B Origines des
nuisances dues aux transports terrestres
Les sources de d'émission sont multiples dans notre
cadre de vie. L'on peut distinguer cinq grandes situations
génératrices : le bruit au travail, le bruit émis par la
circulation aérienne, le bruit émis par la circulation
ferroviaire, celui émis par la circulation routière et enfin
celui décrit par l'environnement (bruit ambiant qui ne concerne pas les
catégories précédentes). Il apparaît que les
principales émissions trouvent leur origine à 55 % dans les
transports. Les transports terrestres (d'origine ferroviaire et
routière) à eux seul émettent 51% des émissions
totales et constituent donc une source importante de gêne.
1 Les
transports ferroviaires
Les transports ferroviaires au regard du maillage disponible
sur le territoire ne contribuent qu'à 4 % des gênes ressenties
par la population mais génèrent des niveaux de bruit très
important notamment au passage des trains sur les lignes à grande
vitesse où les niveaux peuvent atteindre 94 dB (A) à 300 km/h
à proximité immédiate de la voie.
Le bruit ferroviaire est émis principalement à
l'interface entre le matériel roulant (locomotive et wagons) et
l'infrastructure (le rail), c'est le bruit de roulement. La qualité
sonore est assez difficilement identifiable car elle dépend de plusieurs
paramètres indépendants: la qualité de surface de la roue
des véhicules en contact avec le rail, l'état de surface des
rails, la propagation du bruit liée à la configuration de
l'infrastructure au sein de son environnement selon que l'on trouve en
déblais ou remblais.
Il apparaît que les bruits de types ferroviaires, aussi
identifiables soient-ils, impliquent des maîtres d'ouvrages
différents qui se trouvent dans l'obligation de collaborer chacun dans
leur domaine pour que la nuisance globale soit le plus faible possible. RFF est
maître d'ouvrage pour la partie infrastructure (le rail), la SNCF et les
collectivités territoriales régionales pour le matériel
roulant. Le bruit ferroviaire est donc un thème transversal qu'il
convient de traiter par une approche managériale transverse.
2 Les
transports routiers
La route par les modes de transport y siégeant
génère à elle seule près de 47 % de la gêne
sonores ressentie par la population. Selon l'enquête du CREDOC de 1990
l'on pourrait distinguer cette gêne selon les types de véhicules
circulant sur l'infrastructure. En effet la population se déclare
gênée par les deux roues motorisées à 19%, les
automobiles à 17% et les poids lourds à 11%. Il est à
constater que la part prépondérante des 2 roues motorisées
dans l'identification de la nuisance pourrait être corrélée
par sa présence plus significative en zone urbaine qu'en zone rurale.
On peut en déduire que la gêne de type routière est plus
ressentie dans les agglomérations qu'ailleurs. Ce constat est d'ailleurs
corroboré par l'enquête de l'INSEE de 1999 sur les conditions de
vie des ménages dont 25 % de la population se déclare
gênée par le bruit en milieu rural contre 52% en région
parisienne.
La contribution sonore en ville des infrastructures
routières est certes importante mais plus confusément
identifiable tant la ville génère bien d'autres sources telles
que les bruits de transports ferroviaires près des gares, les bruits de
chantiers, les bruits de voisinages ...Cependant le laboratoire central des
ponts et chaussées (LCPC) estime qu'en deçà de 50 km/h le
bruit routier prépondérant est celui de la motorisation des
véhicules et des systèmes de freinage bruyant.
Dès lors que la vitesse de circulation est
supérieure à 50 km/h, il est identifié que le bruit de
roulement devient plus important que celui de la motorisation. Ainsi la
nuisance sonore émanant du transport terrestre routier en milieu rural
et sur les routes urbaines dont la vitesse de circulation est autorisée
au-delà de 50 km/h est du au contact générée par le
véhicule sur la couche de roulement de l'infrastructure.
Le LCPC estime que ce bruit de roulement provient de la
conjonction de 3 phénomènes:
-Les chocs des éléments du pneu venant heurter
les granulats de surface de la route et la déformation de la carcasse du
pneumatique, provocant sa vibration et son rayonnement acoustique, facteurs
d'autant plus importants quand la route est irrégulière ou le
revêtement rugueux
-La compression ou détente de l'air
piégé dans les cavités non communicantes du pneumatique et
de la chaussée
-La succession de phénomènes d'adhésion
caractérisée par la rupture d'adhésion entre la gomme et
les granulats au niveau de la zone de contact.
Ainsi l'on voit également que les bruits
générés par les infrastructures routières sont
inhérents à la multiplicité des acteurs encore moins
maîtrisable que pour le bruit ferroviaire tant les maîtres
d'ouvrages sont potentiellement nombreux pour les infrastructures en elles
même (Etat, collectivités ) et encore plus pour les pourvoyeurs de
moyens de transport qui génèrent chacun leur propre
défaillance sonore (constructeurs automobiles, constructeurs de
pneumatiques).
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