moindre
agression paysagère tant du niveau du riverain que de l'usager de
l'infrastructure. Ainsi l'on a vu apparaître successivement des murs
antibruit de type béton de bois offrant des coloris et un aspect de
surface moins brut, puis les murs bétons se sont mu en mur d'ossature
bois offrant un aspect plus chaleureux. Mais contrairement aux autres
départements bretons, les moyens globaux disponibles pour les
infrastructures routières au Conseil Général des
Côtes d'Armor sont moins importants et ne permettent pas une conception
architecturale poussée en la matière. Un département comme
l'Ille et Vilaine pour la rocade Est de Redon par exemple a fait appel
à une équipe pluridisciplinaire pour la réalisation de ses
murs anti-bruits. Celle-ci composée d'un bureau d'étude
acoustique, d'un architecte paysagiste, d'une entreprise
spécialisée dans la réalisation des murs anti-bruits a
permis l'obtention remarquable de dispositifs s'intégrant parfaitement
dans le site et satisfaisant à la fois les riverains en terme de
perception et de protection phonique et le maître d'Ouvrage en terme de
résultat final.
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