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Place des collectivités dans la prise en compte de la nuisance sonore d'origine routière

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par Sébastien BRANELLEC
Université de Poitiers - Master aménagement du territoire et developpement économique local 2004
  

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B Origines des nuisances dues aux transports terrestres

Les sources de d'émission sont multiples dans notre cadre de vie. L'on peut distinguer cinq grandes situations génératrices : le bruit au travail, le bruit émis par la circulation aérienne, le bruit émis par la circulation ferroviaire, celui émis par la circulation routière et enfin celui décrit par l'environnement (bruit ambiant qui ne concerne pas les catégories précédentes). Il apparaît que les principales émissions trouvent leur origine à 55 % dans les transports. Les transports terrestres (d'origine ferroviaire et routière) à eux seul émettent 51% des émissions totales et constituent donc une source importante de gêne.

1 Les transports ferroviaires

Les transports ferroviaires au regard du maillage disponible sur le territoire ne contribuent qu'à 4 % des gênes ressenties par la population mais génèrent des niveaux de bruit très important notamment au passage des trains sur les lignes à grande vitesse où les niveaux peuvent atteindre 94 dB (A) à 300 km/h à proximité immédiate de la voie.

Le bruit ferroviaire est émis principalement à l'interface entre le matériel roulant (locomotive et wagons) et l'infrastructure (le rail), c'est le bruit de roulement. La qualité sonore est assez difficilement identifiable car elle dépend de plusieurs paramètres indépendants: la qualité de surface de la roue des véhicules en contact avec le rail, l'état de surface des rails, la propagation du bruit liée à la configuration de l'infrastructure au sein de son environnement selon que l'on trouve en déblais ou remblais.

Il apparaît que les bruits de types ferroviaires, aussi identifiables soient-ils, impliquent des maîtres d'ouvrages différents qui se trouvent dans l'obligation de collaborer chacun dans leur domaine pour que la nuisance globale soit le plus faible possible. RFF est maître d'ouvrage pour la partie infrastructure (le rail), la SNCF et les collectivités territoriales régionales pour le matériel roulant. Le bruit ferroviaire est donc un thème transversal qu'il convient de traiter par une approche managériale transverse.

2 Les transports routiers

La route par les modes de transport y siégeant génère à elle seule près de 47 % de la gêne sonores ressentie par la population. Selon l'enquête du CREDOC de 1990 l'on pourrait distinguer cette gêne selon les types de véhicules circulant sur l'infrastructure. En effet la population se déclare gênée par les deux roues motorisées à 19%, les automobiles à 17% et les poids lourds à 11%. Il est à constater que la part prépondérante des 2 roues motorisées dans l'identification de la nuisance pourrait être corrélée par sa présence plus significative en zone urbaine qu'en zone rurale. On peut en déduire que la gêne de type routière est plus ressentie dans les agglomérations qu'ailleurs. Ce constat est d'ailleurs corroboré par l'enquête de l'INSEE de 1999 sur les conditions de vie des ménages dont 25 % de la population se déclare gênée par le bruit en milieu rural contre 52% en région parisienne.

La contribution sonore en ville des infrastructures routières est certes importante mais plus confusément identifiable tant la ville génère bien d'autres sources telles que les bruits de transports ferroviaires près des gares, les bruits de chantiers, les bruits de voisinages ...Cependant le laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC) estime qu'en deçà de 50 km/h le bruit routier prépondérant est celui de la motorisation des véhicules et des systèmes de freinage bruyant.

Dès lors que la vitesse de circulation est supérieure à 50 km/h, il est identifié que le bruit de roulement devient plus important que celui de la motorisation. Ainsi la nuisance sonore émanant du transport terrestre routier en milieu rural et sur les routes urbaines dont la vitesse de circulation est autorisée au-delà de 50 km/h est du au contact générée par le véhicule sur la couche de roulement de l'infrastructure.

Le LCPC estime que ce bruit de roulement provient de la conjonction de 3 phénomènes:

-Les chocs des éléments du pneu venant heurter les granulats de surface de la route et la déformation de la carcasse du pneumatique, provocant sa vibration et son rayonnement acoustique, facteurs d'autant plus importants quand la route est irrégulière ou le revêtement rugueux

-La compression ou détente de l'air piégé dans les cavités non communicantes du pneumatique et de la chaussée

-La succession de phénomènes d'adhésion caractérisée par la rupture d'adhésion entre la gomme et les granulats au niveau de la zone de contact.

Ainsi l'on voit également que les bruits générés par les infrastructures routières sont inhérents à la multiplicité des acteurs encore moins maîtrisable que pour le bruit ferroviaire tant les maîtres d'ouvrages sont potentiellement nombreux pour les infrastructures en elles même (Etat, collectivités ) et encore plus pour les pourvoyeurs de moyens de transport qui génèrent chacun leur propre défaillance sonore (constructeurs automobiles, constructeurs de pneumatiques).

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